
j t 4 H i s t o i r e E c c l e s i a s t i q u e . '
coup de larmes de fc faire chrétien ; mais il le refufa
a b fo lumen t , & les renvoïa avec indigation. Son
gendre s’avifa d’aller à la mémoire de S. Etienne prier
pourfaconver iion. Il le fit avec grande ferveur, & en
fe retirant il prit deifus l’autel des fleurs qu’il y rencontra
, & les mit près la tête de fon beau-pere, comme
il étoit déjà nuit. On fe coucha : avant qu’il fût
jour , Martial cria que l’on courût à l’évêque : il étoit
alors:par hazard à Hipponeavec S. Auguftin. Martial
aïant appris qu’il étoit abfent, demanda qu’on fît venir
les prêtres. Ils vinrent; il dit qu’il croïoit, Ôc fut
baptifé au grand étonnement de tout le monde. Depuis
fon baptême jufques à fa m o r t , qui arriva peu
de temps après, il eut toujours à la bouche ces paroles
: Jefus-Chr ift , recevez mon efprit, qui furent
les dernieres paroles de S. Etienne : mais il ne le fça-
voit pas. Tous ces miracles fe firent à Calarne, & fo n t
rapportez par S. Auguftin.
*. t0. L’évêque Prejeétus apportoit des reliques de fâint
Etienne à un lieu deNumidie , nommé les Eaux-de-
Tibi le ; & il y avoit un grand concours de peuple.
Une femme aveugle pria qu’on la menât à I evêque.
Elle donna des fleurs qu’elle p o r to i t , & les aïant re-
prifes , elle les mit fur fes yeux : aufli-tôt elle recouvra
la vûê , ôc commença à marcher en fautant de-
vant les autres. Lucilie évêque de Sinite près d’H ip-
pone avoitdepuislong- tempsunefiftule,&attendoit
un chirurgien de fes amis, pour y faire une inci-
fion ; comme il portoit en proceflìon au milieu du
peuple des reliques de faint Etienne, il fut guéri tout
d’un coup, ôc fon mal ne parut plus. En un village
nommé Audure , il y avoit une éghfe Ôc des reliques
de faint Etienne. Un enfant qui le joüoit dans une
L i v r e v i n g t - q u a t r i e ’me. ; 15
place , fut écrafé fous la roue d’un chariot traîné par
des boeu fs , ôc expira aufli-tôt en palpitant. Sa mere
le porta devant les reliques : il reffufeita ôc ne parut
pas même avoir été bleffé. Une religieufe étant malade
à l’extrémité dans un village prochain, nommé
Gafpaliane, on porta une de fes tuniques aux mêmes
reliques; mais elle étoit morte avant qu’on la rapportât.
Ses parens en couvrirent le corps, & ellereflufci-
ta. C ’eftS. Auguftin qui rapporte tous ces miracles,
entre ceux dont il étoit le mieux informé.
Urbain évêque de Sicque dans la Mauritanie Ce-
farienne, ôc ami de faint Auguftin, avoic excommunié
le prêtre Apiarius, comme mal ordonné & chargé de
plufieurs crimes infâmes, dont il étoit-accufé par les
habitans de Tabraque. Apiarius fe pourvut à Rome
devant le pape Zofirne, qui envoïa en Afrique trois
légats, Fauftin évêque de Potentine dans le Pice-
num, Philippe & Afellus prêtres. Quand ils furent
arrivez à Carthàge les évêques affemblez avec Aure-
l iu s , leur demandèrent dequoi le pape les avoit chargez
; & non contensqu’ils expliquaffent leur commif-
iion de vive v o i x , ils les prièrent de faire lire l’inftru-
éfion qu’ils avoient par écrit. On la l û t , ôc on trouva
qu’elle contenoit quatre chefs. Le premier , fur
les appellations des évêques au pape : le fécond contre
les voïages importuns des évêques a la cour : le
troifiéme , de traiter les caufes des prêtres ôc des diacres
devant les évêques vo i f ins , en cas que leur évêque
les eût excommuniez mal-à-propos : le quatrième
d’excommunier l’évêqué Urbain, ou même de
le citer à R om e , s’il ne çorrigeoit ce qui fembloic
être à corriger.
Cette inftruètion aïant été lue , il n’y eut point
T t t ij
n. 16.
V I .
Commencçment
de l ’affaire d’Apia-
rius.
J-tig. et. xi/?, al.
Epi [t. conc.fr. ad
Bonif.'to. x.conp,
p. 1671.
Epiji- ad C&lfift.
t- 1674-