
3^ H l & T O t R E E c C L E S l A s f Ï C t f i f ï ?
a craindre qu’on ne le lui enlevât pour le faire é v é -
que : ce qui fût a r r ivé ,. s’il n’avoit eu foin de le faire-
fi bien cacher qu’il ne put être trouvé par ceux qui le
cherchoient. Cet te experience redoubla la crainte de;
Valere; 8c fe fentant accablé de vieillefiè 8c d’infir-
m i t e z , il écrivit fecretement à l’évêque de Carthage»
le conjurant qu’ Auguftin fut ordonné évêque pour
l ’églife d’H ippone, comme fon coadjuteur, plutôt
que comme fon fucceiTeur. Il obtint une répon-fe favo--
rable. Enfuite il pria le primat de Nu mi die f qui étoit.
Melagius évêque d eC a lame , de venir vifiter l’églife:
d Hippone : 8c quand il fut arrivé» Valere lui decla-
ra fon intent ion, 8c aux autres évêques qui fe trouvèrent
prefens par hazard, à tout le clergé 8c à tout le
peuple d’Hippone. Tou t le peuple en fut agréablement
furpris; 8c le peuple demanda que la choie fur
executée; témoignant par fes acclamations l’ardeur
de fon defir. Il n’y eut que Mel.igius qui fît difficulté
de l ’ordonner. Ay ant conçu de l'indignation contre
faint Auguf t in, fans qu’on en fâche le fujet ; il écriv
i t qu'il avoir donné à une femme un poifon pour-
s’en faire aimer du confentement de fon m ar i , 8c cela
fous prétexte d’un pain, 8c qu’il avoir envoyé pour
Eulogie fans y entendre fînefte. Melagius preffé par le
concile de prouver ce qu’il avoit avancé, 8c ne le pouvant
faire,, en demanda pardon, 8c l ’obtint; & reconnut
fî bien l’innocence de S. Auguft in,, qu’il lui
impofa les mains.
Saint Auguft in foûtenoît qu’il ne dévoie point
etre ordonné du vivant de fon évêque, contre l ’u-
fage de l ’églife. Mais tout le monde lui foûtint que
c ’étoit une chofeordinaire, 8c on lui en aporta plu—
fleurs exemples des églifes d’A f r iq u e , 8c de celles de.
3 eçà la mer. Ainfi il fut contraint de fe rendre , 8c
ne trouvant plus d’exeufe, il n’ofa s opiniatrer a rerufer.
Il fut donc ordonné évêque d’H ippone, conjointement
avec Valere, fous le confulat d’Olybrius 8c de
Probin, c ’eft- à-dire, l’an 395- au mois deDecembre
près de la fête de N o ë l , étant entre dans fa quarante-
deuxième année depuis le mois de Novembre. Il reconnut
depuis qu’il avoit été ordonne contre les réglés,
8c quele concile de Nic é e avoit défendu de donner
un évêque à une églife,qui en avoit un v iv a n t ;
niais ni lui ni V alere ne fçav oient alors cette réglé. El le
fe trouves la fin du canon huitième deNicée,énoncée
8c rapportée en paifant a 1occafion de la reü-
nion des Novatiens. Ainfi il fe peut faire que S. Au guftin
8c Valere eulfent lu plufieurs fois ce canon,
fans pefer aftez ces dernieres paroles : comme il eft
arrivé à un fçavant évêque de notre temps, qui a cru
devoir chercher ailleurs cette difpofition du concile
d eN i c é e . .
S i ia t Auguftin écrivant à S. P aulin, lui fit part de
fa promotion à l’épifeopat, 8c S. Paulin manda cette
agréable nouvelle à Romanien,l’ancien ami de S. Au guf
tin; 8c en même temps écrivit une élégie à fon fils
LicentÎus, pour l ’exhorter à s’attacher à un fi grand
maître 8c à quitter toutes l'es efperances du fiecle.
Peu de temps après S. Paulin reçût de S. Ambroife
des reliques des SS. martyrs Nazaire ô£ Celfe* qu il
mi t dans l’églife de S. Félix. S. Ambroife avoit trouv
é leurs corps dans un j ardin hors de la ville de Milan.
Paulin fon fecretaire quiétoit préfent,dit: Nous
vîmes dans le fepulcre où repofoit le corps du mart
y r , fon fang aulfi frais que s’il avoit été répandu le
même jour , ôc fa tête coupée fi entiere avec les cher-
E iii
A n. 395.
Ep. 3 T. ad "Paul»
al 3 4. n. 4»
Vrofp. Chr. an.
3 Jug.ferm *
339. al» 2,5. ex
jo .
c. 3. n .p . v .m t .
Bened. adep» 31.
Ep. zi $.al. 110.
«.4-
- Cône» Nie» 8.
Sup» l. x r . n» z i .
Mr. God» Vie ât'
S. Auguft. li's. x ,
c. }$.
xift.
Reliques des S9.
Nazaîre&Gelfc*'
An g. E.fifi. 31 •
Taul. Ep. 7 . al»'
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Natal. 5»
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