
X X X .
C o n c ile de C a r t
ila g e & de Mile-
ve.
Aug. ep. 175. n. 1.
Sup. n. 1.
Ep. 1 7 7 . ». 3.
Ep. 1 7 3 .» . 2.
Ep. 1 7 7 . ». 2,
444 H i s t o i r e E c c l e s i a s t i q u e .
toutes les fois qui l parloit de la grâce ou du fecours
de Dieu.
Orofe prefenta les lettres d’Heros & de Lazare au
concile,que tenoient à Carthage, félon la coutume,
les évêques de la province proconfulaire en 416. au
nombre de foixante. & huit : les principaux étoienr
Aurelius de Garthage qui y préiïdoit , Vincent de
Cu lufe , Theafius de Membrefe. Les lettres d’Heros
Si de Lazare aïant été lues dans ce concile , on y lût
aufli les actes du concile de Carthage , ou Celeftius
avoit ete condamné environ cinq ans auparavant.
Après cette lecture , les évêques furent d’avis que les
auteurs de cette erreur, c’eft-à dire, Pelage & Celcf-
tius, devoient être an'achematifez , s’ils n’anathema-
tiicient très-clairement leurs erreurs : afin que la fen-
tence prononcée contr’eux étant connue, fît du
moins revenir ceux qu’ils avoient trompez, ou qu’ils
pourroient tromper à l’avenir , fi elle ne les pouvoit
ramener eux-mêmes;car toutétoirplein de gens, qui
à force de parler & de difputer, entraînoient les foi-
bles & fatiguôienc les plus fermes dans la foi.
Le concile jugea aulfi à propos de donner part de
fon jugement au pape S. Innocent : afin d’y joindre
l ’autorité du fiege apoftolique. D ’autant plus que
les évêques d’Afrique avoient oui dire que Pelage
avoit des partifans à Rome , où il avoit vécu longtemps
, les uns écoient perfuadez de fa doctrine , &
la plûpart ne croïoient pas qu’elle fut telle que l’on
difoit : principalement a caufe du concile de Diofpo®
l i s , où l’on prétendoit qu’il avoit été abfous. Les évêques
du concile de Carthage écrivirent donc au pape
une lettre fynodale , à laquelle ils joignirent les. lettres
de Héros & de Lazare & les actes de ce dernier
L i v r e v i n g ï - t r o î s i e ’me . 4 4 5
concile, qui contenoient celui de 412.. Dans ces lettres,
ils marquent les principales erreurs de Pelage ,
qu’ils réfutent fommairement par les auroritez de l’écriture
, 6¿ concluent arnlî : encore que Pelage Si
Celeftius défavoüenc cette doctrine ,& les écrits produits
contr’eux , fans qu’on puifife les convaincre
de menfonge : toutefois il faut anathematifer en general
quiconque enfeigne, que la nature humaine lui
peut fuffire pour éviter le peché & faire les comman-
demens de Dieu : fe montrant ennemis de fa grâce ,
déclarée fi évidemment par les prières des faints :
quiconque nie , que par le baptême de Jefus-Chrift
les enfans foienc délivrez de la perdition , Si obtiennent
le falut éternel.
Vers -le même temps il fe tint à Mileve un concile
des évêques de Numidie au nombre de foixante
&un : donc les principaux écoient Sylvain de Zumme
primat, Aurelius de Macommades, Alypius, S. A u guftin
, Severe de Mileve , Fortunar de C i r th e , Pof-
fidíus de Caíame. Ces évêques aïant appris ce qu’a-
voienc fait ceux du concile de Carthage , écrivirent
à leur exemple au papeS. Innocent : lui demandant
de même la condamnation de cette herefie , qui ôroit
aux adultes la priere, Si aux enfans le baptême.
Outre ces lettres fynodalcs , S. Auguftin en écrivit
encore une au pape S. Inoncent, au nom de cinq
évêques, dont il étoit l ’un : les autres écoient Aurelius
de Carthage , A ly p iu s , Evodius & Pofbdius. C ’é-'
toit comme une lettre familière , ou ils expliquoient
plus au long toute l’affaire de Pelage, & deman-
doiént que le pape le fît venir à R ome , pour l’interroger
exactement, & fçavoirqu’elle efpece de grâce
il avoüoit ; ou craicer avec lui la même chofe par
K k k iij
Ep. 1718. al. 9$.
ad Hilar.
Ep. 176. al. 9»,
ap. Aug.
Ep. Í7 7 . dl.9 p
Ep. 186. n. z'i