
j 84 H i s t o i r e E c c l e s i a s t i q u e ^
quelqu’un de la part de votre fainteté, nous ne trouvons
aucun concile qui l’ait ordonné.
Pour ce que vous nous avez envoie par notre confrère
Fauftin , comme étant du concile de Nicée ,
nous n’avons rien trouvé defemblable dans les exemplaires
les plus autentiques de ce concile , que nous
avons reçus de notre confrere l’évëque d’Alexandrie
ôc du venerable Atticus de C , P. ôc que nous avons envo
ïe z ci-devant à Boniface votre prédeceffeur d’heu-
reufe mémoire. A u refte , qui que ce fo it qui vous
prie d’en voïer de vos clercs pour executer vos ordres,
nous vous prions de n’en rien fa ire , de peur qu’il ne
fèmbie que nous introduifions le faftc de la domination
feculiere dans l’églife de J. C . qui doit montrer
à tous l’exemple de la fîmplicité & d e l’humilité. Car
pour notre frere Fauftin,puifque le malheureux Apiarius
eft retranché de l’é g life , nous nous affinons fur
votre b o n té , que fans altérer la charité fraternelle ,
l ’Afrique ne fera plus obligée de le fouffrir. Te lle eft
la lettre du concile d’Afrique au papeS. Celeftin.
x x x v i 1 Vers ce temps-là il fe fit à Hippone en préfence
'Guérifon de Paul de S. Auguftin deux grands miracles en la perfonne
Hippone. f rere d’une foeur nommez Paul ôc Palladia,
’ natifs de Cefarée en Cappadoce , ' & affligez d’un
tremblement horrible de tous les membres. Après plu-
iieurs voïages qui avoient répandu en divers lieux le
bruit de leur mifere, ils vinrent à Hippone quelques
quinze jours devant pâque , comme l’on croit en
42,j . Ils alloient tous les jours à l’é g life , & au lieu où
repofoient les reliques de S. Eftienne, qui y avoient
été apportées environ un an auparavant. Ces deux
affligez attiraient les yeux de tout le mond,e par tout
L i v r e v i n g t - q u a t r i e ’m e . ySy
où ils aüoient ; & ceux qui les avoient vûs ailleurs ,
Ôc fçavoient la caufe de leur tremblement, la racon-
toient aux autres. Le matin du jour de Pâques, comme
le peuple étoit déjà: en grand nombre dans l’églife,
Paul prioit devant le lieu où repofoient les reliques,
tenant les baluftres qui l’environnoient. T o u t d’un
coup il fe coucha par terre, & y demeura comme endormi
, mais fans trembler, comme il avoit accoûtu-
mé de faire même en dormant. Les affiftans étoient
furpris î le s uns cra ign o ien t, les autres s’affligeoient
déjà : quelques-uns vouloient le relever , d’autres
les en empêchèrent, & dirent qu’il falloit plutôt attendre
l’évenement.
Paul fe releva , regardant ceux qui le regardoient,
ne tremblant plus, ôc parfaitement guéri. T o u t le
peuple fe mit à loüer D ieu , Ôc remplit l ’églife de cris
de joïe. On courut au lieu où S. Auguftin étoit aflis,
prêt à marcher pour l’office. Ils venoient l ’un après
î’autrelui dire avec empreffement cette nouvelle, chacun
croïant la lui apprendre le premier. Comme il
s’en rejoüiffoit ôc rendoit grâces à Dieu en fe c r c t ,
Paul entra lui-même avec plufïeurs autres, ôc fe jetra
aux genoux de S . A u gu ftin ,q u i le releva ôc l’embraf-
fa. Il marcha vers le peuple : 1 eglife étoit pleine &
retentiffoit de cris,que tous fansexception pouffaient
de côté ôc d’autre , en difant $ Gfaces à Dieu , loiian-
ge à Dieu. S. Auguftin fàlua le peuple, ôc les cris recommencèrent
avec plus d’ardeur.
Quand on eut enfin fait filence, on lut les fain-
tes écritures à l’ordinaire 5 & le temps du fermon
étant venu , S . Auguftin dit : Nous avons accoutumé serm. 31». ai. *•
d’entendre lire les;libelles des miraclés que Dieu fait
par les prières du bienheureux martyr S. Etienne. La
J'ame y , E e c e