
Ma t th. y . 15,
§rin. ij.
c. 26.
fe 27.
X X X Ï .
Soin du temporel.
c. 25.
Epi fi. 5 S. ad Pro-
fu t . al. 14*. ». 1 .
c. 24.
j p i H i s t o i r e E c c l e s i a s t i q u e .
lui 3 en même maifon ôc à même table , nourris &
vêtus à frais communs. Il les reprenoit de leurs fautes
, & toutefois les toleroit autant qu’il étoit à propos
, les exhortant principalement à ne point ufer de
, mauvaifes exeufes, & à ne point garder d’animofité
les uns contre les autres, mais fe reconcilier Ôc exercer
la correétion fraternelle, fuivant la réglé de l'évangile.
Aucune femme ne demeura jamais, ni ne
fréquenta dans fa maifon : pas m ême fa foeur, qui étant
veuve fe confacra à D ieu , Ôc gouverna des religieu-
fes pendant long-temps, jufques à fa mort : ni fes cou-
fines, ni fes nieces auili religieufes ; quoique les conciles
euifent excepté ces perfonnes. Ç a r ,d ifo it- il ,en.
core que ces perfonnes foient hors de tout foupçon ,
elles attirent neceiîairement d’autres femmes qui les
fervent ou qui les vifitent de dehors ; ôc dont là fré quentation
n’eft pas fans péril ou fins fcandale. Si des
femmes vdfuloientle vo ir , il ne les recevoit point fans
fe faire accompagner de quelques clercs, Se ne leur
parloit jamais fetil à feul. Il ne vifitoit les monafteres
de femmes qu’en cas de prçilante necelhté. Si des malades
le demandoient pour prier Dieu fur e u x , & leur
impofer les mains, il y alloit auffi~ tô t,h o rs ce la iln e
v ifito it que les perfonnes affligées, comme les veuves
ôc les orfelins.
Il n’oublioit jamais les pauvres , ôc les affiftoit du
même fonds dont il fubfiftoit avec fa communauté :
c ’eft-à-dire, des revenus de l’églife , ou des oblations
des fideles. Il avoit grand foin de l’hofpitalité &
tenoit pour maxime, qu’il valoir beaucoup mieux
fouffnr un m é ch an t, que refufer un homme de bien
par ignorance & par précaution. Il donnoit tour à
tour aux clercs lés7 plus robuftes le foin de la maifon
,
L i v r e v i n g t — q j j a t r i e ’ me. 59}
fon , de l ’églife ôc de tout fon bien : fans porter jamais
ni c l e f , ni anneau à fa maint c’eft-à-dire de ces
bagues où les anciens avoient leur ca ch e t, pour
fceller à toute occafion ce qu’ils vpuloient conferver.
Ceux qui avoient l’intendance de fa maifon , mar-
quoient toute la recette ôc la dépenfe, Ôc lu ien re n -
doient compte au bout de l ’an : ôc en plufieurs articles
il s’en rapportoit à la bonne foi de l’oeconome ,
plutôt que d’examiner les acquits. Car il ne s’applr-
quoit guere aux .biens temporels de le g lifc : il étoit
beaucoup plus occupé de l’étude ôc de la méditation
des chofes fpirituelles, où il reyenoit auiïi-tôt qu’il
a vo it donné ordre .aux autres, C ’elt pourquoi i ln ç f e
foucia jamais de faire- de nouveaux bâtkr rpsL craignant
la diftraélion ôc l’embarras d’efprit: : i ln ’empê-
choit pas toutefois les autres de-bâtir, pourvu qu’ils
-évit-aifent l ’e x c è s ,, x i1 :-m; [,
Il ne voulut jamais acheter de terre ou, de maifon
a la ville ou à; la campagne : mais fi on en dojnnoit à
l ’eglife à titre de donation ou de legs, il les recevoit.
Il aimoit mieux que l’églife reçût des legs que desfuc-
ceftions j à caufe de l ’embarms d’affaiçes qu’elles a ttir
e n t , quelquefois' avec perte , même pour les legs, il
difoit qu’il falloir les recevoir fi on les offroit, plûtôt
qu’en exiger le paiement. Il refufa quelques fuccef-
fio n s ., non qu’elles ne puifent être [a vàntageufes aux
pauvres, mais parce qu’il lui fetnbloit plus mifonna-
ble de les laifter aux enfans ou aux parensffles défunts.
Un des principaux d’Hippone demeurant à Carthage,
en voïa à S. Auguftin un contrât de donation d’une
terre au [profit de l’églife d ’Hippone , s’en réfevant
l ’u fu fru it,S . Auguftin la reçut volontiers, ôc le congratula
du foin qu’il avoit de fon falut.
Tome V . F f f f