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temps à Jerufalem : il y étoit du temps du tremblement
deterre qui arriva en 394. Il paiîa en Egypte &
en d’autres pays, commença à enfeigner des erreurs;
il attaqua même faint Jerôme, l’accufant d’Origenif-
me , parce qu’il lui avoit vu lire les livres d’Origene.
Saintjerôme lui écrivit fur ce fujet vers l’an 397.montrant
qu’il ne le lifoit que pour profiter de ce qu’il
avoit de bon ; & exhortant Vigilance à s’inûruire ou à
fe taire.
Environ fept ans après, & vers l’an 404. le prêtre
Riparius écrivit à S. Jerôme, que Vigilance recom-
mençoit à dogmacifer ; qu’il parloit contre lesreliques.
des martyrs,& concre les veilles dans les églifes. Saint
Jerôme lui répondit fommairement : ajoutant que fi
on luienvoyoi t le livre de Vig i lan c e , il y répondrait
plus amplement. On le lui envoya en e f f e t l e moine
Sifinnius envoyé par S.Exupere, fut auflichargé paE
les prêtres Riparius ôt Defiderius de l’écrit deVigilan-
ce ; & S Jerôme l’aïant lû,y répondit par un écrit très-
vehement qu’il diéfca en une nuit; parce que Sifinnius
étoit preffé d aller en Egypte.
Saint Jerôme y refute toutes les erreurs de V ig i lance,
qu’il dit être fuccefieur de l’heretique Jovi-
nien , en ce qu’ il blâmoit la profeffion de la continence.
Il condamnoit le relpeôt que l ’on rendoit
aux reliques des martyrs , & nommoit cinéraires Si
idolâtres ceux qui les honoroient. Il trairait de fu-
perilit ionpayenne , l’ufage d’allumer en plein jour
des cierges en leur honneur. Il foùtenoit qu’après la
mort on ne pouvoit plus prier les uns pour les autres,
s’appuyant d'un paffage du livre apocryphe d’Efdras.
Il difoit que les miracles qui fe faifoient aux fepul-
eres des mar tyr s , n’étoient que pour les infideles. fi
L i v r e v i k g t - d e o x î e ' m e .
condamnoit les veilles publiques dans les égli fe s , excepté
la nuit depâque , & vouloit que l ’on ne chantât
allduia qu’à cette fête. Il blâmoit la coutume d envoyer
des aumônes à Jerufalem , Si de vendre fon
bien pour donner aux pauvres ; difant qu’il valloit
mieux le garder, & leur en diftribuer les revenus. Il
biâmoicen général la vie monaf tique, difant que c’é-
toitfe rendre inutile au prochain. Telles éroient les
erreurs de Vigilance : il y avoit même des évêques
qui les fui voient , principalement celle qui regardoit
la continence, fous pretexte qu’elle étoit une occafion
dedébauche. Ils n’ordonnoient point des diacres qui
ne fuifent mariez , & ce fut peuc - être la caufe des
confultations des évêques d’Efpagnc au pape faint
Sirice, &1 des évêques de Gaule au pape faint Innocent.
Saint jerôme répond fur ce point : Que feront les
églifes d'Orient, d’Egypte & du fiege appoftolique,
qui prennent les clercs vierges ou continens ; ou s ils
ont des femmes ils ceflent d ’en être les maris ? Quant
a l honneur des martyrs, il répond: Que perfonne ne
les a jamais adoré, ni cru les hommes des dieux; mais il
ajoute: Il fe plaintque les reliques des martyrs foient
couvertes d’étoffes precieufes, &c qu’on ne les jette pas
fur un fumier. Nous fommes donc iacrileges,quand
nous entrons dans les bafiliques des apôtres ? L empereur
Conftantius fit unfac r i lege, quand il tranf-
fera àConftantinople les faintes reliques d’A n d r é ,
de Luc & de Timothée , devant lefquelles les démons
rugiffent ? Il faut encore maintenant traiter de
facrilege l’empereur Ar cad e , qui après un fi longtemps
a transféré de Judée en Thrace les os du bienheureux
Samuel ? Tous les évêques doivent paffer
L 1 ij
VI.
Ecrit de S. Jerôme
contre Vigi-»
lance*
C, li