
4 4® H i s t o i r e E c c l e s i a s t i q u e .
y ades occafions, dit-il* où il faut preferer le bien de
la paix à l’exaélitude des réglés : quoique nous ne de,
vions pas accoûtumer le peuple à gouverner , comme
dans une démocratie. A u refte, je ne croi point avoir
péché contre les canonsTcar on nominale bienheu-
reux Jean, non feulement avecdes évêques défunts,
mais avec les laïques Si les femmes. Et il y a grande
différence entre les morts ôc les vivans puifqu’on les
i j . écrit même en differens livres. La fepulture-honorable
de Saiil n’a point fait de tort à David : l’Arieri
Eudoxe ne nuit pas aux apôtres, quoique mis fous
le même autel : Paulin ôc Evagre auteurs du fchilme
d’Ant ioche, ont été reçûs après leur mort dans des
cyr. epifi. ad facrez diptyques il y a long-temps. Nops avons la ré-
p ? l ponfe de faint Cyrille , où il blâme Atticus d’avoir
mis le nom de Jean au rang des évêques, comme
d’une entreprife contre les canons. Et il devoir parler
ainfi, tenant pour légitime le concile qui âvoit
î-ioj. dépofé Jean. Il y a fi long-temps, di t - i l , que vous
êtes fur le fiege de C . P. perfonne n’a refufé de s’af-
fembler avec vous. Qui lont donc ceux dont la réü-
nion vous oblige à mettre hors de l’églife l’Egypte, la
Lybie ôc la Pentapole g C ’étoit les trois provinces qui
dépendoient de l’Eg ypte, & o ù S. Jean Chryfof tome
étoit tenu pour condamné juridiquement. Laiffons
d o n c , con c lu t - i l , Arface au fécond rang après Nec-
zü. î. epi/i.no. taire d’heureufe mémoire. S. Ifidore de Pelufe écrivit
aufli à S. Cyrille avec force ôc autorité fur ce fujet :
l’exhortant à ne pas fuivre la paflion de fon oncle ôc
ne pas entretenir dans l’églife une divifion éternelle,
fous prétexte de pieté. S. Cyrille fe rendit enfin , ôc
l’églife d’Alexandrie étoit dès l’an 419. en communion
avec l’églife Romaine.
Pelage
L i v r e v i n g t - t r o i s i e ’m e . . 441
Pelage étoit toujours en O r ien t , ôc y avoit de
puiffans proteéleurs : entr’autres Théodore de Mop-
fuefte , que quelques-uns ont même regardé comme
l’auteur de fon herefie. Théodore pour la foutenir ,
compofa cinq livres , contre ceux qui difoient que
les hommes pechent par nature & non par volonté:
c’eft-à-dire , contre la créance catholique du péché
originel. Il dit que l ’auteur de cette herefie eft venu
d’Occident ôc demeure en Orient. Il le nomme Ha-
ram , mais il paroît que c’eft faint Jerôme ; car outre
la doétrine dont il s’a g i t , il l’accufe d’avoir fabriqué
un cinquième évangile , difant l’avoir trouvé
dans là bibliothèque d’Eufebe de Paleftine : c’eft l ’é-
yangile de faint Matthieu , fuivant les Nazaréens, que
S. Jerôme cite fo u v en t , ôc même dans fes dialogues
contre'les Pelagiens. Théodore l ’accufe encore d’avoir
rejetté la verfion des feptante ôc les autres anciennes,
pour en fubftituer une nouvelle , quoiqu’il
n’eût appris l’Hebreu que tard, Ôc des plus méprifa-
bies d’entre les Juifs.
Il dit que cet homme aïant compofé des difeours
de la nouvelle herefie qu’il avoit inventée , les avoit
envoïez au païs de fa naiffance , c’eft-à-dire, en O c cident
, où il avoit féduit plufieurs perfonnes, &des
églifes entières. Voici les erreurs qu’il lui attribue.
Premièrement que les hommes pechent par nature •
non par celle en laquelle Adam fut créé d’abord ;
car elle étoit bonne ôc l’ouvrage de Dieu ; mais par
celle qu’il eut en partage après fon péché, qui eft
mauvaife ôc mortelle. Q u ’ainfi les hommes font devenus
mauvais, ôc ont le péché dans leur nature de
non dans leur choix. II. Que les enfans mêmes nouveaux
nez, ne font pas exempts de péché: parce que
Tome V . K k k
X X V I I I .
Théodore de
Mopfueite. Pcla-
giens.
M ercat. comm» .
Thot. cod. \t j .
Theod. A u t.