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2 H i s t o i r e E c c i j ê^ i a s t i q j j a*
retirée avec une foeurqu’ihavéjji » quand l'empereur
Theodofe cherchant un homme à qui il pût^onfierla
conduite de fes enfans r en é crivit à l'empereur G r a -
tien.Celui ci s’adreffa au pape qui lui indiqua Arfenes
* ’> Gratien l’envoya à C. P. où Theodofe l’ayant agréé ,
*• «• le mit au rang des fenateurs, & voulut qu’il fût regardé
comme le peredefes enfans.Un jour étantvenu à
leur étudej il vi t qu’Àrfene leur parloit debout , 8c
c.7. qu’ils l’ë cou t oie Ht aiïi s. il le trouva mauvais,leur ôta
les marques de leur dignité,8c fit aü'eoir Arfene dans
une chaire.
Arfene confervoit toujours un grand amour pour
îaretraite,quelesfoins-de fon emploi 8c l'embarras
d’unegrandefor tuneluifaifoientdthrer ardemment:1
Cîtffes hotineurshe lertouchoiem point. A-la fin il en
trouva l’o'ccafion. Arcade ayant commis une faute
corifiderab'le,il vint au dernier châtiment,8c le Feiiet-
ta. Le jeune prmce^n fut te llemem irrité, qu’il charge
a un officier de fes gardes de le défaire d'Arlene à
quelque pr ixquex.elüt.X’.ofiîcier qui refpeétoit Arfene
8c craignoic l’empe reur , découvrit à Arfene la-
mauvaife volonté du prince,8c lui confei lk de fe retirer
fecretementdupalais rl’affurant qu’autrement Éa
vie ne feroic pas enfeureté. Arfene fe mit en priere
pourconnoître la volonté de Dieu r 8c il entendit une
■jfftith. pp^ap. voix qui lui dit : Arfene fui les hommes, 8c tu te fauve-
- M m 2 .G r to. ras¿ Ê exécuta auffi-tbt cet ordre, il s’embarqua,paifa
I.p. i;i .n. I. ^ Alexandrie,8c delà au defertde Scetis,oùilembraf-
fa la v ie monaftique. Y étant arrive,, il fit-encore la
mêmepr ie reà Dieu, pourconnoître la vo y e de fou
falut ; 8c il oiiit encore une voix qui lui dit : Arfene
f u i , garde lefilence 8cle repos, ce font les moyens
d’éviter le péché..
Metapb. c• 9*
L i v r e v i n g t i e ’ m e . 3
L'empereur Theodofe afHagé de; fa retraite, le fit
«chercher dans toutes les ifles 8c toutes les folitud.es,
mais inutilement. Enfin après la mort de.Theodofe ,
Arcade.apprit lelieu.de.faretraite. Il lui écrivit une
lettre où il le recommandoit à fes:prières , confelfoit
le. mauvais, defiein,qu’il »voit eû. contre lui, 8c lui en
demandoit pardon., lui offrant la diipoiltion de tous
les tributs.d’Egyptej pour les diftribuer aux monafte-
îes 8c aux pauvres; 8c lepr iant inftaromentdeluiré-
pondre. Ariene ne pur fe refoudre de lui écrire; mais
il lui fit dire;: Dieu, vtüiile nous pardonner à tous nos
p ethez : pour iadiûribution de l’a rgent, je n ’en fuis
point capable, puifque je fuis déjà mort. Dans les
commencemens il gardoit encore, fans s’en apper-,
. iCevoir, quelques maniérés du ûecle. Il croifoit les
j .imbes écanc aiTis,Sc me* toit un pied fur le genou. On
avoir peine à l’en avertir ou vert ement, à caufe du ref-
p e d qu’on lui portoit.L’abbéP cfleur le iervit decet te
induttrie. Il convint avec un autre, de femottre lui-
même en cette poilure, quand ils feroient a llembltz;
afin de donner occafion de le reprendre. Pafteur le
fi;, on le repric defon immodeftie ; Il n e s e n défendit
point : Arfene.comprit que la correction le regardoir,
8c en profita fuivant l’ intention des peres.
A u r e f t e i l ne fed i f t in gu aqu e par fes vertus entre
les moines de lacommunautédeScetis. Petfonnen etoit
mieux vê tuque lui à la cour,perfonne n etoit vê-
tu plus fimplemenc dans le monaffcere. Il soc cupoi t
jjufquesàmidià faire des nates de palmier; 8c travail-
loit affis, ayant un mouchoir dans ion fein pour elfuier
les larmes qui tomboient continuellement de fes
yeux , ce qui dura pendant toute fa v ie. Il ne changeoit
qu’unefoispar an 1'eauoùtrempoient les feuilles x.is.
A' ij
i i .
Vertus de éf;
Arfene.