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XX.
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19.
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20.
c. ii..
391 H i s t o i r e E c c l e s i a s t i q u e .
que l’on doit fe propofer dans la v ie , c’eft-à-dire tou.
chant le fouverain bien. Il montre qu’il ne faut le
chercher ni en nous mêmes, ni dans la vie prefente,
dont il décrit les mifercs inévitables, même aux plus
vertueux ; ôi il conclut que nous ne pouvons être
heureux en cette vie que par l’efperance deîsla vie
éte rne lle , qui eft notre fip. Le jugement dernier en
fera l’entrée ; & il eft neceifaire pour faire éclater la
juftice de Dieu cachée en cette vie. Car le plus foule
n t les méchans profperent & les bons fouffrent :
mais quelquefois aufli les bons réüîliffent & les méchans
font pu nis, en forte que nous n’y voïons au-
• cune réglé. A l’occafion des deux refurre&ions & du
regne de mille ans marqué dans l’A p o c a ly p fe , iaint
A u gu ftin réfuté l’opinion des Millénaires, qui l’en-
tendoient d’un regne corporel. Il rejette auftï l’opinion
de ceux qui vouloient que Néron dût être l ’An-
techrift. Severe Sulpice attribue une opinion fem-
blable à S. Martin ; & S. Jerôme compte Severe entre
les Millénaires. Il dit qu’il y en avoit grand nombre
de fon temps : & qu’ils accufoient ceux qui n'é-
toient pas de leur opinion , de nier avec Origene la
refurredion des corps. La peine des méchans fera le
feu éternel. Sur quoi faint Auguftin réfout les obje-
d ions des infidèles, touchant l’effet de ce feu fur les
corps &£ fur les efprits , & fur l ’éternité des peines. Il
rapporte & réfuté fur ce point diverfcs erreurs des
Chrétiens mêmes. Quelques-uns croïoicnt qu’au jour
dit jugement Dieu pardonneroit à tous les hommes
par l’interceiïion des Saints : d’autres qu’il pardonneroit
à tous ceux qui auro’ient participé à fon corps :
d’autres à ceux qui avoient été baptifez dans l ’éghfc
C a tho lique , & qui auroient perfeveré dans la foi :
; d’autres
L i v r e v i n g t - t r o i s i e ’me . 323
¿ ’autres enfin à ceux qui auroient fait des aumônes. i.
Saint Augu ftin avoit refuté l’erreur de ceux qui e. | |
croïoient que la fo i feule avec le baptême fuffifoit
pour le f a lu t , & c ’eft le fujet du traité de la fo i & des
oeuvres, compofé vers le commencement de l’an 413.
Quelques laïques affedionne z à l’étude de l ’écriture, n. netrag. '• ¡8.
lui envoïerent certains écrits qui diftinguoient tellement
la fo i des bonnes oeuvres , qu’ils croïoient
qu’on pou vo it arriver à la vie éternelle par la fo i feule
fans les oeuvres. Ils voïoient que l’on n’admettoit De ¿de
point au baptême les perfonnes, qui après avoir quitté *"
leurs femmes ou leurs maris, s’étoient remariez. Ils
en avoient pitié , & ne pouvant nier que ces féconds
mariages ne fuifent desadulteres, ils aimoient mieux
dire que tous les pecheurs devpient être ad mis au baptême
, pourvû qu’ils embraffailent la f o i , quoiqu’ils
ne q u itta ien t pas leur péché ; qu’on attendît
après leur baptême à les inftruire fur les moeurs, &
les exhorter à fe convertir ; mais quand bien ils continueraient
à pecher toute leur v i e , ils prétendoient
que pourvû qu’ils gardaffent la f o i , ils ne laifferoient
pas d’être fa u v e z , après avoir été purifiez par le feu.
Et c’eft ainfi qu’ils entendoient ce paffage de faint tB - jh; m.
Paul : C elui qui fur le fondement qui eft Jefus-Chrift,
aura bâti du foin ou de la p a ille , fera fauvé comme
par le feu.
Saint Augu ftin prouve donc contr’eux trois veri-
tez. La première , qu’il ne faut pas admettre indifféremment
au baptême tous ceux qui font profeftion
de croire ; & qu’encore qu’il faille tolerer les méchans
dans l ’i g l i f e , il ne faut pas les y faire entrer
quand on les connoît pour tels. La fécondé, que l’on
d e doir pas fe contenter d’enfeigner la fo i à ceux
Tome V , D d d