
V. Holfien. D if-
fe r t. ap. Vaief. m
h u a g.
Epi/l. il. ep. 95. ad
Olymp.ep. ‘¡'j.ep.
Éf| D.
V. pet av. no t.
faïti
XLII.
Lettre 2 Théophile
fur un ami de
faiiit Chryfpfto-
JPC.
Epifi. 66.
3jo H i s t o i r e E c c l e s i a s t i q u e .
quelque myftere , peut-être la metempfycofé des Platoniciens,
ou la réfurreélion des Origeniftes , dans
une autre chair. Quoi qu’il en foi t , il faut croire que
Théophile & les évêques d’Egypte s’aiîurerent de fa
docilité & de fa foi dans les points eflentiels, avant
que de lui impofer les mains ; & que fon mérité extraordinaire,
joint à la neceffité des temps & des lieux,
les obligea de fe difpenfer un peu de la rigueur des
règles. Il fut ordonné évêque vers Tan 410. avec une
extrême répugnance ; & dans une lettre écrite incontinent
après à fes prêtres, il témoigne qu’il a fait
tous les efforts poiïibles pour éviter cette charge, &c
qu’il eût plutôt choifi la mort. Il met toute fon éfpe-
rance en Dieu , à qui rien n’eft impoffible, & demande
leurs prières & celles de tout le peuple. Il dit encoure
ailleurs, qu’il pria Dieu plufieurs fois à genoux &
profterné , de lui donner plûtôt la mort que l’épifco-
pat, & en prend Dieu même à témoin. Il y avoir déjà
lept mois qu’il étoit êvêque, fans qu’il eut pu fe refoudre
à réfideravec fon troupeau. Il vouloir voir auparavant
fi cette charge feroit compatible avec la phi-
lofophie: réfolu fi elle ne s’y accordoit pas, de quitter
fa patrie & paffer en Grece ; car il voïoit bien
qu’après avoir renoncé à l ’épi fçopat , il ne pourroit
plus demeurer chez lui , fans s’attirer la malediétion
de tout le peuple ; c’eft ainfi qu'il en parle à fon ami
Dlympius.
La première année de fon épifeopat , il confulta
Théophile d’Alexandr ie, au fujet d’Alexandre évêque
de Bafinopole en Bithynie. Alexandre, dit-il,
Cyrenéen, du rang des fenateurs, s’eft engagé dans
la vie monaftique, étant encore très-jeune : y aïant
fait du progrès avec l’â g e , il a été élevé au diaconat,
L i v r e v i n g t - d e u x i e ’m è .' 331
& même à la prêtrife. Quelque affaire l’obligea d’aller
à la cour , & il fut recommandé à Jean d’heureufe
mémoire. Permettez-moi d’en parler ainfi, puifqu’il
eft mor t , & que tous les différends doivent finir avec
cette vie. Ces paroles.de Synefius font remarquables;
puifque c’eft de faint Chryfof tome qu’il parle àTheo-
phile fon grand ennemi. Il continue : Alexandre
| lui étant recommandé , avant la d ivifion des églifes,
il fut ordonné par fes mains évêque de Bafinopole
i en Bithynie ; & la divifion étant furvenuë, il demeura
ami de celui qui l’avoit ordonné & attaché à foil
parti. Vous fçavèz mieux que perfonne ce qui s’eft
| paffé en cette affaire ; & j’ai vû un écrit très - fa-
ge que vous avez adreffé au bien-heureux A t t i c u s ,
ce me femble, pour le porter à recevoir ceux de ce
parti.
Voi là ce qu’Alexandre a de commun avec eux
tous : voici Ce qui lui eft particulier. Cette année eft
la troifiéme depuis l’amniftie & l’accommodement :
toutefois au lieu d’aller droit en Bithynie & reprendre
fon fiege , il demeure parmi nous , content de
paffer pour un fimple particulier. Pour moi je n’ai
pas été nourri de longue main dans les faintes loix ,
& je n’en ai encore pû gueres apprendre, puifqu’il
n’y a pas un an que je fuis évêque. Mais voiant des
vieillards, qui dans la crainte de bleffer quelque canon
, le traitoient très-durement : je ne les ai ni blâmez
ni imitez. Sçavez vous donc ce que j’ai fait î Je
ne l’ai point reçu dans l’égli fe, & je ne l’ai point
admis à la communion de la fainte table : mais chez
moi je l’ai honoré comme un homme fans reproche,
le traittant comme j’ai accoutumé de traiter ceux du
païs. Il co n c lu t , en priant Théophile de lui répon