
B r tv ic .c . x i.
XXXIV.
Vérification des
foulcriptions.
Brevic. c. IX .
Coll- n. 99»
3 3 2 H i s t o i r e E c c l e s i a s t i q u e ' ;
en prefence du catnrniffaire, au nombre de deux cens
foixante-fix.
Sur quoi il s’éleva une conteilation qui dura quelque
temps. Les Donatiftes demandèrent, que tous
ceux qui avoient foufcrit la procuration fe prefen-
taftent : foutenant que les Catholiques avoient pû
furprendre le commiflaire, en faifant paroître devant
lui des gens qui ne fuiTent pas évêques, ôc qu’ils
avoient ajouté de nouveaux évêques, outre ceux des
anciens fieges pour augmenter leur nombre. Les Catholiques
foutenoient que leurs confrères ne devoient
point fe prefenrer : craignant que les Donatiftes ne
vouluftent faire du. tumulte à la faveur de la foule ,
& rompre la conférence. Car leurs chicanes faifoient
affez v o i r , qu’ ils.n’en vouloient point du tout. Et on
croïoit qu’ils n’avoient point encore ofé faire de dé-
fordre , parce que la multitude n’étant que de leur
côté', on n’eût pû s’en prendre qua eux. Toutefois
les Catholiques cederent : ils confcntirent que l’on
f î t entrer tous ceux qui avoient figné leur procurat
ion, & il parut que les Donatiftes ne croïoient pas
qu’il en.fût venu à Carthage un.f i grand nombre,
parce qu’ils étoient entrez modeilement & à’ petit
bruit. . aui
On fit donc entrer les évêques Catholiques, qui
avoient foufcrit la procuration : ôc à mefure qu’ils
étoient nommez ils s’avançoient, ôc étoient reconnus
par les Donatiftes du même lieu ou du voifinage;,&
par-là on connut aufli les lieux où il n’y avoit point
de Donatiftes. Tous les, Catholiques qui avoient foufcrit
fe trouvèrent prefens, ôc chacun fortit auffi-tot
qu’il eut été reconnu, excepté les dix-huit députez.
Quand on appella Vi&orien évêque Catholique de
L i v r e v i n g t -d e u x i e ’m e . 333
Muftite, il dit : Me voici, j’ai contre moi Felicien ”• Ilt:
de Muftite ôc Donat de Ture. Alors Alypius dit :
Remarquez le nom de Felicien. Eft-il dans la communion
de Primien Ì C ’eft que ce Felicien avoit écé condamné
comme-Maximiamfte, par le grand parti des
Donatiftes, dont Primien étoiç le chef. Petilien em- sup. 1. x*. ». 1».
barraifé dé cette queftion , dit à Alypius : qui vous
a donné cette commilïion ? au nom de qui le demandez
vous ? voulçz-vous agir-pour ceux qui font dehors
? Alypius dit : Q u ’il réponde à ma queftion. Petilien
dit : Cela regarde le fonds de l’affaire. Marcel-
lin dit : Suivons ce qui eft commencé. On examinera ».us.
cela enfuite, fi l’on veut. Ainfi l’on continua de vérifier
les foufcriptions.
Cependant l ’excepteur Hilarus dit : Nous avons em- c m . i. ». g *
pli nos tables ; ordonnez que d’autres écrivains prennent
notre place , ôc que l’on nous donne des gardes.
Ces tables étoient des planches cirées, fur lefquelles ils
écrivoient en notes. Vital notaire de l’églile Catholique
fida même remontrance.Mârcellin ordonna qu’on
leur donnât des gardes. On leur donna de,la part des
Catholiques les évêques Deuterius & Reftitut, deux ..
des quatre deftinez à cette fonétion : ôc de la part deS
Donatiftes V iótor ôc Marinien. Les gardes fcellerént
les tables, afin qu’on ne pût les ouvrir,.pour les mettre
au net, qu’en leur prefence ; & o n continua de vérifier
les foufcriptions. Après que la vérification fut'achevée,
le commiffaire Mârcellin invita les évêques à
s’affeoir , comme il avoit déjà fait : témoignant la
peine qu’il avoit de les voir debout, tandis qu’il étoit
aiîïs. Petilien le remercia avec de grands complimcns ;
mais il déclara qu’ils demeureroient debout comme
devant leur'juge. On lût enfuite la procuration des
T t iij