
A n. 404.
Lib. 11« &p. i t f j .
ï i i . epift» t7>.
Hic cf. x iv . hif.
c. 54.
Nill. Narr. t . p.
i j . & c .
Boil- J 5. Janu.
* .31 H i s t o i r e E c c l e s i a s t i q u e .
Chryfof tome, par deux lettres à l’empereur Arcade :
dans la première defquelles il parle ainfi : Comment
pretendez-vous v o i rC . P. délivrée des fréquens tem-
blemens de terre, & du feu du C i e l , tandis qu’il s’y
commet tant de cr ime s, 8c que le vice y regne avec
tant d’impuni té} Après que l ’on a banni la colomne
de l’églife, la lumière de la vérité , la trompette de
Jefus-Chrift,le b ien-heureux évêque Jean. Comment
voulez-vous que j ’accorde des prières à cette ville
ébranlée par la colere de Dieu , dont elle n’attend que
les foudres à tous momens: moi qui fuis confumé de
trifteffe, qui me fens l’efprit agité 8c le coeur déchiré,
par l’excez des maux qui fe commettent a prefent dans
Byzance ? L’autre lettre porte : Vous n’avez pas eu
raifon d'envoïer en exil Jean la grande lumière du
monde, l'évêque de Byfance; 8c vous avez crû trop
legerement des évêques peu fenfez. Faites donc pénitence
d’avoir privé l’églife de fes inftrucftionsfi pures
& il iaintes. Il témoigne en deux autres lettres ion
eftime pour cefaintdotfteur,
S.Nil qui parloit fi hardiment à l'empereur,étoit de
C. P. même 8c de la première nobleiTe. Il fut prefet de
C.P. 8c joüiiToit de très-grands biens. Après avoir eu
deux fils defon mariage ; il crut qu’ils fuffifoiént pour
continuer fa pofterité 8c avoir loin de fa vieilleife.
Il fe fepara de fa femme, quoi qu’elle eût peine à y
eonfentir; 8c lui laiiïant ion fécond fils, il prit l’aîné
a vecluipour fe retirer dans lafolitudp. Il allajufques
en A r a b ie , au defert du mont Sinaï, 8c y vécut longtemps
en repos avec des moines d’unegrande perfe-
â io n . Ils demeuraient dans des cavernes, ou dans
des cellules qu’ils bâtiffoient eux-mêmes, éloignées
les qnes des autres. La plupart ne mangeoient point
L i v r e v i n g t - u n i e ’ m e .' 1 3 3
B d ep a in , mais feulement des fruits fauvages 8c des
■ herbes cruës;quelques-uns ne mangeoient qu’une fois
■ iafemaine. Ilsavoienc un prêtre, 8c s’aifembloient le
Id iman che dansl églife pour recevoir la communion,
■ & conférer des chofes fpirituelles. L’humilité 8c la
charité les uniiToit parfaitement.
Cependant on agiiToit à Rome pour le rétabliffe- $ ^ L1r^{omc;
■ m e n t deS. JeanChryioftome. Lepremierqui ypor ta fc plaine au pà>
■ la nouvelle de ce trouble, fut un leêteur d’Alexandrie,
■ q u i vint avec des lettres de Théophi le , portant que
■ Jean avoit été dépofé. Le pape Innocent les ayant
■ lues, fut furpris de la hauteur de Théophile , qui lui
■ écrivoit feu l , fans expliquer les caufes de la dépofi-
■ tion, ni avec qui il l’avoit faite ; il demeura en doute,
■ôcne fit point de réponfe, ne voyant rien de folide
en cette affaire. Alors un diacre de l’églife de C .P .
■nomme Eufebe, qui fe trou voit à Rome pour les af-
Hfaires ecclefiaftiques, vint au pape, 8c lui prefenta
■une requête, par laquelle il le conjurait d’attendre
■un peu de temps, 8c qu’ il verrait toute la conjuration
■découverte. En effet trois jours après, il arriva quatre
■évêques du parti de S.Jean Chryfof tome, Panfophius t- *“•
B d eP i f id ie , Pappus de Syrie, Demetrius de Galatie,
■EugenedePhrygie, qui rendirent trois letres ; l’une
■de S. Chryfoftome , l’autre des quarante évêques qui
■communiquoient avec lui, la troifiéme de fon clergé.
■Ellesétoient toutes trois conformes, 8c expliquoient
■le détordre qui étoit arrivé.
La lettre de S. Chryfoftome 11’eft adreffée , fui-
■vanr l ’infcript ion, qu’au pape Innocent; mais dans
■ la fuite du difeours, il parle comme à plufieurs, fup- t-19-
■ pofant fans doute qu’elle feroit lûë dans un concile ,
■ iuivant la coûtume; 8c il eft marqué à la fin que l’on
Tome T~. G g