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Nouvelle con-
fpiration contre
S. Chryfoftome.
F ail. dial.
Socr. v i . c. 18.
Sozom. v in * c.
ao.
Prof. Chr. an.
4 04.
200 H i s t o i r e E c c l e s i a s t i q u e .'
Si on drefla des aètes. Le fchifme venoic desévêquei
de la province Betique & de la Carthaginoife, qui
s’étoient feparezdes autres, parce qu’ils avoient reçu
a leur communion les évêques de Ga l ic e , qui après
avoir reçu les erreurs de Prifcilien, les avoient abjurées;
entre-autres Symphofius & Dié tynn iu s , reçus
au concile de Tolede. Nonobftant leur conver-
f ion, les évêques de la Betique ne pouvoient fe refoudre
à leur pardonner, ni à ceux qui communi-
quoient avec eux. Quant à la difcipline, Hilaire fe
plaignit de Rufin ôc Minicius é v êq u e s , qui avoient
ordonne des évêques hors de leurs p rov ince s , & fans
le métropolitain; contre les canons de N ic é e , & fans
avoir égard à la volonté du peuple. Rufin lui-même
avoit été ordonné contre les canons, après avoir pof-
tulé dans la place publique depuis ion baptême; ôc
on faifoit le même reproche à Grégoire évêque de
Merida. Ce fut donc fur ces plaintes que le pape S.
Innocent écrivit aux évêques du concile de Tolede ;
tenu quelque temps auparavant, pour les exhorter à
la concorde ôc à l’obfervation des canons ; particulièrement
touchant les ordinations, fur lefquelles il
leur donne les mêmes réglés que dans fès autres decre-
tales.
A peine S. Jean Chryfof tome avoit été deux mois
en repos depuis fon retour, quand on drefla à C. P.
une ftatuë en l’honneur de l’imperatrice Eudoxia.
Elle étoitd’argent poféefurune colomne de porphyre
avec une bafe élevé e, dans la place entre le palais, où
fe tenoit le fenat , & l’égiife de fainte Sophie qui étoit
vis-à-vis de ce palais, feparée par la place & par une
ruëquilatraver foit. O n la drefla fous le confulat de
Theod o fe le jeune ôc de Rumor ide, c ’eft-à-dire l ’an
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:'V.jrs
L i v r e v i n g T - u n i e’ m e '. 101
403. aparemment au mois de Septembre, où com-
mençoit l’indiétion première. A la dédicacé de cette
ftatuë, on fit à l’ordinaire de grandes réjoüiiTançes.
Car c’étpit des aéfcions tres-folemnelles , & encore
mêlées de fuperftition : comme il paroît par une loy
deTheodofc lejcune. donnée vingt -deux ans après ,
pour en retrancher ce qui fentoit l’idolâtrie. Donc à
l’occafionde cette ftatuë d’Eudoxia, le préfet de C.P.
Manichéen & demi payen, excita le peuple à des ré-
joüiifances extraordinaires : il y eut des danfes ôc
des fpeâtacles de farceurs, qui attiroient de grands
applaudiftemens ôc des cris,dont le fervice divin étoit
troublé.
Saint Jean Chryfof tome ne put fouffrir ces inio-
îences-, il en parla avec fa liberté ordinaire, & blâma
non feulement ceux qui les faifoient, mais ceux qui
les commandoient. L’imperatrice en fut offenfée; ôc
refolutd’aftembler encore un concile contreS. Chry -
! foftome, mais il ne le relâcha point , ôc l’on dit qu'il
fit en cette occafion un difcours célébré, qui com-
[ mençoit par ces paroles : Herodiade eft encore fu-
rieufe & demande encore la tête de Jean. Nous en
avons un qui commence ainfi , ôc qui eft un inv e c tive
contre les femmes ; mais on ne le croit pas de S.
Chryfoftome.Quoi qu’il en foit, il y eut une nouvelle
I confpiration contre lui. Mais fes ennemis ne fçachant
I comment s’y prendre, envoyèrent à Alexandrie con-
fulter Théophi le , ôc le prièrent de revenir pour les
conduire, ou du moins leur fournir quelque moyen
de commencer. Théophi le n’ofa retourner à C. P.
i fe fouvenant de la maniéré don,t il s’en étoit fauvé ;
mais il y envoya trois évêques, Paul, P em e n ,ô c u n
troifiéme ordonné depuis peu ; ôc les chargea des
Tome V . - C e
A n. 403,
Marcell.an. 40 5
L. unde imag.
C . Th. lib. i f *
TheophuH.p.
Te. 7. ed. P.
To, 6. ed. A .
Paîl.di al. p. j 6