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au pape Zo iime , où il condamnoit en apparence
quelques erreurs de Celeftius 4 qu’il ne laiffa pas de
foutenir depuis. A v an t que cette lettre vînt entre les
mains du pape Zo fime , quelques difciples de Julien
l’avoient portée par toute l’Italie , & la montraient
comme un ouvrage admirable.
Aug. Op. imper. ' C e Julien évêque d’Eclane , qui fe diftingua tant
VIj e n t r e les Pelagiens ¡ étoit d’A p u lie , fils de Memor
^ y ’ -irji-r évêque d’une grande pieté , & de Juliene qui n’étoit
*.»•5*. pas moins vertueufe. Memor étoit ami de S. Auguftin
Sc de S. Paulin de N o ie , avec lequel avoit mê-
IW.B.I+. me quelque liaifon de famille. Julien fut baptifé dès
fon enfance ^enfuite il fut ordonné leéteur , & étant
encore forr jeune, fon pere le maria avec une fille de
raui.cxrm. 14- qualité nommée la : & S. Paulin fit leur épithalame.
Soit que cette femme fut morte, ou qu’elle eut em-
braffé la continence, Julien étoit déjà diacre en 408.
au*, ep. 101. *1. ou 405. comme il paraît par une lettre de S. A u g u ftin
à fon p e r e , pleine d’amitié pour l’un &c pour
Mercut.comm. l'autre. Enfin le pape Innocent I. l ’ordonna évêque
h* i!u¡¡ d’Eclane, ville à prefent ru in é e , qui étoit dans la
Campanie a quinze mille ou cinq lieues de Bcne-
v en t: dont le fiege a été depuis transféré à Prigento,
nejapra-fat.în enfin uni à Bclline. Il fu tin ftru it dans l’herefie par
Jri sysàt. ibid. Pelage même, apparemment pendant le féjour que
Pelage fit à Rome. Il n’ofa fe déclarer tant que le pape
.Innocent vécut ; mais il fut de ceux qui refuferentde
foufcrire à la condamnation prononcée par le pape
Z o fim e .
f tu. Saint A uguftin demeura quelque temps à Carchat
i r Jvant'pi” ge pour travailler aux affaires dont le concile du
premier Mai 4 1 8 . l’avoit ch a rg é , avec les treize
s u f .n . 47. autres commiffaires : il y reçût une lettre de P in ien ,
L i v r e v i n g t - t r o i s 1 e ’m e . 4511
d’ Albine fa belle mere , & de Melanie fa femme, qui ~
étoient en Paleftine, & avoient eu un entretien avec
Pelage. C om me ils l ’exhortoient à condamner par iie£r‘,,-chr-
écrit tout ce que l ’on difoit contre lui ; il dit en leur K
prefencc : J’anathematife quiconque penfe ou d i t ,
que la grâce de D ieu , par laquelle J .C .e f t venu dans
le monde fauver les pecheurs, n’eft pas neceffaire ,
non feulement à toutes les heures & à tous les mo~
mens, mais aufli à toutes nos aétions : & ceux qui la
veulent ô te r , méritent les peines éternelles. Il ajouta
: Q u ’il croïoit un feul baptême, que l ’on doit ad- 0
miniftrer aux enfans avec les mêmes paroles qu’aux
adultes : & confeffa que les enfans reçoivent le baptême
pour la rémiihon des pechez. Il leur lût aufti vepec. orig.e.i,
l’écrit qu’il avoit envoie à Rome au pape In n o c en t,
& fe plaignit d’avoir été compris dans la condamnation
de Celeftius : faifant valoir au contràire fa jufti-
fication au concile de Diofpolis. Pinien, A lb in e & c.j.
Melaine furent bien aifes dentendre ce qu’ils d é f raient
, de la bouche de Pelage -, mais ils crurent que
le plus sûr étoit de confulter faint Auguftin. Ils lui
écrivirent donc en commun ; Ôc il leur fit reponfe a vegmt ri,r.c.r.
Carthage même, quoiqu’il y fut beaucoup plus o c cupé
qu’il n’eût été ailleurs; mais le porteur de leur
lettre étoit preffé.
Sa réponfe eft en deux liv r e s , l’un de la grâce de n u
r , . ° Livre de fa u t Au-
J .C . l’autre du peche originel. Dans le premier, il BE&r. i-
montre que Pelage ne reconnoiffoit la grâce que de
nom ; & pour n’être pas fufpeét d’entendre mal fes
paroles, ou de les expliquer maliçieufement, il rapporte
les paffages les plus clairs de fes écrits. Dans
ion troifiéme livre pour le libre arbitre , il difoit : Le vtp-t.chr. c. 4.
pouvoir que nous avons de faire ,d ire ou penfer le
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