
»Et H i s t o i r e E c c e e s i a s t i q ^u e ;
8c condamner le bon avec le mauvais , 8c l’auteur
même jdifant que les livres reçus parl’égli fe, étoient
plus que fuftiians, Sc qu’ il falloir rejetter une lecture
qui nuiroic plus aux ignorans,qu’elle neierviroi t aux
habiles gens.
Pofthumien ajoute : La chaleur des partis alla
jufques à la fedition : qui ne pouvant être reprimée
par l ’autorité des évêques, on employa le prefet par
un fâcheux exemple, pour regler la dilcipline de i’é-
glife. Il épouvantalesmoines, 8c lesdilîipa : ils s’enfuirent
en divers pais ; 8c les ordonnances âffi.hées
concre-eux ne Leur permetcoient de s’arrêter en aucun
lieu. Ce qui me touchoit le plus, e’eft que Je-
rômehomme très-catholique 8c très-fçavant dans la
loi de D ie u , paffoit pour avoir d’abord fuivi Or i -
g e n e , 8c qu'il étoit maintenant le premier à le condamner
8c tous les écrits. Je n’ofe juger legerement
de perionne : mais on dit que les plus habiles gens
étoient partagez fur ce différend. Soit que ce fût une
erreur comme je l’eftime , ou une herefie ,, comme
l ’on croit : non feulement elle n’a pu être arrêtée
par les châcimens fouvent employez par les évêques,
mais elle n’eût pû s’étendre fi loin g fi la difpute ne
l’eûc fait croître. Alexandrie étoit donc agitée de ce
trouble quand j ’y arrivay.. L’.évêque me reçût avec
beaucoup d’honnêteté, 8c mieux mêmequeje nepen-
fois, 8c s’efforça de me retenir avec lui. Mais nous
ne crûmes pas devoir nous arrêter en un lieu , où nos
freres venoient d’être perfecutez d’une maniéré fi
odieufe. Car quoi qu’il femble peut être qu’ils dévoient
obéir auxévêques; toutefois ce n’étoit pas un
fujet, pour lequel une ir grande multitude vivant fous
la confeflion de J- C. dût êtreperfecutée, principa-
L i v r e v i n g t - u n i e’ m e . 163
lemcnt par des évêques. Pofthumien raconte en-
fuite comme il alla àBethlehem, 8c demeura fix mois
chez S. Jerôme, donc il loue extrêmement le travail
infatigable , la profonde érudition , le zele contre
les heretiques, 8c contre, les moines 8c les clercs relâchez
ou interreffez. Ce qui le purge de tout foupçoa
d’Origenifme.
Théophile d’Alexandrie vint enfin àC. P. fuivant xvii. ’
l ’ordre de l’empereur; mais quoiqu’il fut mandé feul, S'yî’ef'ww!
il amena un grand nombre d’évêques d’E g yp te , 8c sw’ i f fii;'
même des Indes. Il arriva un je u d i , à midi , 8c reçut
d’abord de grands applaudiffemens des mariniersEgy-
ptiens,qui avoient amené du blé à CP. Ayant mis pié
â terre, il paffa devant le veftibule de l’églife fans y
encrer, comme il devoir fuivant la coûtume ; 8c fe
logea hors delà ville dans une des maiionsde l’empereur,
nommée Placidicne. S Jean Chryfoftome avoit
préparé des logemens pour lui 8c pour toute fa fuite ;
8c les pria inflamment de venir chez lui : mais ils le
refuferent; 8c Théophile ne voulue ni le v o i t , ni lui
parler, ni prier avec lui , ni lui donner aucune marque
de communion. Il en ufa ainfi pendant trois fe-
maines qu’il demeura à CP. 8c n’aprocha pas de i’égli-
fe ; quoique S.Chryfoftome l’invitât continuellement
a s’y trouver , à le voir , ou du moins lui dire le fujet
de cette guerre, qu’il lui declaroit dès fon encrée; 8c
dont le peuple étoit feandalifé : mais Théophi le ne
voulut jamais lui répondre.
Sesaccufateurs, c’eft-à-dire les moines qu’il a vo't xpifi.j»**. «4.
chaffez d’E g yp te , preffoient S. Jean Chryfoftome de ^"ïï.'fTn.
leur faire juftice; 8c.l’empereur l’ayant appelIé ; lui
commanda d’aller au delà du port où lo g e o i tT h é o phile
5c d’entendre fa caufe. Car on i’accufoitde vio-.