
1 1 8 H i s t o i r e E c c l e s i a s t i q u e .
cjucs & Comafius prêtre, abjurèrent Les erreurs des
Prifciilianiftes, Sympofius avoit foufcrit à leur condamnation,
au concile de Sarragoce, tenu v in g t ans
auparavant en 380. Di&ynnius étoit ion fils,&• é v ê que
d’Af torga, & Comafius ion difciple : tous trois
condamnèrent les écrits de Prifcillien, & particulièrement
ce qu’il difoit, qu’il y avoir deux principes, &
que le fils de Dieu étoit inacceflible, Il paroit que
Diâtynnius avoit compofé quelques écrits, où il y
avoir des erreurs, &c qu’il les avoit déjà retraitées.
Sur leur retraélation, les évêques du concile de T o lède
rendirent une fentençe : qui porte que S. Am-
broife avoit pris connoiiTance de l'affaire de ces deux:
évêques, ôt avoir été d’avis qu’ils fufTent r e çu s , s’ils
condamnaient ce qu’ils avoient mal fait ; & que
Diéfynnius demeurât prêtre, comme il étoit alors
fans pouvoir être élevé à un plus haut rang : à quoi
Sympoiîus répondoit, que le peuple l’avoit forcé de
l'ordonner évêque. Jl efîmarqué aufîi que le pape Si-
rice avoit donné ion avis fur cette affaire. Il cft parlé
de plufieurs autres évêques , principalement en Galice,
qui avoient fuivi le parti des Prifcillianiftestdont
les uns font condamnez, les autres reçus à la communion.
Il eft dit de Paterne deBrague, qu’il s’étoit converti
par la leéture des oeuvres de S, Ambroife. On
lui permet de demeurer dans fon é g l i f e ,& o n promet
de le recevoir à la communion, quand le fiege apo-
ftolique en aura écrit .On promet auflide recevoir les
autres évêques de Galice , s’ils foufcrivent à la formule
en vo y é epa r le concile, en attendant, difentles
peres, ce que le pape qui eft à p re fent , ce que S.
Simplicien évêque de Mi lan , & les autres évêques é-
c r iront .Ç’eft la première fois que l ’on trouve l’évêquç
de Home nommé fimplément le pape , comme par ~ """
,. f * * An. 400.
excellence.
C ’eft à cette même année 400.que l’on raporte avec XL,IX-
. . , M Ü T . M B S . Mort de foint
plus de vrai-femblance la mort de laint Ma r t in, arri- Martin,
v é e le dimanche onzième de Novembre, jour auquel
l ’églife honore encore fa mémoire. Il étoit parvenu
à une extrême vieilleiTe,ôcavoit plus de quatre vingts
ans: i lfçavoit depuis long-temps que fa mort étoit
proche, Ôien avoit averti fes difciples. Ay an t apris
qu’il y avoit delàdivi f ion entre les clercs de l églife
d èG à n d ë , 1^ l’extremité de fon diocefè v i l y alla pour
y établir la paix, fuivi à fon ordinaire d’un très-grand
nombre de fes difciples. S. Martin ayant demeuré
quelque temps en ce lieu-là, & fait ce qu’il defiroit , il
fongeoit à retourner à fon monaftere, quand tout d’un
Coup les forces lui manquèrent, 81 ayant apellé fes
d i fc iple s , il leur déclara que fa fin étoit venue. Alors
ilscommencèrent à lui dire tout d’une voix en pleurant
: Mon pere, pourquoi nous quittez-vous ? les
loups raviffans fe jetteront fur vôtre troupeau. Nous
fçavôns que vous deiirez J. C. mais vôtre recompenfe
vous eft affurée. T ouché de leurs larmes, il pleura lui-
même, ôcdie : Seigneur, fi je fuis encore neceffaireà
vôtre peuple, je ne refufepas le travail, que vôtre vo lonté
(oit faite.
Il aVoit la fièvre qui dura quelques jours , mais il
ne laiffoit pas de paffer les nuits en priere : couché
fur la cendre & le cilice ; 8c comme fes difciples le
prioien: de fouffrir au m o in s , que l’on mît fous lui
de la paille, il dit : Mes enfans, il fied mal à un Chré tien
de mourir autrement que fur la cendre : Il avoit
donc toujours les y eux & les mains levées au ciel ; ôc
comme les prêtres qui étoienc autour de lui , le