
A n. 410.
X X V I I .
Hérétiques
p o u r fu iY is en
Orient.
L. 48. C .T h .
de h&r.
L. 49. /. 50.
eod.
5yrttj. ep. j
p . 1 66.
Socr. v u » e, 3
318 H i s t o i r e E c c l e s i a s t i q u e .
que lesjévêques Donatiftes s’affembleront à Carthage
dans quatte mois, afin que les évêques choifis de parc
8c d’autre puiffenteonferer enfemble. Que fi les Donatiftes
ne s’y trouvent pas, après avoir été trois fois
appeliez, ils feront dépoffedez de leurs églifes. Mar-
cellin eft établi jüge de la conférence, pour exécuter
cet ordre, 8c les autres lo'ix données pour la religion
catholique: 8c l’empereur loi donne pou voir de prendre
entre les officiers du proconful, du vicaire du préfet
du prétoire -, 8c-de tous les autres juges, les perfon-
nes neeeffaires pour l ’exécution de fa commiffion.
Le referit eft daté de Ravenne la veille des ides d’O-
étobre , fous le confulat de Va r an e , c’eft-à-dire le
quatorzième d’Oétobre 410.
On pourfui voit auffi les heretiques en Orient. Cette
même année 410. le vingt-uniéme de Février, autrement
le neuvième des calendes de Mars fous le confulat
de V a r an e , il y eutuneloiadreffée à Anthemius
préfet du prétoire d Ocienr, qui porte que les Monta-
niftes8c lesPriicillianiftes ne feront point reçus au fer-
ment de la milice : fans être exemts pour cela des charges
municipales, 8c des autres où ils fe trouvent engagez
par la naiflance. LesPriicillianiftes ne font pas ici
les feétateurs de Prifcillien, mais de Prifcilla fauife
propheteffe de Montan. Le premier Mars fu iv an t , il
y eut une autre loi contre les Eunomiens : qüi leur
défend toute libéralité aéfive 8c paffive, par donation
ou partef tament, ordonnantla confiication des
chofes données, fans qu’aucun particulier puiffe en
obtenir le don de l’empereur. C ’eft qu’il y avoit des
Catholiques, qui pourfuivoient les heretiques, moins
■ par zele que par intérêt, pour profiter de leurs de-
• poüilles : ce que les faints évêques condamnoienr.
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U y avoit vers ce tems-là à Sy nnade en Phrygie un An.
évêque nommé Theodofe , qui pourfuivoic ardemment
les heretiques du païs, où il y avoit beaucoup
de Macédoniens, il les chaffoit non feulement de
la ville, mais delà campagne. En quoi, dit Socrate,
il ne fuivoit pas l’ufage de l’églife catholique , qui
n’a pas accoutumé de perfecuter. C ’eft- à- dire, que fes
pouriuites étoient trop violentes. Auffi n’agiffoit-il
pas par zele pour la fo i , mais par avarice , 8c pour
s'enrichir aux dépens des heretiques. Il mettoit donc
tout en ufage contre les Macédoniens3 il les pourfui-
voit en juftice , il armoitfes clercs. Il en vouloir principalement
à leur évêque nommé Agapet. Et comme
les magiftratsde la province ne le punifloient pas
aiTez feverement à fon g r é , il alla à C. P. demander
un ordre du préfet du pretoire. Tandis qu’il y é to i t ,
Agapet prit le bon parti par un coup de defefpoir -,
ayant tenu confeil avec tout fon clergé, il affembla
fon peuple, 8c leur perfuada d’embralfer la foi C a tholique.
Auffi tôt il les amena tous à l ’égli fe, fit la
priere, 8c s’affit dans le fiege que Theodofe avoit
coutume d’occuper. Ainf i ayant réuni le peuple de
lune 8c de l ’aqtre communion, il prêcha depuis ce
tems la confubftantialité du V e ib e , 8c fe mit en
pofleffion des égli fes,qui dépendoient de Synnade.
Theodofe revint peu de tems après avec les ordres
du préfet, 8c ne içachantrien de ce quis ’etoitpaffé,
il alla droit à l’églife ; mais il en fut enaffé d’un commun
confentement. Il retourna à C. P. s’alla plaindre
à l’évêque At t icus , comme chalfé injuftement.
Mais Atticus voyant que l’affaire avoit bien tourné
pour l’utilité de l’églife, confolaTheodofe, l’exhorta
3 prendre patience, à embra'ffer la tranquillité d’une
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