
A n. 405-
A i Olymfc ep,
14* i j.
tp» 10 7 % a l 14©*
2 5 S H i s t o i r e E c c l e s i a s t i qju e .
l’ordinaire a redoublé mon mal d’eftomac ; 8t j’av
paffe ces deux der niers mois dans unécat pire que la
more, puifque je n’iivois.de vie qu’autant qu’il en falloir
pour leiuir mes maux Tout étoit nuit pour m o i ,
le jour , le mat in, le plein midi.Je paffois les journées
dans le l i t , & j employois en vain mille inventions
pour me garantir du froid. J’avois beau allumer du
feu, iouffi ir beaucoup de fumée, m’enfermer dans une
chambre lans en ofer for t ir , me charger de cent couvertures
; je ne laiiïois pas de fouffrir des maux extrêmes,
des vomiffemens continuels, des douleurs de
tête ; fans appétit, fans pouvoir dormir pendant ces
nuits immenfes. Mais pour ne vous pas tenir plus
long-tems en peine, j ’en fuis à prefent dehors. Car
f i- tôt que le printemps eft v e n u , & que l’air a un peu
changé, tous mes maux fe font évanouis d’eux-mêmes;
j ’ai pourtant encore befoin d’un régime e x a d ,
8c de me peu charger l’eftomac, afimqu’ ilpuiffe digérer
facilemenr.
Et dans une autre lettre ; Puifque voqs voulez fça-
vo irde mes nouvelles, fçaehez que je fuis délivré de
ma grande maladie, mais j ’enfens encore des reftes;
j ’ay de bons médecins, mais nous manquons icy de
remedes , 8c des autres chofes propres à rétablir un
corps épuifé. Nous prévoyons même déjalafamine
& la pelle ;8c pour comble de mau x , les courfes continuelles
des voleurs rendent tous les chemins inac-
ceffibles. C ’eit pourquoy je vous prie de ne m’envoy
er plus perfonne ici, ca r je c ra insque c ene fut une
occafion défaire égorger quelqu’un , 8c Vous voyez
combien j ’en ferois affligé. l ien parle de même à un
diacre nommé Theodote : Ce ne m’étoit pas une petite
confolation dans cette folitude, de pouvoir vous
L i v r e v i n g t - d e U X i e ’ m e .' 2 5 9
écrire cont inuellement , mais l'incurfion des Ifaures
m’en a encore privé ; car ils ont recommencé a paroi-
tre avec le printemps, ils lont répandus par to u t , 8c
rendent les chemins inacceffibles. Déjà des femmes
nobles ont été prifes, & des hommes égorgez. Et en-
fuite: Après avoirbe aucoupfouf fer t lhyverpaf fe , je
fuis un peu mieux, quoiqu'incommode de l'inegali-
tédu temps; car nousfommes encore ici dans le fart
de l’hyver ; mais j ’efpere que le beau temps de 1 efte
emportera les reftes de ma maladie. Car rien ne nuit
plus à ma fanté que le froid, 8c rien ne me fait tant de “>*. M«.
bien que la chaleur. Dans une autre lettre au même
Theodote, il dit : Je n’ofe plus vous attirer ici, tant les
maux de l’Arménie font grands.Quelque part que 1 on
aille, on voit des ruifleauxde fang, quantité de corps
morts, des maifons abbatuës, des villes ruinees.Nous
penfions être en fûreté dans cette fortereffe, ou nous
fommes enfermez comme dans une affreufe prifon ;
mais nous ne pouvons y êcre tranquilles; ca r , dit-il
dans une autre lettre, les ifaures attaquent auffices
places. '
Cette fortereffe étoit celle d’Arabiffe, comme il rjr.
\ . . Mp.yo. al. i» .
paroitparia meme lettre, & par une autre,ou il a u .
Ayant eu quelque relâche, nous nousfommes réfugiez
à A rabiffe, dont nous avons trouve la fortereffe
plus fure que les autres : car nous ne nous tenons
pas dans la ville. Mais nous avons tous les jours la
mort à nôtre porte , parce que les Ifaures ravagent
tout par le fer 8c par le feu ; nous craignons la famine,
à caufe de la multitude des gens renfermez
dans un lieu fi étroit. Et dans une lettre à Polybe :
La crainte des Ifaures met èn fuite tout le monde ;
les villes ne font que les murailles 8c les toits ; les
K k ij