
i i 4 H i s t o i r e E c c l e s i A S T r q i r s ,
cation de recevoir les hérétiques fans les baptifer;toui
te l'églifeavant A g r ip p in , étoit tombée dans la prévar
icat ion, c’éft-à-dire, qu’il n’y avoit plusd’églife-
D ’où eft donc venu Donat ï &c nous les Donatiftes-,
nous defcendons de ces prévaricateurs , qui avoient
dès lors perdu l ’églife. Que fi la réception de cês heretiques
n’a pas été une caufe de féparation, on peut
donc communiquer avec les pecheurs-Vous avez donc
tort de nous reprocher les prétendus crimes deCic i -
l ien,&des autres que vous nommez traditèürs;8c d’en
faire le fondement de vôtre fchifme : puifque fi noüs
defcendons de ces traditeurs, vous defcendez comme
nous de ces anciens prévaricateurs.
Vers ce même temps, S. Auguftin fe trouvant dans
l’églife de Cirthe ou Conftantine en Numidie , avec
Fortunat, qui en étoit évêque catholique , on lui
prefenta une lettre de Petilien évêque Donati'fte de la
même vi l le , écrite àfesprêtres. Saint Auguftin crut
y devoir répondre : ce qu’il fit par une lettre adreffée
aux. fîd eles de Ton diocefe. Mais comme On ne lui
avoit donné qu’une partie de la lettre de Petilien,
l’ayant enfuite recouvrée toute entiere „ il y répond
e plus exactement : mettant d’abord les paroles de
P e t i l ien, puis fes réponfes, comme fi c’eût été une
conférence. C ’eft jpa fécond livre contre Petilien ,
. qu’il n’écrivit qu’environ deux ans après le premier,
c ’eft-à-dire en.402.. au plus tard T puifqu’il fupofe le
pape Anaftafe encore vivant. Enfuite il éc r ivi t une
grande lettre aux Catholiques de fon diocefe : que
l ’on nomme ordinairement le livre de l ’unité de l’é-
glife. Il y traite la queftion delà vraye églife ; & laif-
iantapar t toutes les diiputes fur les faits, il n’eni-
ployeque les paifages de l’écriture fainte: établiftanc.
L i v r e v i n g t i e ’ m e . I ! î
d ’abord la réglé, que dans les matières de controver-
i s , on ne doit fuivre que le fens littéral. Il prouve
donc que la vraye églife doit être univerfelle & répandue
par toute la terre ; 8c réfuté les paifages dope
les Donatiftes abufoient , pour montrer que l’églifê
n ’étoit que chez eux. Petilien ayant v.eu la première
lettre de S. Auguftin y fit une reponfe ; où faute de
raifons, il le chargeoit d’injures8cde calomnies. La
répliqué de S. Auguftin fait le troifiéme l iv r e contre
Pet ilien, où il montre d’abord l’inutilité des reproches
perfonnels dansles difputes de religion, dans
lefquels on ne doit compter pour rien l ’auiorite de
l ’homme, mais feulement la caufe de Dieu qui foû-
iient.
L’Efpagne étoit toujours divifée par les Priicillia-
niftes, 8c par le peu de conformité dans la difcipline.
C e fut la caufe au premier concile de T o le d e , tenu
.au commencement de Septembre de J’Ere 43 8. fous le
confula tdeSt i l icon, c’ eft-à-dire l’an 400. d e j . C* Il y
affifta dix-neuf évêques de toutes les provinces d’Ef-
pa gne, dont le premier étoit Patruin de Me r id a ;& le
plus fameux Olympius qui écrivit un traité contre
ceux qui attribuoient les pechez à la nature,& non pas
aulibre arbitre: erreur queles Prifcillianittes avoient
t irée des Manichéens.Patruin propofa d’ôter la diverfité
fcandaleufe qui fe trouvoit dans leur conduite,
principalement touchant les ordinations, 8c qui alloic
jufques au fchifme, 8c de fuivre les reglemensdu concile
deNicé e : tous les évêques en convinrent 8c on
drefla vingt canons.
Ils portent que les diacres ou les prêtres mariez ,
qui n’auront pas gardé lacontinence avec leurs femme
s , ne pourront être promus à la prêtrife ou à
P ij
e. u
XLVIII. *
Premier concile
de Tolède.
Innoe. 7. ep. z
c. z ; .
Gennetd* c. i j .
A u g . i . in Juhc»
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