
A n. 404.
X L iv .
S Chryfoftome
arrive à Cucufe.
Ep. 48. Bryfon,
Ep-1 1. nU \ 3. ad
.Qlymp.
n.i. 134»
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1 1 ‘ 3-
2.2.2. H i s t o i r e E c c l e s i a s t i q u e .
Comme le chemin étoit rude, pierreux, 8c en monS
tant,, un d„es mulets de lalitiere tomba,8c la renverfa,
S. Chryfoftome en fo r t i , Ev.ethius defcendit de cheval
, 8c lui aide à marcher , le traînant comme il pou-;
v o i t , tourmenté, de la fièvre & de la crainte des barbares.
Ç ’eft ainfi qu’il fortit de Cefarée en Cappa-
doce.
Enfin il arriva à Cucu fe après foixante 8c dix jours
d ém a r c h é , dont il paffa plus de trente dans une
fiéyre v iolente. Ainfi étant parti au commencement
de Juillet, i l arriva vers la mi Septembre delà même
année 404. Outre fa fièvre, i l avoir de grands maux
d’eftomac, & étoit continuellement fatigué , parla
difficulté des chemins 8c la crainte des Ifaures. il ie
fentit délivré de tous íes maux en arrivant à Cucufe y
8c ce lieu quoique defert , 8c à l’extrémité de l'empire
lui fut agréable, par le repos'Sc le foulagement
qu’il y trouva. Unhomme de qualité nommé Diof-
core qui y demeuroit, envoya jufques à Cefarée un
de fes domeftiques, le prier d’accepter fa maifon, 8c
S.Chryfof tome le préféra à plufieurs autres qui lui
faiioient les mêmes offres. Quand il fut arrivé à C u cufe,
Diofcoreferet iraà la campagne, pour lui laiffer
fa maifon libre ; après l’avoir foigneufement préparée
con tre la rigueur de l’hy ver,que le faint év êque né
à Ant ioche craignoit extrêmement. Dioicore lui fit
trouver dans fa maifon toutes les çommodi te z , 8c
rendre tous les fervices poffibles. Les agens & les
Oeconomes de plufieurs autres, perfonnes, venoient
continuellement lui offrir toutes fortes de foulage-
men s , fuiyant les ordres qu’ils avoient reçus de leurs
maîtres. Le. même jour qu’il arriva à Cucufe , la dia-
cpneffe Sabiniene y arrjya auffi3 ayant çntrepri.? ce
ÉMàÊ&iàaÊiÊ
L i v r e v i n g t - u n i e m e . 1 1 3
Ibngvoyage , nonobftant fon grand âge, pour ne fe
point féparer de lui , 8c prête à le fuivre jufques en
S c y thie ,où leb ru i t couroitqu’on le vouloir envoyer.
Elle fut reçue avec une grande affeétion par les eccle-
fiaftiques de Cucufe. S. Chry foftome y trouva le prêtre
Conf tant ius, qui l’y attendoit depuis long-temps
y étant venu par fa permiffion, fans laquelle il n’eût
ofé entreprendre ce voyage : mais il n’ofoit s’y montrer,
tant il étoit perfecuté.
Adelphius évêque de Cu cu fe , reçût S. Chryfofto-
ine avec tant de charité 8c de refpeéfc, qu’il vouloir
même lui ceder fa chaire : mais le faint favoit trop
bien les réglés de l’églife pour l’accepter. Il prenoit un
très-grand pliifir à la converfation de cet évêque; 8c
il y trouvoit même une grande utilité. Toutes Ces
confiderations, 8c la tranquillité dont il joüiffoit en
cette folitude, lui firent fouhaiter d’y demeurer : 8c
comme fainte Oly mpiades’employoit a faire changer
le lieu de fon e x i l , i l lui écrivit de faire cefferfes pour-
[ fuites, parce que le voyage l’incommoderôit plus que
l’exil même ; à moinsque ce ne fût pour leraprocher,
comme à C y z iq u e ,o u plus près queNicomedie. Il en
écrivit demêmeà Peanius,un de les pluspuiffans amis
aC. P. Il demeura un anà Cucufe; 8c pendant c e lo i-
fir, il écrivit deux traitez pour fa confolation 8c celle
des autres ; l'un , que perfonne ne nous peut faire du;
mal que nous-mêmes y l’aut-re,contre ceux qui etoienc
feandalifez'dé cette perfecution. Ilécr ivi t auffi grand
nombre’delettres,.8c toutes celles que nous avons de
lui , font du tems de fon exil.
On a mis en tête celles qu’il écrivit à fainte O lym piade,
comme les plus confiderables. I l y e n a d i x -
f fpt , dont plufieurs font très-longues, comme elle-
A n . 404.’
ad Cyriac,
Ep, 104. a/. 19 3 a ■
Ed. ji» to. 7.
iLd, Pav* 1614. ■
U-4.
fait* dial* p, 18$
XLV.
Lettres de iaînt'
Chryioftomcii