
A N. .415.
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Concile de Diof-
polis.
Sup. ». 4.
Attg. de gefi. Tel.
A ‘<g. de gefi. Ve-
Ug. c. I r.
T e gefi. e. zf. cp.
I**.
418 H i s t o i r e E c c l e s i a s t i q u e .
fe tint en Paleftine un concile de quatorze évêques •
fçavoir E u lo g e , que l’on croit avoir été évêque de
Cefarée , Jean de Jerufalem, Am m o n icn , Porphyre
de G a z e , Eutonius de Sebafte , un autre P orph y re}
Fidus de J o p p e ,Z o n in , Zoboenne d’Eleutheropolis,
Nymphydius, C hrom a ce , Jovin d’A fc a lon , Eleuthe-
re de Jéricho & Clemace. Ils s’affemblercnt vers le
vingtième de Décembre à Diofpolis , connue dans
l ‘écriture fous le nom de Lydd a. Le fujet du concile
étoit l’examen d’un libelle prefenté par deux évêques
Gaulo is, chaifez de leurs fieges : Héros d’Ar le s, dif-
ciple de S. M a r tih , dont nous avons parlé , & Lazare
d’ A ix . Ces deux évêques choquez de la dodrine
de P e la g e , réduifirent en abrégé les erreurs qu’ils
avoient recueillis de fes livres & de ceux de Celef-
tius : y ajoutant les articles fur lcfquels Celeftius
a voit été condamné au concile de C a rtilag e , & ceux
qu’Hilaire a voit envoïez de Sicile à faint Auguftin.
Ils prefenterent ce libelle écrit en Latin à E u lo g e , qui
prefidoit au concile, mais ils ne purent s’y trouver
eux - mêmes au jour marqué , parce que l ’un d’eux
étoit grièvement malade. Pelage au contraire s’.y
trouva pour s’y juftifier : ce qui ne, lui fut pas difficile
, n’aïant point d’accufateurs en tè te ': car Orofe
n’y étoit pas non plus. On foupçonne l’évêque Jean
de Jerufalem d’avoir aidé Pelage à prendre fi bien fon
temps.
Pelage voulant donner bonne opinion de lui aux
évêques du concile, fe vanta d’être lié d’amitié avec
plufieurs faints évêques ; & produifit plufieurs lettres,
dont quelques-unes furent lûës : entr’autres une petite
de faint Augu ftin , qui lui témoignoit véritablement
beaucoup d’amitié,mais I’exhortoit tacitement
L i v r e v i n g t - t r o i s i e ’me . 41 s>
à reconnoître la neceffité de la grâce. Elle a voit été
écrite environ deux ans auparavant : lorfque S. A u guftin
, étant déjà informé de fes erreurs, efperoit en- c
core le ramener. Il fallut enfin lire le libelle des évêques
Héros & Lazare : & comme les évêques qui
étoient juges en ce con c ile , n’entendoient pas le Latin
, ils fe le faifoient expliquer par un interprète, au
lieu que Pelage répondoit lui-même en Grec.
Le premier reproche qu’on lût contre lui fu t qu’il c .
avoir écrit dans un de fes livres ; c’étoit le livre des f ' ” '
chapitres : Q u ’on ne peut être fans péché fans avoir
la fcience de la loi. Après cette le d u r e , le concile dit:
Avez-vous publié c e la , Pelage ? Il répondit : Je Tâi
d i t , mais non pas comme ils l’entendent. Je n’ai pas
d it , que celui qui a la fcience de la loi ne puiife pécher
, mais .qu'il eft aidé par la fcience de la loi a ne
point pecher, comme il eft écrit : Il leur a donné le iy». «n,
fecours de la loi. Le concile dit : C e qu’a dit Pelage 7°‘
n’eft point éloigné de la d o d r in e de l’églife. Puis il
ajoûta : Q u ’on hfe un autre article. O n lût ce que
Pelage avoit mis dans le même livre : Que tous font Aug. gefi.
conduits par leur propre vo lon té . Pelage répondit :
Je l’ai dit aufli à caufe du libre arbitre : Dieu aide
à choifir le bien ; & l’homme qui peche eft en faute
; parce qu’il a le libre arbitre. Les évêques dirent :
Cela n’eft point éloigné non plus de la d od r in e de
l’églife.
On lût que Pelage avoit mis dans fon livre : Q u ’au t.3.
jour du jugement on ne pardonnerait point aux in -
juftes & aux pécheurs; mais qu’ils feraient brûlez par
le feu éternel. Ses accufatcurs avoient releve cette
parole , parce qu’il ne diftinguoit point les pecheurs
qui feront fauyez par les mérités de J .C . de ceux qui