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e, j. ».A. les autres.. C eu x qui ne fçaverit pas leur coutume^
croient qu’ils ne fe tuent eux mêmes que depuis ces
lo ix de réünion. Mais du' temps que l’idolâtrie re-
gn o it encore , ils venoient en troupes aux plus grandes
folemnitez des païens, non pour brifer les idoles,
mais pour fe faire tuer : en forte que les plus braves
d’entre les païens faifoient voeu à leurs idoles d’en
tuer chacun un certain nombre. Quelques-un fe jet-
toient fur les voïageurs armez, leur difanc avec des
menaces terribles: Si vous ne nous tuez nous vous
tuerons. Quelquefois iis arrachoient par force aux juges
qui pa lfoien t, des ordres de les faire tuer par les
bourreaux ou les officiers rmais l’on dit qu’un juge fe
moqua d’e u x , les faifant prendre Si relâcher enfuite.
s-up. t. xi. ». 4«. C e leur étoit un jeu ordinaire de fe précipiter du haut
des rochers & de fe jetter dans l’eau ou dans le feu |
quand ils ne trou voient perfonne qu’ils puffent : oe ïï:--
traindre à les tuer. Et enfuite: ils troubloient même
le repos des gens de b ien -L e maître étoit réduir a
craindre fon e ic la v e , quand il s’étoit mis fous leur
protection :ib contraignoient à mettre en liberté les
plus méchans efclaves, & à rendre les obligations aux
débiteurs. Si on méprifoit leurs menaces,; ils en v e noient
à l’ex e cu tion , & bien-tôt les maifons étoient
abattues ou brûlées. On a vu de très-honnêtes gens
lai (fez pour morts, des coups qu’ils en a vo ient repus;
ou enlevez Si attachez à la meule qu’on leur faifoit
rourner a coups de foütts comme à des bêtes. Quel
fecours a-t’o n tiré contr’eux des loix ou des magif-
trats ? quel officier o fo it fouffler en leur prefence I
Plufieurs d'entre les Donatiftes mêmes en avoient
horreur : quelques-uns vouloient fe convertir , mais
ils n’o foient s’attirer de tels ennemis- •
L i v r e v i n g t -t r o i s i e ’m e . 463
Depuisle fchifme des Maximianiftes Si l’avantage ».i»;
que les Catholiques en tirèrent , la haine des Dana-,
tiftes opiniâtres devint fifurieufe, qu’à peine ;y a voit-
il aucune églife qui pût être à couvert de leurs v io lences.
Il n’y avoit plus de sûreté fur les chemins pour
ceux quialloient prêcher l’union ; les évêques mêmes
fe trouvoient réduits à la dure condition de taire la
vérité ou de fouffrir leurs infultes. Mais en fetaifant,
on ne convertiifoit perfonne, & o n leur enlaiftoit encore:
pervertir plufieurs : en prê ch ant, on excitoic
leur fureur ; Si fi on en convertiiloit quelques-uns ,
la crainte retenoit les plus foibles.
T outefois avant que l’on envolât en Afrique ces Xl.
loix pénales contre tous les Donatiftes : quelques-uns pfn4£°"s 4es 1011
de nos freres croïoient Si moi auffi,qu’il ne falloir de- c 7 M.
mander aux empereurs , fi'non qu’ils, m iflent à cou- Suï-L Xï1, “■ih
vert de leurs violences ceux qui prêchoient la vérité
Catholique. Mais nos députez ne'réüffirent pas dans
leur deflein ; ils trouvèrent une loi déjà publiée., non
feulement pour réprimer cette herefie, mais pour
l’abolir entièrement. Il eft vrai que pour garder la
modération chrétienne, on n’y a pas mis la peine de
mort, mais des peines pécuniaires, Si l’exil contre les
évêques .& les clercs. Saint Auguftin marque enfuite ».t».j».
l’effet de ces loix Si la multitude, des converfions.;
puis il ajouts - Si vous pouviez voir la joie de ceux qui
font revenus à l ’unité , leur ferveur Si leur affiduité
à l’é g life , pour y chanter les loüanges de D ieu , &
y entendre fa parole : avec quelle douleur plufieurs
le reiTouviennent de leur égarement, paifé : combien
ils fe trouvent heureux de re.connoître la vérité, combien
ils ont d’horreur des impoftures de leurs d o c teurs
: Si vous pouviez d’un coup d’oeil voir les