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gens de plaifir; 8c il craignoit que ce ne fut un pré-
texteaux économes, pour enfler exceffivement leurs
comptes. Enfin il c royo i t , que dans une fi grande vi l-
/• io). le il falloir recevoir à fa table toutes les perlonnes con-
ftituées en d igni té , ou n’y recevoir perfonne. C ’eit
ainfi qu’en parle l’évêque Pallade fon ami: mais le
foin qu’ il prend de le juf tifierfurcet article,'fait voir
que cette conduite étoit extraordinaire à caufe de
t. Tim. tu- l ’hofpicalité, que l’on comptoi t , fuivant faint Paul »,
». th. 1. s- pOUr un devojr J es évêques,
xix. Pendant que Théophi le tenoit fon concile à Chê -
femblez avec S. ne près de Calcédoine, S. Jean Chryfof tome étoit à
C p«/w,w! if. CP. & avec lui quarante évêques affis dans la falede
e7• ' l ’évêché. Ils s’étonnoient comment Théophi le appelle
pour répondre à desaccufationsatroces, avoir pû.
ficôc changer l’efprit des puiflances, 8c attirera fon
parti la plûpart du clergé. S. Chryfof tome leur dit r
Priez mes freres; 8c fi vous aimez j . C. que perfonne
n’abandonne pourmoi fonéglife. C a r , comme il eil
». Tim. iy, 6. ¿cri c . Je fuis prêt d’être immolé, 8c le tems de ma fe-
paration approche; 8c je voi bien que je quitterai la
v i e , après avoir fouffert plufieurs affligions. Je ton-
nois la conjuration de Satan : il ne peut plusfouffrirla
guerre que je lui fais par mes difeours. Souvenez-
vous de moi dans vos prières : ainfi Dieu vous faiTe
mifericorde. A ces mots étant tout accablez de douleur
8c fondant en larmes , les uns demeurèrent, les.
autres fbrtirent de l’aflemblée, après lui avoir baifé la
tête, les yeux 8c la bouché.
t‘ 6>- Il les pria de revenir, 8c leur dit: AiTeyez vous, mes
1 tibff, 1. ir, freres, fans pleurer ni m’attendrir davantage. Jefus-
Chrif t eft ma v i e , 8c la mort m’eft utile. Car le
bruit couroi t , qu’on deyoit lui couper la tê te ,à cau fe
wÊÊSÊÊKÊKKKÊKt/ÊÊÊÊIÊÊtiÊiÊÊÊÊilÊÊÊÊKÊÊÊIIÊÊÊÊitÊÊÊKKÊÊÈ^ÊàÊi^àsamss^
L i v r e v i n g t -u n i e’M e .’ 171
de la liberté de fes difeours. Souvenez-vous, cont i-
nua-t’i l , de ce que je vous ai dit fouvent , que cette
vie n’eft qu’un paflage. Valons-nous mieux que les
patriarches, les prophètes 8c les apôtres, pour être
immortels dans ce monde ? Un des affiftans dit en ge-
miflant : Nous pleurons de nous voir o r fe l in s , lé -
glife veuve, fes loix mépriiées, l’ambition triomfante,
les pauvres abandonnez , le peuple fans inftruêtion.
S. Chryfof tome frappant du fécond doigt fur fa main
gauche, comme il faifoit quand il rêvoit profondément
, répondit ainfi : C ’eft aifez, mon frere, n’en
dites pas davantage; mais comme j ’ai dit : ne quittez
pas voséglifes. La prédication n ’a pas commencé par
moi, 8c ne finira pas avec moi. Eulyfius é v êqu ed ’A -
pamé e enBi thynie , dit: Si.nous gardons nos églifes,
on ne manquera pas de nous contraindre à communiquer
8c à fouferire. Communiquez , dit S. C h r y foftome
, pour ne pas faire de fchifme, mais ne fouf-
crivez pas. Car ma confidence ne me reproche rien
qui mérité la dépofition.
Comme ils en étoient l à , on avertit qu’ il y avoit
dés députez de Théophi le. Il les fit entrer*8c leur
demanda quel rang ils tenoient dans l’églife ? Ils répondirent:
D ’évêques. C ’écoit deux jeunes hommes
nouvellement ordonnez en L yb ie , nommez Diofcore
& Paul. Saint Chryfoftome les pria de s’afleoir ; 8c de
dire pourquoi ils venoient. Ils répondirent: Nous
n’avons qu’une lettre àprefenter. Il ordonna qu’on la
lût. Les députez la firent lire par un jeune dom.efti-
que de Théophile. Elle portoit : Le faint concile afi
femb lé auCh êne à jcan: fans lui donner le titre d’é-
veque. Nous avons reçu contre vous des libelles ,
qui contiennent une infinité de maux. Vene z donc,
Y I
t. (»■
t 7’ *