
A n.
z . Cor*
148 H i s t o i r e E c c l e s i a s t i q u e .
liions point dans l’évangile , répondit S. Auguilin ;
4° 4- que J. C, ait dit , je vous envoie le paraclet, pour vous
inilruire du cours du foleil & de la lune. Car il vou-
Ioit faire des C hré t iens , & non pas des mathématiciens.
Il fuffit aux hommes de fçayoir de ces chofes
pour l’u fagedela v i e , c eq u ’ils en apprennent dans les
écoles. Autrement je vous demande combien il y a
d ’étoiles , 8c vous êtes obligé de me répondre .• vous
qui prétendez que le S. Elprit vous a enfeigné ces
fortes de choies. Mais en attendant , jevous expliquerai
ce que dit S. Paul de l ’imperfeéHon de nos con-
noiflances. Il parle de l ’état de cette, v ie , 8c pour le
montrer , voïez ce qu’il dit : Nous voïons mainte-
I1‘ I1‘ nant comme dans un miroir & en énigme, mais alors
nous verrons face à face. Di tes -moi , vous qui prétendez
que l’apôtre predifoit le temps de Man é s ,
voïez-vous maintenant Dieu face à face?
Félix dit : Je n’ai pas allez de force pour refiiler
à vôtre puiflance, le rang épifcopa{ eil grand : je ne
puis réiîiler non plus aux loix des empereurs, & je
vous ai prié de m’enfeigner fommairement ce que
c ’e i lqu e la vérité. S. Auguilin après avoir repris en
peu de mots, ce qui avoit été dit jufques- lâ, 8c montré
que Félix n’avoit pu lui répondre , ajouta: Vous
avez dit que vous craignez l’autorité épifcopale;quoi-
quevous voïez avec quelle tranquillité nous difpu-
tons ; ce peuple ne vous fait aucune violence, 8c ne
vous donne aucun fujet de crainte ; il écoute paifi-
b lement , comme il convient à des Chrétiens. Vous
avez dit que vous craignez les loix des empereurs;
un homme qui feroit rempli du S. Efprit, n’auroit
pas cette c rainte, en foutenant la vraie foi. Félix dit:
Les apôtres mêmes ont craint, Ils ont craint, dit S.
Auguilin,
L i v r e v i n g t -u n i e’ m e . 149
Augui l in, jufques àfe cacher , non jufques à refuier -— “
de déclarer leur foi quand ils étoient pris. Hier vous
donnâtes une requête au curateur de la ville, en crianc
publiquement que vous vouliez êcre brûlé avec vos
livres,h on y trouvoit quelque choie de mauvais,vous
imploriez fi hardiment les loix , & aujourd'hui vous
fuyez lâchement la vérité.
Eniuite Félix demanda qu’on lui apportât les écrits ,. i+.
de Min é s , les cinq autres dont il avoit parlé le jour
precedent, 6c en particulier le l iv r e q u ’ilsnommoicnt
Trefor. S. Auguilin foûtint qu’ il fuffiioit d’examiner
l’épître du fondement', qui étoit un des c inq livres;
& continuant de la l ire, il y trouva ces paroles : Ses c. 17.
royaumes font fondez fur une terre lumineufe 6c heu-
r e u fe ; en telle ior tequ’ils ne peuvent jamais être remuez
ou ébranlez. SurquoiS. Augui lin lui demanda,
fi Dieu avoit fait cette terre, s’il l’avoit engendrée,
ou il elle lui étoit coëternelle. Après pluileurs chicanes
, Félix dit que cette terre n’étoit ni faite ni engen- is.
drée, mais coëternelle à Dieu ; 8c qu’il y avoit trois
chofes de même iubi lance, le pere non engendré ,
la terre non engendrée, l’air non engendré. S. A u guilin
lût enfuite ces paroles : Mais le pere de la très- p w
heureufe lumiere, fçachant qui s’élevoit des tenebres
une grande deitruétion qui menaçoit fes faints ile-
cles, s’il ne lui oppoioit une puiiTance excellente, pour
furmonter la nation des tenebres, 8c l’ayant détruite
, aifurer un repos perpetue! aux habitans de la lumiere.
Surquoi faint Auguilin dit : Comment cette
nation de tenebres pouvoit-elle nuire à Dieu, dont
il a dit auparavant que les royaumes étoient il folide-
ment fondez, qu’ils ne pouvoient être ni remuez ni
ébranlez? Félix dit : Si rien n’ e i lopp ofé âDieu,pour -
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