
S
j j i . H r i t OXIlEli'El E CiC L E1S I ~AST IQJJE.
çhfi peu ; à .peu § :J&/quand. il p ù t fe faire-entendre ~
ild ü i cria dej:s’arilÉén& lui-donner ià b rtediibion.
Enfin la perfénnè qui ftuoic lui répondit : Abbé Zo-
fime , je fuis une fem m e , jettez-moi votre manteau
pb actne couvrir Ha fiaq u e jerpuiffe vous approcher.
Zofimeépou vantéd e cequ ’e lle l’avoit nommé par fon
nom , -yit bien que c é to it une fàinte -, &c après qu’elle
eut reçu fon: manteau , Si qu’ils, eurent commencé à
s’ciîttetenir ; if la pr iafle lm raconter qui elle écoit, &
pourquoi elle y iv o it de la forte , à quoi elle fatisfit
ainfi.
Je fuis d’Egypte : à l’âge de douze ans, je quittai
mes..parens Si vins.à Alexandrie,- où je me plongeai
dans la débauche, & :menai une yie.-fi .infâme * que
j’a i‘hortte même d’y ' pende r je paiTaidix - fep't ans
dans cette abomination. Un jour d’efté.je vis plufieurs
per tonnes qui couroienc vers la mer. Je demandai où
. ils:alloient : on nie disïttfi i ls alioien t , à j J cru faiem ,
pour la fê te der Hgf|j tajcfôii "de' la A in t# - ..Grpi x ,• • Je
m’embarquai avec eu x , ne. cherchant qu’une nouvelle
occaiion.de continuer mes débauches. Cette fê-
n. ¡4. tc.de laifainte-Croix étoit- celle qui dès - le temps de
Gohftahtm fe. eelebroit le -treizième 4 e: Septembre^
La fainte continua.aihfi : Etant arrivée.à' Jerjifallem „
quand le jour de la .fête fut venu , me rnélai dans;
f i foule.pour entrer, d an s l’églifc où on ni on croit la
faintè C ro ix : maù jcrf'gs' toiifonts.répouiï'ée;, -Enfin.
11 en pouvant .plus,, je me retirai en un coin delà cour,
& je: commençai, à penfçr que mes crimes me ren-
doient in d ign ed ’édtrçricn cb faint lieu. Je me mis a
pleurer Si à'>frapper, rga- poitrine ,r & volant aü-defl'us,
de la-place où j’.étois-une image de la fai-nte, Vierge |
je- la priai dé m’obtenir 1 entrée de l’églife : promec-
L l V R E V I N G T - Q U A T R I EME . ^ 7
tant de renoncer au monde, & d’aller où elle m’or-
donrieroit.
Alors j’entrai fanspeine,& après avoir vû la fainte
Croix Si baifé le pavé de ce faint lieu , je revins rendre
grâces à la fainte Vierge , Si la prier de me conduire
-, & j’entendis une voix qui crioitde loin.: Si tu
paflesde Jourdain, tü trouveras un parfait foulage-
ment. Au forcir de la cour quelqu’un me donna trois
pièces d’argent, dont j’achetai trois pàinsi; Si aïant
demandé le chemin du Jourdain , je marchai tout le
refte du jour , & le hoir j ’arrivai à une églife de faint
Jean-Baptifte près du fleuve. J’y reçus les faints m y -
fteres & après avoir mangé, la moitié d’un de mes
pains, je paflai le Jourdain, & je vinsdans cedefert;
Et combien y a t’il que vous y demeurez ; dit Z o fi-
me. Il y a,dit-elle, autant que je puis juger,quararite-
fêpt ans, Etquelle nourriture y avez-vous trouvée ?
reprit-il. Le pain que javois apporté ¿répondit-elle >
me dura quelque temps : enfuite j’ai vécu des herbes
que j’ai trouvées dans le defert. Zofime lui dit encore
: Avez-vous paifé tant d’années, fans peine & fans
être troublée d’un fi prompt changement ?• C e que
vous me demandez , répondit-elle;, me fait horreur,
& je ne fçai fi je pourrai vous en rendre compte, fans
m’expofer de nouveau aux mêmes périls,: Ne me cachez
rien , dit-il. Et elle reprit ainfii jj
J’ai paifé .dix, fe.pt ans à combattre mes pâffions,
comme des bêtes feroces: J’aimoisfort le vin, & fou-
vent je n’avois pas.même d ’eau pour me defalterer.
J.etois tentée de chanter des çhanfpns infâmes que je
Içavois; enfin j’étois preiTéedeS defirs les plus honteux,
Si je portois dans mon fein un feu qui me devoroir.
Alors je me frap'pois la poitrine , je me prolternois
Aa a a iijj