
A n. 404.
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LV.
Conférence de
S. Auguftin avec
Félix.
i l . Retr. c. 8.
tojjîd, vita c.16.
Sup.liv. xix. ».
%9*
pas à nous à fonder la profondeur de fes confe i ls ,&à
demander , pourquoi il fait des miracles en un lieu
plûtôc qu’en un aurre.il réprend fon peuple de ce qu'il
infulceaux Donatiftesàcaufe delà chute de deux diacres
qui étoient venus d’encre-eux. Nous ne devons,
dit- il, leur reprocher autre chofe, finon qu’ils ne loue
pas catholiques ; afin de ne pas imiter les accufations,
faufles pour la plupart, qu’ils répandent contre l’é-
glife. Il prend Dieu à témoin, que comme il n’a gueres
trouvé de meilleurs iujets que ceux quiont profité
diansles.monafteres, auifi n'en a-t-il point*trouvé de
pires, que ceux qui y font tombez.
Sur la fin de cette annee, S. Auguftin convainquit
en une conférence publique le Manichéen Félix. C e -
toit un de leurs élus ôc de leurs doébeurs venu à Hip-
pone pour y femer ion erreur. Quoiqu’ignorant des
f S , il etoit plus ruié que Fortunat, avec
qui 5. Auguft in avoit conféré en 392, Après une première
conférence, ou Félix fe vanta de pouvoir foûte-
nir la vérité des écritures de Manés ;on en vint à une
conférence publique, qui fe tint dans l’églife d’Hip-
pone ,& dont nous avons les aôtes écrits par des notaires,
en date du fepdéme des ides de Décembre fous le
iixiétne confulat d’Honoriusj c ’eft • à-dire, du feptiéme
de Décembre 404.
Saint Auguft in prit en main la lettre de Manés ,
qu’ils appelloient du fondement : Félix la reconnut,
& en lût lui même le commencement , où Manés
fedifoit apôtre de J .C . Alors.faint Auguftin lui dit :
Prouvez-nous comment ce Manés eft apôtre ; car
nous ne le voyons point dans l’évangile Nous fça-
vons celui qui,a ete ordonné à la place de Judas , qui
eft S. M athias, & celui qui a été enfuite appelle du,
L i v r e v i n g t - u n i e’ m e . 247
Ciel, par voie du Seigneur , qui eft S. Paul. Félix 7 1 /-» «.A™ dit : Que votre rla i• ntete' me prouve , comment Jt . ✓C->. A n , 4 c 4 .
a accompli la promeife d’envoïer le S. Efprit. S. A u guftin
lût cette promeife dans l’évangile de S .L u c , Luc. xx r v. 3 6»
conforme à celle qui eft dans S. Jean, que Félix avoit *YI, ,^
cité: puis il lût le commencement des aôtes des apôtres,
& la defeente du S.Efprit. Félix dit : Puifque «.t.
vous dites que les apôtres ont reçû le S.Efprk: donnez
m’en un qui m’enieigne ce que Manés m’a enieigné,
ou qui détruife fa doôtrine. S. Auguft in dit : Les «.7.
apôtres ont été enlevez du monde avant que l’érreür
de Manés y fut née: c’eft pourquoi on ne trouve pas
de leurs écrits, qui difputent nommément contre lui:
toutefois je vous lirai ce que l’apôtre S. Paul ü prédit
de vos femblàbles; & aïant pris l’épîtreà T imo - i.T>rm 1 w-n,
thée , il lût l ’en dro i t , ou il eft dit :. que dans les derniers
temps, quelques-uns fe retireront de la foi* &
fuivront des efprits feduéteurs : condamnant le mariage,
ô t l ’ufagedes viandes que Dieu a créées, pour
êtreprifes avec aéfeion de grâces. Enfuite.il preflaFe-
lix de déclarer, s’il croïoit que toute viande propre à
la nourriture des hommes fût pure, & que le mariage
fût permis.
Au lieu de répondre, Félix dit : Vous dites que le c.^
S. Efprit eft venu en Paul. Cependant il dit dans une
autre épkrè : Que nos connoiiFatices font imparfaites, t.c*.
& que quand la perfection viendra, elles feront détruites.
Manés eft vertu, & nous a enfèigné le commencement,
le milieu &; la fin : il nous a inftruit de
la formation du monde , des eau fes du jour & de la
nuit, du cours du io le i l&d e la lune : n’aïant point
trouve cela dans P:aul , ni dans les écrits des autres
apôtres, nous croïons qu’il eft le paraelet. Nous ne. " I** ,