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54 H i s t o i r e E c c l e s i a s t i q u e ?.
rement fpirituelles. Nous trouvons en effet, que S.
Grégoire Thaumaturge ufa de cette condefcendan-
c e , au raport de faint Grégoire de Nyi fe. Maisàpré -
fen t , ajoute faint Au gu f t in, il eft temps de viv re en
vrais chrét iens, & de rejetter ce qui n’a été accordé
a vos peres, que pour les rendre Chrétiens, il leur
propofa enfuite l’exemple des églifes d’outre-mer,
c ’eft-à-d ire d’Italie,dans lefquelles cette coutume n’a-
voit jamais eu de lieu, oua voi tétéabol iepa r lesbons
évêques, entre-autres par S. Ambroife:comme S. A u guftin
témoigne lui- même ailleurs. On objeétoit l’exemple
de l 'églifede S. Pierre au Vat ican, o ùc e s fe f -
tins fe faifoient tous les jours ; & faint Paulin fe plaine
du même abus. S. Auguft in répondit : J’ai oüi dire
qu’il a été fouvent défendu ; mais le lieu eft éloigné
du logement de l’évêque ; & dans une fi grande ville»
il y a une quantité d’hommes charnels, principalement
d’étrangers, qui y abordent de jour en jour*
En ce temps-là, & long- temps après, le pape de-
meuroit au palais de Latran» 8e le Vat ican étoithors
la ville.
Saint Auguft in voyant tout Iepeupled’accord d’abolir
cette mauvaife coutume, les pria d’affifter à
midi aux leéturesôe au chant despfeaumes, que l’on
feroit au lieu des feftins ordinaires : L’aifembiée y
fut encore plus nombreufe que le mat in; on lut 8e
on chanta alternat ivement , jufques à l’heure où le
clergé revint avec l ’évêque; qui obligea S. Auguf t in
de parler encore au peuple. Il y avoir répugnance»
& fouhaitoit que cette journée fi dangereule fût terminée
pour lui: mais il falloir obéir, il fit un petit
difeours, pour rendre grâces à Dieu ; 8c fçaehant que
les heretiques faifoient dans leurs églifes les feftins.
Ï . I V RÊ V I N G T I E* ME.’ 3J
a c coutumez , il ne manqua pas de relever cetteoppo- ^ "
fition. tn fu i te o n célébra l’office des vêpres, comme l *
on faifoit tous les jours; 81 l’évêque s’étant retiré avec
fon clergé, il demeura encore quantité de peuple dans
l ’églife, à chanter desprieresjufquesàlanuit. S. A u guftin
écrivit cet heureuxfuc cèsàfonamiS. Alypius
évêque de Thagafte.
Il enfeignoit en public &c en particulier ; 8r com- s A„güIftI’niï8_
battoit toutes les herefies, principalement les Dona- a f ip i iM p
/ . r B J 1- P o f .v lU c .7- tiftes 8i les Manichéens : toit en compolant des livres,
foit en parlant fur le champ. Les heretiques auffi bien
que les catholiques accouroient avec ardeur pour l’entendre;
8c plufieurs amenoient des écrivains en notes,
pour conferver fes difeours. Tout le monde en
parloit : fa réputation s’ étendoit de tous cotez, 8t juf-
ques aux églifes de deçà la mer , qui s’en réjouiffoient.
C e fut pendant ce temps de fa prêtrife qu’il commen-
ça à expliquer l’écriture fainte. Delà vint le livre imparfait
fur laGencfe, les deux livres fur le 'fer mon de
la montagne: l’exp!ication fur quelques propositions
de l’é, îcre aux Romains: car comme il liioit cette
énîcre à Carthage avec ceux de fa compagnie, ils
faifoient écrire ce qu’il répondoit à leurs queftions.
Il expliqua auffi l’épître aux G dates, mais tout de e 1+’
fuite; Si commença d’expliquer de même l’épître aux C-ZS‘
Romains. Il fit depuis recüeiilir les réponfes fur di- ». 1«.
Vertes queftions, traitées depuis fon retour en Afri- .
que: ce qui produifit le livre des quatre-vingt-trois r.n.
queftions. Il écrivit un livre du menfonge, dont il
n’étoit pas content: mais il ne put empêcher qu’il ne
devint public. Le livre contre le Manichéen Adi-
manre eft encore du même temps.
L ’évêque Valere voyant fa réputation, commença *• 9