
X L IV .
Zofime farpris par
Pelage.
Zojim, epift, 4.
^ 4 7 1 H i s t o i r e E c c l e s i a s t i q j j e .
fons le libre arbitre : mais en difanc, que nous avons
toujours befoin du fecours de D ieu , Si que ceux là fe
trompent également, qui difentavec les Manichéens,
que l ’homme ne peut éviter le péché ; & qui difent
avec Jovinien , que l’homme ne peutpecher. i l con-
cluoit par ces paroles : V o i là , bienheureux pape, la
fo i que nous avons apprife dans l'églife catholique,
que nous avons toujours te n u , & que nous tenons
encore. Si elle contient quelque chofe qui ne foit pas
expliqué avec aiTcz de lumière ou de précaution ,
nous .dédirons que vous le co rr ig ie z , vous qui tenez
la foi Si le fiege de Pierre. Rien ne paroiifoit plus
catholique que cette confeffion de f o i , & toutefois
elle laiifoit la porte ouverte aux erreurs de Pelage.
Ces écrits aïant été lus à Rome publiquement,
tous les afliftans Si le pape même en furent ébloiiis.
Ils trouvèrent que Pelage parloit à Jerufalem, comme
Celeftius à Rome. Ils furent remplis de joïe Si
d’admiration : à peine pouvoient ils retenir leurs larme
s , tant ils étoient tou ch e z , qu’on eût pû calomnier
des hommes d’une fo i fi pure. Il leur fembloit
que ces écrits ne parloient que de la grâce Si du fecours
de Dieu. Héros. Si Lazare déjà décriez d’ailleurs
parurent des b roü illons, qui ne cherchoienc
q u a troubler l’églife. Dans ces difpofitions, le pape
Zofime trompé dans le f a i t , écrivit une fécondé lettre
à Aure lius, Si à tous les évêques d’Afr iqu e , plus
forte que la première: où il témoigne être content
de la confeffion de foi de Pelage, Si periùadé de fa
fincerité ; mais fuivant fa prévention , Si croïant
avec trop de facilité ce qu’avoit dit Celeftius 8il parle
ainfi contre Héros Si Lazare : E f t - i l poffible,
mes chers freres, que vous n’a ïe z pas encore appris,
du
L i v r e v i n g t - t r o i s i ë 'm e . 4^3
du moins par la renommée, qui font perturbateurs
de l’églife ? Ignorez-vous leur vie Si leur condamnation
? Mais quoique le fiege apoftolique les ait fé-
parez de toute communion par une fentencé particulière,
apprenez encore ici fommaifetnent leur conduite.
Lazare eft accoutumé depuis long-temps à acculer
des innocens : en plufieurs conciles il a été trouvé
calomniateur contre notre faint confrère Brice évêque
de Tours . Procuhis de Marfeille l’a condamné
comme tel dans le concile de T u rin . Toutefois le même
Proculus l’a o rdonné plufieurs années après évêque
d’A ix , pour foutenir le jugement du tyran ; il eft
entré dans le fiege ép ifco p a l, prefque encore teint
dufang innocent ; Si a foutenu l’ombre du facerdoce.
tant que le tyran qui le protegeoit a gardé une image
d’empire ; mais ^près fa mort il a quitté la place, Si
s’eft condamné lui-même. C e tyran proteéleur de
Lazare e ftC o n f ta n t in , qui fu t reconnu empereur
dans les Gaules én 411. Le pape Zofime continue : Il
en eft de même d’Heros : C ’eft la proteétion du même
ty ra n , ce font des meurtres , des féditions, des
emprifonnemerts des prêtres qui lui réfiftoient : toute
la ville confternée : le même repentir l’a fait renoncer
au facerdocè. T outefois ces évêques fi mal-traitez
i c i , font reconnus par S. Auguftin pourgens de bien :
Si S. Profper qualifie Héros homme faint Si difciple
de S. Martin. C e qui fait croire que le pape Zofime
avoit trop facilement prêté l’oreille aux calomnies de
Patrocle d’Arles. '
Le pape releve encore I’abfence d'Heros & de
Lazare, comme une preuve de là foibleffe de leur
accufation,puifqu’ils n’ont ofé Ja foütenir: Se il traite
de même Jacqües Si Timafe. Il blâme les évêques
Tmie V . O 0 o
De ge(t. Velpg.
C. T4 .
Frofp.çhr. an.
412..