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^ diacre Siiinnius étoit au lit à caufe de Tes bleffuresf
' 397- ils le preflerent encore de confentirà leurs facrifices,
le fraperent fur la tête de la trompete dont ils ion-i
noient en leur ceremonie profane ; & l’acheverent à
coups de cognée. Martyrius fut trouvé auprès de lui ,
peniant fes playes, & lui donnant un verre d’eau
pour le foulager, comme il étoit prêt à rendre rame.
Il fe retira dans un jardin attenant l’églife, Jk fut dé couvert
par une fille à qui étoit le jardin. Etant pris il
fut bleifé à la tête & percé de bâtons pointus; &com*
me on le menoit à l'idole, il expira. Les païens cherchèrent
avec foin Alexandre, qui étoit fort connu,
comme gardant toujours la porte de l’églife. Ils le prirent
dans fa ma i ion, Sc l ’attacherent entre les corps
des deux autres martyrs.Ils mirent une fonete au coude
S. S if innius,commeon en attache aux bêtes, & di-
foient en lui infultant: Que Chrift fe vange maintenant.
Alexandre tout vivant étoit lié par les pieds, au
milieu d edeux corps morts, &c ils le traînèrent ainiî
par des chemins raboteux, jufques au temple de Sa-
turneoù ils éleverent un grand bûcher du bois de l’églife
abattue.Ils y brûlèrent les deux corps, en fa pre-
fence, lui ordonnant defacrifier s’il vouloir éviter le
feu: & comme il refufa conf tamment , ils le firent
mourir. Un grand nombre de Chrétiens étoientpre-.
fens au fpeétacie ; mais les payens fe contentèrent de
leur faire des reproches. Ces trois faints foufïi irent
le martyre le vendredi 2.9. de May , & par confequenE
l’an 397. ou la lettre Dominicale étoit D.
»1 Les meurtriers des martyrs furent pris, & on en
-jjs.«dMerçU V0U]0i t faire juilice : mais les Chrétiens demandèrent tla 1, '
leur grâce à l ’empereur, qui l ’accorda faci lement ,
pour ne pas déshonorer leur martyre. Qn aparta dg
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L i v r e v i n g t i e ’m e . 57
leurs reliques à Milan,Sc ce fut apparemment pour les
accompagner que S. Vig i le écrivit a S. Simplicien la
lettre que nous avons. En même tems fe trouva à
Milan un aveugle de la côte de Dalmat ie, qui recouvra
la v u e , en touchant le cof freoùl’on portoit les
reliques, il raconta qu’ il avoir vû la nuit aborder au
r ivage un vai i feau, où. étoient quantité d hommes
vêtus de blanc : que comme ils delcendoient à terre, il
pria un de la troupe de lui apprendre qui ils etoient.
O n lui dit que c’étoit Ambroife & fa compagnie.
A y an t oiii ce n om, il pria le iaint de lui faire recouvrer
la vûë. Le faint lui dit: Vas à Milan au devant
de mes freres, qui doivent arriver un tel jo u r , tu recouvreras
la vûë Quoiqu’il n’eut jamais ete a M i la
n , il ne laiila pas d’y venir par le droit chemin. S.
V ig i le de Trente écrivit auiïi quelque tems après
une lettre à faint Jean Chtyioi lome alors eveque de
,C. P. au fujetde ces martyrs, pour accompagner les
reliques que lecomte Jacques emporta en Orient. S,
Vig i le fouffrit lui-même le martyre par les mains^ de
ces barbares, qui l’accablerent de pierres le fixieme
des calendes de Juillet , fous le .confulat de Stilicon-
On croit que c’eftfon premier confulat, & par confequent
l’an 400. le 1.6. Juin. S. Gaudence de Brefle reçut
auifi desrcliques deces martyrs d Anaune , comme
il témoigne dans un fermon prononcé a la fete des
quarante martyrs. Il en compte jufques à d ix , outre
ces quarante, dont fon églife avoit des reliques :
fçavoir Saint Jean-Baptifte, S. André , S. T h om a s ,
3 . L u c , S. Ge rv a is , S. Protais , S. Nazaire , S. Sifin-
n iu s , S. Martyrius &c S. Alexandre , qu il marque
avoir été martyrifez depuis p e u , au lieu nomme
l ’autel d’Agathin,
Tome V, H
A n . 397*
Boll. 19. Kîetl
& Ruin. 6 84»
Ufuaydl martyr,
Tortun, î.Carmt
e. i .
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