
X.
Violences contre
les députez
d’Occident.
Sup. p.
P a il. p . IJ.
Ep .i6 , a l . i ô z •
ad Anyf
YLp. 17. al u<> 3.
1 76 H i ç t o i r e E c c l e s i a s t i q u e .
d’Italie étoient en chemin, pour venir à C. P. ils vou-
loienc aller à Thef falonique, 8c ils avoiént des lettres
à rendre à l’évêque Anyfius ; qui s’incereiToic avec
zele pour la bonne cauie avec les autres évêques de
Mrcedoine, comme il paroît par les lettres'de faint
Chryfoftome. Mais comme ils palToient le long des
côtes de laGrecepour aborder à Athènes, ils furent
arrêtez par un tribun militaire , qui les mit entre les
mains d’un centurion, les empêcha d’approcher de
Thef lalonique, 8c les fit embarquer dans deux vaif-
feaux. Un grand vent du midi qui s’éleva, leur fit
pafihr en trois jouts la mer Egée, 8c les détroits de
ï ’Hellefpont (ans manger. Le troifiéme jour à la
douzième heure, c’efl-à-dire, au commencement de
la n u i t , ils arrivèrent à la vûë de C. P. près la maifon
de campagne de Viètor ; ils y'furent arrêtez par les
gardes du port , 8c ramenez en arriéré, fans fçavoir
par quel ordre, 8c on les renferma dans une forte-
relfe maritime d eT h ra c e , nommée Athyra. On les
y maltraita : on mit les Romains dans une chambre,
Cyriaque 8c les autres Grecs en plufieurs différentes,
fans leur laifler même un valet pour les fer-
vir.
On leur demanda les lettres dont ils étoient porteurs.
Mais ils répondirent : Comment pouvons-
nous, étant députez, nous difpenfer de rendre en
main propre à l’empereur les lettres de l’empereur
fon frere&des évêques ? Ils perfifterentà refufer les
lettres, quoiqu’ils en fuifent prêtiez par le notaire
Patrice, & par quelques autres enfuite. Enfin il vint
un tribun nommé Valerien nat i f de Cappadoce, qui
arracha les lettres à l’évêque Marien avec tant d’effo
r t , qu’il lui rompit le pouce. C ’écoit les lettres de
L i v r e v i n g t -d e u x i e’ m e. 177
l’empereur toutes cachetées, avec les autres lettres.
Le lendemain des gens envoyez par la cour ou par
Atticus, car ils ne purent le fçavoir, vinrent leur o f frir
trois mille pièces d’a rgènt,& les prier de communiquer
avec At ticus, fans parler de l’affaire de Jean.
Ils demeurèrent fermes, 8c fe contentèrent de prier
Dieu, que puifqu’ils ne pouvoient rien faire pour la
paix, du moins ils retournaffent fans péril à leurs é-
glifes. Dieu leur fit connoître par diverfes révélations
; entre autresàPauldiacrederévêqueEmi l ius ,
homme très-doux 6c très-fage. Car étant dans le vaif-
feau, il vit l’apôtre faint Paul, qui lui difoit : Prenez
garde comment vous marchez; non comme impru-1
dent, mais comme fage; parce que lesjoursfont mauvais.
Le même Valerien vint les tirer promptement
du château d’Athyra, 8c les fit embarquer fur un vaif-
feau très- mauvais,avec vingt foldats de diverfes compagnies
5 on difoit même qu'il avoir donné de l’argent
au maître du vaiiTeau pour le faire périr. Après avoir
fait plufieurs ftades, 8c étant prêts à faire naufrage,
ils abordèrent à Lampfaque, où ayant changé de bâtiment,
ils arrivèrent le vingt ième jour à Otrante en
Calabre, fans avoir pû apprendre où étoit faint Jean
Chryfoftome, ni cequ’écoient devenus Cy r iaqu e , 8c
| les autres évêques Orientaux qui étoient partis avec
eux comme députez.
D ’abord le bruit courut que ces autres évêques
avoientété jeteez dans la mer, enfuite on fçut qu’ils
avoient été bannis en des païs barbares, où des efcla-
ves publics les gardoient. Cyriaque d’Emefe fut envoyé
â quatre-vingt milles au delà d’Emefe à Palmy-
re fortereffe de Perfe. Eulyfius de Boftre en Ara bie
fut envoyé à trois journées plus a y a n t , dans un
M m iij
Efh. j. rj»
?• 34.
XI.
Evê^uesOriciït-
taux maltraitez».
P ail, p.. 159«-