
158 H I STOTRE E cG L E S l AST I QUE.
terent à l ’empereur & à l’imperatrice en particulier
dans l’cgliie de S.'Jean: demandant que la requête des
moines leurs adverfaires fût examinée devant les préfets,
& que Théophi le fût tenu de fe reprefenter bon
gré malgré, pour être jugé par S. Chryfoftome. La
requête eut ion effet : un officier nommé Elaphius
fut envoyé à Alexandr ie, pour amener Théophile :
& les préfets examinèrent l ’accuiation formé par fes
députez contre les. grands freres. ils ne prouvoient
r ie n , & dévoient perdre la v i e , félon les loix, comme
calomniateurs. Mais ils rejetterent tout fur Th éoph i le,
foutenanc qu’il lesavoit furpris, & leur avoit dicfté
leurs requêtes. Ainf i on les mit en priion jufques à
l ’arrivée de Théophi le : car on ne fe contenta pas
qu’ ils donnaient caution de fe reprefenter.Quelques-
uns moururent en pr i ion, pendant le long tems que
Théophile mit avenir. Les autres aprèsfon arrivée ,
& moyennant l’argent qu’il donna, en furent quittes
pour être envoyez à Proconefe, comme convaincus
de calomnie.
Saint Epiphane excité par Théophile, vint le premier
à C. P. peu de temps après le concile de C h y pre,
dont il aporta les aétes, qui contenoient la condamnation
des livres d’Or ig ene , fans condamner fa
perfonne. Ayant mis pied à terre, il s’arrêta d’abord
à l’églife de S. Jean à l’Hebdomon , ou il fit 1 office,
&c ordonnaun diacre: puis il entra à C- P. Saint Jean
Chryfof tome envoya tout fon clergé au devant de
lu i , pour lui faire honneur , &i l’invita a prendre un
logement dans les maifons ecclefiaftiques : mais il
ne l’accepra p a s , & refufa même de fe trouver avec
S. Chryfoftome , tant on l’avoit prévenu contre lui.
A u contraire, ilaffembla enfon particulier les é ve-
L i v r e v i n g t - u n i e ’ m e . i 0 t
qaes qui fe trouvoient à C. P. leur montra ce qui avoit
été ordonné dans foneonc i le contrelesoeuvres d’O rigene
; & en periuada quelques-uns d’y fouferire:
mais la plûparc le refuferent. S.Theot ime l’évêque
des Scythes refi f taenfaceà S. Epiphane. il dit qu’il
n’étoitpas permis de faire injure à un homme mort
depuis fi long temps : ni condamner le jugement des
anciens, & renverfer leurs ordonnances. En même
temps il tira un livre d Or ig ene , en lut quelque cho-
fe , & montra qu’il étoit utile a 1 eglife ; ajoutant:
Ceux qui blâment ces écrits, fe mettent au hazard
de rejetter fans y penfer les veritez mêmes qu’ils corn
tiennent. S. Jean Chryfoftome gardoit toujours un
grand refpeét pour S. Epiphane , & l’invitoit à venir Sw.ti.«.i^
avec lui aux affemblées ecclefiaftiques , & à loger
chez lui. Mais S-Epiphane refufa l’un & l’autre, fi
Jean ne condamnoit les écrits d Origene ; & ne chaf-
foitDiofcore ô d a fuite S. Chryioftome differoit, &
difoic qu’il ne faloit rien précipiter,ni condamner perfonne
fans connoiffance de caufe. Alors fes ennemis
infpirerent à S. Epiphane une autre refolution. Car
comme on devoir s’affcmbler le lendemain dans 1 egli-
ie des apôtres, ils lui perfuaderent de ieprefenter devant
le peuple, 8t de condamner publiquement les l i vres
d’Origene , &c ceux du parti de Diofcore comme:
Otigeniftes , 8t de blâmer l ’évêque Jean lui-même
comme leuradherant.lls croyoient ainffi décrier faine
Ch* yfoftome parmi le peuple. Le lendemain S. Epiphane
fortit pour cedeffein , & il étoit déjà près de
l ’églife, quand il rencontra le diacre Serapion , que
Chryfoftome avoit envoyé au devant : car il avoit
été averti du deffein que l’on avoit formé la veille.Se—
sapion déclara à S. Epiphane , que ce qu il vouloir