
XXV.
DefintcrciTe
mène de Saint
Auguftin,
Aug. ep. 83
». 4.
314 H i s t o i r e E c c l e s i a s t i qj i e.
res; e a fo r t e q u e je voudrois m'en pouvoir déchar,
g e r , iî mon devoir me le permettoit. Il ajoute en
parlant des apôtres: Nous ne pouvons travailler de
nos mains comme eux pour notre fubfiftance., &
quand nous le pourrions, nos grandes occupations
dont je ne crois pas qu’ils fuffent ch a rg e z , ne nous le
permettroient pas. Il traite enfuite la matière du fer.
ment prêté par force , comme il avoit fait dans la
lettre à Alypius : ne permettant pas de douter , qu’on
ne doive l’accomplir, 6c dans le fens de ceux à qui
on l’a fait.
Saint Auguftin avoit encore montré fondefinte-
relïement en une affaire que l’on croit être arrivés
quelques années auparavant. Les habitans de Thiave
ayant renoncé au fchifme des Donatiftes, il fallut
leur donner un prêtre pour les gouverner ; ce fut
Honorât , que l ’on tira du monaftere de Tagafte.
La coutume étoit que ceux qui entroient dans les
monaf teres, commençoient par ie défaire de tout
leur bien au profit des pauvres, ou du monaftere
même. Si quelqu’un iepréfentoit qui ne pût encore
difpofer de fon bien, on ne laiffoit pas de le recevoir,
pourvu qu’il parût fincerement réfolu à le quitter
iî-tôt qu’il pourroit. Honorât étoit dans le ca s ,&
avoit encore fon bien,quand on l’ordonna prêtre pour
l ’églife de Thia ve. Laquef t ion fut à qui ce bien de-
meureroit. Ceux de T h ia v e y prérendoient, par la
réglé de ce tems-là, que les biens des clercs apparte-
noientà l’églife oùonlesordonnoit. Alypius évêque
de Tagafte prétendoit que le bien d’Honorat dévoie
aller au monaftere de Tagafte , 6c craignoit que s’il
alloit à l’églife de Thia ve, comme étant encore à Honorât
, cet exemple ne fervîc d’occafion à Ceux qui en-
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treroient dans les monafteres, pour différer a quitter
leurs biens. S. Auguft in croyoitque le bien d’Honorat
devoit appartenir à l’églife de Thia v e . S. Alypius
vouloit partager le différend, garder la moitié pour le
monaftere de Tagafte,6c laiffer l’autre moitié à 1 églife
deThiave, à condition que S. Auguftin feroit trouver
d’ailleurs au monaftere de Tagafte la valeur de
l’autre moit ié, 6c S. Auguftin en convint.
Depuisy ayant penfé plus à loifir, il écrivit a faint ^
Alypius, que ce partage ne lui plaifoit point. Car,
dit-il, fi nous leur ôtions le total ils croiroient que
nous l’aurions trouvé jufte; fi nous entrons en com-
pofition , il femblera que nous n’aurons regardé qu’à
l’argent, 6clemême inconvénient en arrivera: ceux
que nous voulons convertir , garderont la moitié de
leur bien en entrant dans le monaftere. Il conclut
donc de laiffer tout le bien d’Honorat a 1 eglife de
Thiave, fuivant la réglé générale, pour éviter le fean-
dale Si le foupçon d’avarice principalement à l’égard
des nouveaux réunis. J’ai conté l’affaire, dit-il, a notre
confrerel’évêqueSamfucius; il a été fort étonne que
nous euflions été de cet avis ; fans s’arrêter a autre
chofe qu’à l’apparence honteufe & indigne, non feulement
de nous, mais de qui que ce foit. S. Auguft in
convient toutefois de donner au monaftere deTagafte
la moitié qu’il avoit promife. Vers ce tems-là un des
amis de S. Auguf t in, nommé Conftantin , lui donna
comme ils étoient enfemble àla campagne , un livre
de Petilien évêque Donatifte, & le pria inftamment
d’y répondre. Le titre é t o i t , du baptême unique; & De un. bapt. c*
lefujet, de montrer que le vrai baptême n’étoit que svchezeux.
S. Auguftin le réfuta par un livre du même
titre du baptême unique : où il ne dit que ce qu’il
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