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Sup. h v. XIX.».
5.9* 4®.
C. I f .& C ,
montra , comme il avoit fait dans' la conférence
avec Fortunat-, que félon les Manichéens il n’y
auroit p o in t é e péché ni de jullice dans la punition
; 6c q u i l faut bien diftinguer ce qui eft de
D ieu , comme procédant de fa fubilance, c’d l à-dire
fonFils; & ce qu’il a tiré du néant, comme ion ou-
vrage.
Enfin après avoir iouvent rebattu les mêmes cho»
ll ^es j Félix dit: Dites moi ce que vous voulez que je
faife. S Auguilin dit : Que vous anathematifiez Manés
auteurde cesgrands blasfêmes. Mais ne le faites
que de bon coeur , car perfonne ne vous y contraint
Félix d i t : Condamnez-le le premier, afin queje le
condamne enfuite.Saint Augui lin dit :je l’écris même
de ma main ; car je veux que voüsl’écriviez auili de la
vôtre. Félix die : Condamnez auffi l’efprit qui a
ainfi parle de Mânes. Saine Auguilin ayant pris un
papier, écrivit ces mots : Moi Auguilin évêque de
l e g l i fe Catholique, j ai déjà anathemarifé Manés 6c
fa d o éH n e , & l’tfprit quia dit par lui de il exécrables
blasfêmes, parce que c’étoit un efprit fedu&eur,
non de vé r i té , mais d’un erreur abominable ; &
maintenant j anathematife encore de même Manés 6c
fon efprit d’erreur. Il donna le papier à Félix, qui y
écrivit auifi ces mots : Moi Félix qui ay crû à Man é s ,
j:e l’anathematife maintenant lui.& fa doélrine, & l’efprit
feduéleur qui a été en lui:quia dit queDieu avoit
niele une partie d e lu im em e a la nation de tenebres*
Se qu’il la délivroit homeufementen transfigurant f e
vertus en femelles contre les démons mâles, & encore
en mâles contre les femelles, & qu’enfuite il artachoit
les relies de cette partie de lui-même.â un globe éternel
de tenebres. J ’anathematife tout cela Scies aucr-ea
L i v r e v i n g t - u n i e ’ me , 1 5 3
blasfêmes de Manés.Enfuite faint Augui lin St luiiou-
ferivirent aux aétes.
Quelque temps après faint Auguilin écrivitcontre
les Manichéens, un traité delà nature du b ien ,o ù il
montre que Dieu ell lefouyerainbien, & une nature
immuable,: que toutes les autres natures, foit fpi-
rituelles, foit corporelles, viennent de lui : que toutes,
en tant que natures, font bonnes: ce que c'eil que
le mal, 6c d’où il vient. Combien les Manichéens,
félon leurs fi&ions, mettoient de maux dans la nature
du bien, &c Je biens dans la nature du mal. il
rapporte deux paffages de Manés ; l’un du feptiéme
livre de l’ouvrage nommé Tréfor ; l'autre de l’épître
du fondement , où l’on voit manifeilement lafource
des abominations, dont les Manichéens étoient accu-
fez , 6c quelquefois convaincus : car ils croyaient que
les parties de la fubilance de lumière étoient mêlées,
parla génération, avec les parties de la fubilance de
tenebres; & qu elles en etoient ieparées quand leurs
élus mangeoient les corps- où fe rencontroit ce mélange.
Un Manichéen nommé Secondin, que faint
Auguilin ne connoilloit pas même le vifage, lui écrivit
comme ion ami , 6c avec des démonilrations de
lefpeét : fe plaignant de ce qu’il combattoit par fes
écrits la doélrine de Manés; 6c l’exhortant â recon-
noîcrc la vericé: car il fuppofoit que faint Augui l in
ne l’avoit abandonné que par crainte, & par le defir
des honneurs temporels. Saint Auguilin lui répondit
par un petit ouvrage, qu’il mettoit fans hefiter au
defllusde tous ceux qu'il avoit écrits contre cette he-
reiie. Il y rend compte des motifs qui l ’ont obligé â
a andoaner ; 6c tire de la lettre même de Secondin „
es preuves pour la réfuter. A l’argument du petit;
L i ü j
LVII.
Autres ouvrages
contre leg.
Manichéens.
1 1 . Retraci. c.9*.
C* 44* 455*’
11 •’RetvaltoCAQ»-
Ap. Aiigo te, 3«-
b 5*9*