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A u g . 11 . Retr. p.
39- . Jsrevic. Coll. pr*f‘
ep. 139. al. I s8- ad
Marcel. ». 3 .Geft.
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Jtug~poJ? Coll. c .
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346 H i s t o i r e E c c l e s i a s t i q u e . '
ques fe retireront inceflammentchacunchezeux. Enfin
que les terres où Ton retire des troupes de Circon-
cellions feront confifquées.
Les aétes de la conférence furent rendus publics*
& on les lifoit tous les ans tous entiers dans l’églife
à Carthage, à T a g a f te ,à Conf tant ine, à Hippone, &
dans plufieurs autres lieux ; & cela pendant le carême*
lorfque le jeûne donnoit au peuple plus de loifir d’entendre
cette leéàurc. Toutefois il y avoit peu de gens
qui enflent la patience de les lire en particulier , à
eaufe de leur longeur 6c des chicanes dont les Donatiftes
avoient afîeété de les charger. C ’eft ce qui obligea
faint Auguft in d’en faire un abrégé ,,qui en comprend
toute la fubftance : ôc il y avoit ajouté des
nombres , pour avoir facilement recours aux aétes
mêmes. Les Donatiftes fe declarerent appellans de la
fentence de Marcellin : fous prétexte qu’elle avoit été
rendue de nuit* & que les catholiques l’avoient corrompu
par argent : ce qu’ils avanqoient au hazard
fans aucunes preuves. Dans les foufcriptions de leurs
dires de la troifiéme journée, ils ajouraient, fans préjudice
de l’appel. Ils difoient aufli que Marcellin ne
leur avoit pas permis de dire tout ce qu’ils vouloienc |
&c qu’il les av\oit tenus enfermez dans le lieu de la
conférence, comme dans une prifon . Mais faint Auguftin
réfuta ces calomnies par un traité qu’il fit
enfuite , adreifé aüx Donatiftes laïques : où il releva
tous les avantages que l’églife cathol ique avoit
tirez de la conférence: les efforts que les Donatiftes
avoient f a i t , pour éviter qu’elle ne fe tînt : les chicanes
dont ils avoient ufé , pour ne point entrer en
matière', les plaintes qu’ils avoient répétées deux fois,
qulon. les y faifoit entrer malgré eux t enfin ce mot
L i v r e v i n g t - d e u x i e ’m e . 347
important qui leur étoit échapé : qu’une affaire , ni
une perfonne ne fait point de préjugé contre une
autre.
Cependant le tribun Marcellin aïant fait fon rapport
à l’empereur Honorius de ce qui s’étoit pafle
dans la conférence : & les Donatiftes aïant appellé
devant lu i , il y eut une loi donnée à Ravenne le troifiéme
des calendes de Février , fous le neuvième con-
fuÎat d’Honorius & le cinquième de Theodofe , c’eft-
à dire , le trentième de Janvier 41 1 . qui caflant tous
les referits que les Donatiftes pouvoient avoir obtenus
, & confirmant toutes les anciennes loix faites
contr’e u x , les condamne à de groffes amendes, fui-
vant leur condi t ion, depuis les perfonnes illuftres
jufques au fimple peuple, & les efclaves à punition
corporelle : ordonne que leurs clercs feront bannis
d’Afrique , & toutes les églifes rendues aux Cathol iques.
La conférence fut le coup mortel du fchifme
des Donatiftes ; & depuis ce temps ils vinrent en foule
fe réunir à l’églife, c’eft-à-dire, les évêques avec
les peuples entiers.
Dans la partie Orientalede l’A f r iq u e ,c ’eft-à-dire,
dans la province Cyrenaïque, il y avoit alors un il-
luftre é v êq u e , le philofophe Synefius. Il etoit de la
première noblefie du païs, defeendu des Lacedemo-
niens, qui avoient fondé cettecolonie ; & remontant
fa genealogie jufques à Euryf tene, premier roi de
Sparte de la race des Doriens. Synefius étudia la phi-
iofophie à Alexandrie,fous la fçavanteHypatia, fille
du mathématicien Theon. Ce fut auffi à Alexandrie
qu’il fe maria, &: il y eut des enfans. Il fut député au
nom de Cyrene fa patrie vers l’empereur Arcade environ
l’an 3517. &c lui parla avec plus de liberté qu’au-
X x îj
A n . 4 1 1 .
t . f t . C. Th. de
h Are t.
Rojfid. v i t a c. 13,
X L I.
Ordination de
Synefius.
S yn.ep.j,7. .