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Juë lui mêm e , & commençoit fon repas par d e là
cendre. Encore ne mangeoic-il que le io ir , quelquefois
au milieu de la femaine , le plus Couvent le fep-
tiéme jour. Son habit étoit une cuculle ôc une tuniq
u e , fajas rien ajouter en h y v e r , ni rien ôter en efté.
il ne les quittpit point qu’ils ne tombaifent par
pièces ; il portoit toujours deflous un cilice : fon lit
étoit enfermé de planches & rempli de cendre , couvert
d’un cilice fans ch e v e t, avec une feule couverture.
Il dormoit tout v ê tu , le plus fouvent fans quitter
fa ceinture ni fes fouliers. Il portoit toujours des
reliques de faints dans une petite boëte , attachée à
une courroie. Il faifoit l’hofpitalité à toutes fortes
de perfonnes fans exception : il donnoit à manger à
fes hôtes, étant lui-même à je u n , & le u r la v o it les
pieds de fes propres mains.
Il établit un monaftere vis-à-vis d’Auxerre, de
l'autre côté de la riviere d’Y o n n e , en l’honneur de S.
Gofme & de S. Damien ; il porte aujourd’hui le nom
de S. Marien un de fes premiers abbez. S. Germain
s"”y retiroit fouvent, & y mit pour premier abbé faine
A llo d e ou Allogius, à qui fucceda faint Mamertin.
C elui-ci aïant été très-attaché au culte des ido le s , fut
converti par une v ifion m iraculeufe de'S. Curcodome
tk des autres iaints qui avoient fondé l’églife d’A u xerre,
il laiifa un libelle qui encontenoit la relation.
S. Germain le baptifa, & le guérit du mal qu’il avoit
à un oeil & à une main , & fit quantité d’autres miracles.
Il découvrit les fepulchres de plufieurs martyrs
: entre autres d’une grande multitude qui avoient
été tuez fous la perfecution d’Aurelien avec S. Prif-
que , autrement S. Bry , au lieu appelle Cociacum
pu C o u cy : leurs corps avoient été jettez à la hâte
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dans une citerne , dont il les tira , & bâtit en leur
honneur une églife & un monaftere , aujourd’hui
nommé Saint en Puyfaye. S. Germain donna à l ’é-
glife tous fes biens, confiftant en plufieurs belles &
grandes terres con tigu ë s , d’une agréable fituation &
de très-bon revenu ; il en donna iept à l’églife cathe-
^ drale ; fçavoir A p p o ign y , où fon pere & fa mere'
étoient enterrez dans l’églife de S. Jean : le petit Var-
z y , où il y avoit un palais : le grand V a r z y , T o u c y y
Poeilly , Marcigny &c Perigny. Il en donna trois au
monaftere de faint C o fm e , l ’une pour le v in , l’autre
pour le bled , la troifiéme pour les beftiaux ; fçavoir
Monceaux , Fontenay & Merilles. i l en donna trois
à l’églife qu’il bâtit en l’honneur de S. Maurice, qui
porte aujourd’hui le nom de S. Germain lui-même S
àcaufe de fafépulturc. Les trois terres qu’il lui donna
fontGarçhy enSenbnois, Concou & Molins en A u -
xerrois. A in fî S. Germain fe réduifant à une extrême
pauvreté, enrichir ion é g life , auparavant très-pauvre'
: & l’on peut juger par cet exemple & d’autres
femblâbles, que les grands biens de plufieurs églifes
viennent de la libéralité de leurs évêques.
Les évêques d’Afrique aïant reçu la lettre du pape
Zofime en faveur deCeleftius , lui écrivirent pour le
prier de laiffer les chofes en l’état où elles étoient,juf-
ques à ce qu’il fut inftruit plus à fond de cette affaire»
Cette lettre fut écrite de Carthage par les évêques
qui s’y trou v è ren t,, ou qu’Aurelius y put aifembler
promptement ; mais vers le mois de Novembre 417..
il s’y tint un concile de deux cens quatorze évêques.
On y fit des décrets fur la foi que Rome,,rdut le
monde & les empereurs fuivirent enfuite, & dont le
Goncile fuivant compofa les huit articles fameux con-
A n . 418-.
H /?. epife. A n t'fc
Xi. Vif.
Concile de Car-"
thage en 417.
Zofim epi/l. 10 ifp
fine.
JPrbfp. ad G ail.
Id. contra Collât.
c. tom« 5.
h i. chr. an. 4-18vv