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n. .6. ep. 17.
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Lettres à Jean de
Jeru&ilem.
Ep ' 179' fil- Épi
444 H i s t o i r e E c c l e s i a s t i q j j e .
lettres : afin que s’il reconnoiiToit la grâce que l ’églife
enfeigne , il fût abious fans difficulté. Ave c cette let.
tre , les évêques envoïoient au pape le livre de Pelage
, que Tiqaafe & Jacques avoient envoie à S. Au-
guftin & la réponfe qu’il y avoir faite.
Dans ce livre de Pelage , on avoir marqué les endroits,
où il témoignoit ne reconnoître point d’autrç
grâce que la nature, dans laquelle Dieu nous a
créé. La lettre ajoutoit : S’il défavoiie ce livre ou ces
paflfages, nous ne conteftons pas qu’il les anathe-
matife, & qu’il confefle nettement la grâce propre
des chrétiens. Et enfuite : Quand fes amis verront
ce livre anathematifé , non feulement par l’autorité
des évêques catholiques, & fur tout par votre fain-
teté, mais par lui-même : nous ne croïonspas qu’ils
ofent encore parler contre la grâce de Dieu. S. Au-
guftin envoïoit auffi au pape la lettre qu’il avoir écrite
à Pelage fur fon apologie , qu’il avoit reçue par le
diacre Canes : priant le pape de la lui faire tenir , afin
qu’il la lût plus volontiers. Ces trois lettres, c’eft-à-
dire, celles des conciles de Carthage & de Mileve , &
celle des cinq évêques, furent portées à Rome par un
évêque nommé Jule.
V ers le même temps S. Auguftin aïant appris que Jean
évêque dejerufalem avoit beaucoup d’affedtionpour
Pelage, lui écrivit de s’en donner de garde -, & lui em
voïa le même livre qu’il avoit reçû par Timafe &
Jacques avec fa réponfe : priant l’évêque Jean de faire
expliquer Pelage fur la neceffité de la priere & fur
le péché originel. Je vous prie auffi, dit- il, de vouloir
bien nous envoïer les adtes ecclefiaftiques, par
lefquels on dit qu’il a été juftifié. Je vous le demande
au nom de plufieurs évêques, qui font fur ce fujet
L i v r e v i n g t - t r o i s i e’m e. 4 4 7
dans la peine où je fuis. Le pape S. Innocent écrivit
auffi à Jean de Jerufalem, fur les violences faites en
Pakftine parune troupe dePelagiens. Ils attaquèrent
faint Jerôme, & les perfonnes pieufes de l’un &c de
l’autre fex e, dont il prenoit foin. Il y en eut de tuez ,
& entr’autres un diacre : on brûla & on pilla les mo-
nafteres. S. Jerôme fe fauva à peine lui-même dans
une tour fortifiée. Les vierges fainte Euftoehium &
fainte Paulcfv niece furent pillées & pourfuivies, elles
virent maffacrer leurs gens & fe fauverent à peine.
Elles s’en plaignirent auffi-bien que S. Jerôme au pape
S. Innocent,fans toutefois nommer perfonne. Ce fut
donc le fujet de fa lettre à Jean de Jerufalem, où il dît
que l’auteur de ces violences n’eft pas douteux ; mais
que Jean devoit les empêcher par fes foins , ou du
moins après le mal arr ivé, confoler & fecourir les
perfonnes affligées; & il l’avertit d’y donner ordre ,
s’il ne veut en répondre lui-même, fuivant les loix de
l’églife. Il écrivit auffi à S. Jerôme une lettre decon-
folation, où il dit que fi on porte devant lui une ae-
cuiation contre quelque perfonne certaine , il donnera
des juges , ou y pourvoira par quelque plus
prompt remede. Cette lettre eft remarquable, pour
montrer l’autorité du pape par toute l’églife. On croit
que ces lettres- ne trouvèrent plus en vie Jean de Jerufalem
quand elles arrivèrent en Paleftine. Car il mourut
le.dixième de Janvier 417. Il avoit fuecedéà faint
Cyrille , & tenu le fiege de Jerufalem plus de trente
ans. Son fucceileur fut Prayle, dont les moeurs étoient
conformes à fon nom , qui en Grec fignifie doux. Il
tint le fiege environ treize ans.
Le pape S. Innocent écrivit la même année 416.
la derniere de fon pontificat, une decretale fameuie à
Aug. de ¿eft. F id
lag infine.
Innoc. ep. 32- te.
z . conc.
tnnot. ep. $v
Sup. I. xviil. n $6?
Theod. v. hift.
c. 3. 8.
X X X I I .
Decretale de fajrit*
Innocent à Decuu*
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