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H. 3.
Matth. xx r . 11.
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jux. xx 1 1 . jj, jj, j-
I.CfK T. II, VI,
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G ail. 5 * 1^ .
L». 7.
32 H i s t o i r e E c c l e s i a s t i q u e '.
v o s perles devant les pourceaux. Il compara aux
chiens ceux qui aboïoient contre lescommandemens
de D i e u , Sc aux pourceaux ceux qui s’attachoient aux
fales plaifirs, Stvouloient commettre dans l ’églife ce
qui les rendoit iudignes des chofes faintes,.
Comme ce difcours avoit eu peu d’auditeurs , &c
que beaucoup y concrediioient, il paria encore du
même fuj et dans une plus grande affemblée , où l ’on
avoit lû l’évangile des marchands chaffez hors du
temple. Il le relûc lui-même , & montra combien
J. C. auroit eu plus de zele à chaiTer du temple des
fellins diiTolus, qu’un commerce de foi innocent. Il
ajoùtà que lepeuple Jui f tout charnel qu’i l étoit , ne
faifoit point de.fe.ftin dans ce temple, où on n’offroit
point encoreief itng du Seigneur,! Sc qu’on ne trou-
voi t point qu’ils fe fuffencenyvrez , fous pretexte de
re l ig ion, qu’à l ’occafion des idoles. Sur quoi il leur
lut tout l ’endroit de l ’Exode ; car il avoit prépare
les livres Sc les paffages. Enfui te i l prit S. Paul, Sc.
leur lût les paffages où il compte l ’yvrogneri-e eu?
tre les plus grands p e ch e z , ôc les oeuvres de la chair,
qui excluent du royaume de Dieu. Après avoir relû
ces paffages & plufieurs autres, avec unegrande forr
ce , il rendit le l iv re, leur .ordonna de prier , Si recommença
à parler avec toute la vehemence ,
dont il étoit capable , leur repreientantle péril commun
des peuples Sc des prêtres, qui doivent rendre
compte de leurs arnes au cbe f des pafteurs. Je vous
conjure , d i t - i l , par fes humiliat ions, fes fouftrances,
.fa couronne d’épines, fa croix Si fon fang : ayez du
moins pitié de nous, & confiderez la charité du ve-
nerableValere,qui n’a pas craint de m’impoier à caufe
de vous la charge perilleufe de vous annoncer là parole
L i v r e v i n g t i b ’ m e , 33
rôle de vérité. Il s’eft réjoui que je fois venu i c y ,
mais c en ’eft pas pour me faire mourir avec vous, ou
être fpeélateur de votre mort. Enfin je me confie en
celui qui ne peut ment ir, que fi vous méprifez tout
ce que je vous ai d i t , il vous v ifitera par fes fléaux,
Sc ne permettra pas que vous ioyez condamnez avec
ce monde. Il dit cela d’une maniéré fi touchante,
qu’il tira les larmes de fes auditeurs, ôc ne put retenir
les fiennes.
Le lendemain qui étoit le jour du fe f t in, il apprit
que quelques-uns murmuroient encore, Sc difoient:
De quoi s’avife-t’on maintenant ? ceux qui ont fouf-
fert cette coùtume, n’étoient-ils pas Chrétiens ? S.
Auguf t in ne fçaehant quelle plus grande machine
employer pour les ébranler ; avoit réfolu de lire le
paffjge d’Ezcchiel, qui dit que la fentinelle eft déchargée,
quand elle a annoncé le pér il, enfuite fe-
eoùer fes habits & fe retirer. Mais avant qu’il montât
en chaire, les mêmes qui avoient fait ces plaintes le
vinrent trouver. Il les reçut doucement, Sc en peu
de mots leur fit entendre raifon. Quand le temps de
prêcher fut v e n u , il laiffa laleélure qu il avoit préparé
e , Sc qui n’étoit plus neceffaire, Sc pour répondre
à cette objeétion : Pourquoi abolir maintenant cette
coùtume? il dit; Aboliffons-la du moins à prefent.
Mais pour juftifier ceux qui l’avoient fi long temps
foufferte, il expliquala neceflitéqui l’avoit introduite.
Après les perfecutions, les payensqui feconver-
ciffoient en foule avoient peine à renoncer aux fefi-
tins qu’ils faifoient à l’honneur de leurs idoles : on
eut égard à cette foibleffe, & on leur permit de faire
quelque réjoüiffance femblable en 1 honneur des martyrs,
en attendant qu’ils fuffent capables des joies pu-
Toms F . E
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