
n» i. n. 68. 69,
7 0 .7 1 .
«. 7. 8 .5*
48 H i s t o i r e E c c l e s i a s t i q u e .
n’a point encore d’évêque ; & qu’elle eft maintenant
a feule qui en manque dans la Ligurie, l’Emilie, la
V en e t ie , 8c les provinces voifines: elle à qui les autres
églifes avoient accoutumé d’en demander; & ce
qui eft de plus honteux , on s’en prend à m o i , bien
que Votre animofité foit le feul obftacle.Car tant qu’il
yaurades divifions entre v o u s , que pouvons-nous
regler? quel choix pouvez-vous faire? qui peut vo y ant
lesefprits partagez accepter une charge , qu’à peine
peut-on porter dans la plus grande union ? font-ce là
les inftruétions de ce iàintcoafeffeur ? êtes-vous les
enfans de ceux qui preferent à leurs citoyens S. Eu-
febe,qu’ils ne çonnoiffoient point auparavant ?
Il s’étend enfuite à plufieurs reprifes, fur les louanges
de S. Eufebe de Verceil. Il les exhorte à fe gar der
de deux moines apoftats,'Sarmation 8c Barbatieu,
qui avoient vécu quelque tems dans le monaftere
de Milan: mais ne pouvant en fouffrir la régularité ,
les jeûnes, la clôture, le iîlence; 8t n’ayant pas pro-,
fité des avis charitables de S. Ambroife , ils en forti-
rent, & ne furent pas reçus depuis, quand ils voulurent
y rentrer. Dequoi étant aigris , ils femerent
une doétrinepernicieufe , aifez conforme à celle de
Jovinien: en difant que l’abftinence & le jeûne , la
virg ini té , ni la continence ne fervoient de rien. S,
Ambroife les traite d’Epicuriens ,8c les réfuté amplement
par les autoritez 8c les.exemples de l’écriture.
Enfuite il exhorte les fideles de Verceil à fuir la mé-
difance , la malignité, 1 efprit de divifîon, le defirde
• vengeance , à fouffrir les uns des autres, à ne point
»• 4!
n. ¡1
«.S3
». 8s_ s’élever à caufe des richeffes: à exercer l’hofpi tal i té,
»• ici3. la charité, 8c les devoirs réciproques des maris 8C.
K.idi.é’if des femmes, des meres 8c des enfans, des maîtres 8c
de$
[r ■■gyr
des efclaves. Il leur reprefenre quelles doivent être
les qualitez d’un évêque, principalement dans cette
eglife de Ver ce i l , ou la vie monaftique étoit jointe à
la clericature. S. Ambroife futobligé d’aller lui-même
à Verceil peu de mois avant fa mort , pour réunir
les efprits: 8c par fes foins on y élût pour évêque
H on o r â t , homme de grand mérité , que l ’églife
compte entre les faints.
La réputation de S. Ambroife s’étendoit aux pays
les plus éloignez. Elle attira quelques années auparavant
deux Perfes des plus puiffans, 8c des plus f i ges
de la nat ion, qui vinrent à Milan, chargez de
plufieurs queftions, pour éprouver fa fageife. Ils s’entretinrent
avec lui par interprète, depuislapremière
heure du jour jufquesàla tro fiéme de la nuit: c ’eft-
a dire environ depuis fix heures du matin jufques à
neuf h sures dufoir ; ôc fe retirèrent pleins d'admiration.
Et pour montrer que l’unique fujet de l ur
v o y a g e , étoit de le connoître par eux-mêmes : le lendemain
ils prirent congé de l’empereur, s’en allèrent
à Rome , pour voir lapuiffancedu prefet Probus, 8c
retournèrent chez eux. Le comte Arbogafte étant à
table avec quelques rois des Francs, avec qui il fai-
ioit un traité de paix : ils lui demanderont s’il con-
noiffoit Ambroife. Je leconnois, d i t - i l , je fuis de fes
amis, 8c je mange fouvent avec lui. Le roi Franc répondit
: C ’eff pour cela, comte , que tu eft viélorieux
puifque tu eft ami d'un homme , qui dit au foleii:
Ar rê te , 8c il s’arrête. Paulin die avoir appris ce fait
d’un jeune homme, qui fervoi tàboire au comte A r bogafte
en ce repas.
Peu de tems avant la mort de S. Ambroife : une
reine des Marcomans, nommée Fretigil, ayant oüi
Tome F , G
n» 66,
Vita S, Gaud•
Novar. B U Febr
Martyr» R* 18.
Qctob%
XIX.
Reputation de
S. Ambroiie.
Paul, vitae, if»
Id, n. 3 6,