
j i o H i s t o i r e E c c l e s i a s t i q u e .
Y pour venir juger ce différend. Symmaque publia à
AN. 4 1 Rome ce fécond refcrit , le fit fignifier à Boni-
face , à Eulalius , & aux clercs de chaque parti ;
& défendit au peuple qui les fu ivo it de s’affem-
hier' en : la même églife. Il envoïa à l ’empereur les
mémoires qui lui furent donnez de part ôc d’autre :
cherchant à fe juftifier lui - même , & ne paroître
d’aucun parti. Sa lettre eft du vingt-cinquième de
Janvier.
Les évêques convoquez à Ravenne , s;y affemble-
renc en concile : où ils ordonnèrent que lés év êqu e s,
qui avoient affifté ôc fouferit aux deux ordinations
conte fté e s , ne feroient reçûs ni comme ju g e s , ni
comme témoins: c e q u e l ’empereur approuva. Mais
trouvant ce concile trop d iv ifé , pour terminer le différend
, il en remit la décifion au premier jour de
Mai. Cependant comme la fête de Pâque étoit proche
: car cette année 41p. c’étoit le trentième de Mars :
l ’empereur de l’avis du concile ôc du confentement
des parties, ordonna que Boniface ôc Eulalius forti-
roient tous deux d e jR om e , ôc que les faints myfte-
res y feroient çelebrez par A ch ille évêque de Spoletej
qui n’étoit d’aucun parti. L ’empereur lui en écrivit 1
Il écrivit à Symmaque, afin qu’il empêchât le tumulte
: il en écrivit auffi au Tenat ôc au peuple Romain.
Ces dernieres lettres font dattées du quinzième de
Mars.
D ’ailleurs l’empereur Honorius écrivit à piufieurs
é v ê q u ç s , pour les appeller au concile du premier de
Mai : en particlier à faint Paulin de Noie , dont il
çonnoiffoit le mérité ôc la iain-teté, ôc qu’il avoit déjà
appelle au premier concile : mais il s’en étoit excuié
fur une maladie. Il éçrivit auffi aux évêques d’A f r ique
nWÉfmifîi
L i v r e v i n g t - qjj a t r i e ’m e . j i i
que ôc de Gaule : prolongeant le jour du concile au
treizième de Juin. Outre la lettre generale â tous les
évêques d’A fr iq u e , il y en avoitune particulière pour
Aurelius de Carthage & une circulaire à fept des
principaux év êqu e s , dont les trois premiers étaient
S. A u gu ftin , Alypius ôc Evodius.
Cependant Eulalius vint à Rome dès le dix-hui- ix.
tiéme de Mars , ôc y entra à lîn fçù du prefet Sym- dcRomiT cha<B
maque. Le même jour A ch ille évêque de Spolcte
écrivit au prefet, qu’il avoit ordre de celebrer à Rome
la fête de Pâque : ôc arriva lui-même trois jours
après. A fon arrivée le peuple s’émuc, ôc quelques-
j uns s’affemblerent dans la place tout armez. Symmaque
avec les principaux de la v ille , s’avança pour
exhorter le peuple à la paix : ils vinrent d’abord à
l ’affemblée. On attendoit A ch ille pour publier fes
ordres ; mais la multitude l ’empêcha d’approcher.
Symmaque avec le vicaire , pouffez par le peuple, entrèrent
dans la place de Vefpafien , voulant appaifer
les deux partis : quand tout d’un coup des efclaves
armez attaquèrent le peuple du parti d’Eulalius, qui
I étoit fans armes. Ils en blefferent quelques-uns, &
I attaquèrent même le prefet ôc le vicaire , qui fu-
I rent contraints de fe fauver par un endroit détourné.
I On reconnut ôc on arrêta quelques-uns de ces fedi-
I tieux. C ’eft ce que porte la relation de Symmaque
I a Conffantius du v in g t-tro ifiém e Mars , par la -
I quelle il demande des ordres précis avant la fête de
I Pâque, parce que le peuple des deux partis mena-
I Çoit d’en venir aux mains, pour fe chaffer l’un l’au-
I tre de la bafilique de Latran. Conffantius étoit ce-
I lui qui avoit fervi l’empire fi utilement contre les
I tyrans en Gaule & en Efpagne. Pour recompenfe ,
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