
Z34 H i s t o i r e E c c l e s i a s t i q u e .
en avoic envoie autant à Venerius évêque de Milan L
& àC h rom a c e d ’Aquilée. Saint Chryfof tome y mar-
?• ” ■ que d’abord, qu’avec les quatre évêques qui ont été
nommez; il avoit envoïé deux diacres, Paul, & Cy-
riaque. Il y raconte toute la fuite de l’affaire; les plaintes
à l ’empereur contre Théophile d’Alex andr ie, fon
arrivée à Conilantinople, fon éloignement de faine
Chryfoftome. Au lieude fejuftifier, d i t - i l , il mefit
citer moi-même devant fon conci le, où fçaehant que
je n’avois point de juf ticeà efperer, je ne meprefen-
tai point , & je remontrai qu’il n’avoit point de jurif-
diêfcionfurmoi. Ilnelaifla pas de pafler outre ; je fus
/tIii chaffé par force de Conilantinople. L’empereur me
rappella, je rentrai accompagné de trente évêques.
Théophile s’enfuit. Am o n retourje priai l’empereur
défaire aiTembler un concile, -pour juger de ce qui
f. is. s’étoit pafle. Mais je ne pûs l’obtenir ; au contraire
j ’ai encore été chaflc. Là il explique les violences
commifes la veille de pâque; 8c reprefente les fuites
de cette injuftice, & ladivifion qu’elle caufoit dans
tout l’Orient. Je vous prie d on c , conclut - i l, d’écrire
f. io. des lettres, où vous déclariez nul tout ce qui s’eft fait
f ' i ‘ - contre mo i , 8c où vous m’accordiez votre communion,
comme vous avez fait jufques ici ; puifque je fuis
condamné fans être o ü i , & que j ’offre encore de me
juftifier dans un tribunal non fufpeôt.
Le pape écrivit en effet des lettres pour réponfes
Rome, à celles-ci, par lefquelles il confervoit également fa
communion à l’un 8c à l’autre parti ; il rejettoit le
prétendu jugement de Théophile; ôedifoit qu’il fal-
Ioit aflembler un autre concile non fufpeôt, d’Occi-
dentaux 8c d’Orièntaux; rejettant d’entre les jug es ,
premièrement les amis,8c enfuite les ennemis.Peu de
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jours après un prêtre de Théophile nommé Pierre,
avec Martyrius diacre de C. P. arrivèrent à Rome, 8c
rendirent au pape des lettres deTheophile,8c quelques
aùtes, par lefquelsil paroifToitqueJean avoit été condamné
par trente-fix évêques , dont vingt-neuf é-
toient Egyptiens. C ’étoit les aôbes du concile du Chêne.
Le pape Innocent les ayant lu s , 8c voyant que les
accufationsn’étoientpoint confiderables, & que Jean
n’avoit point été prefent; continua à blâmerTheo-
phile, d’avoir prononcé un jugement fi fevere contre
un abfent ; 8c lui répondit en ces termes : Mon
i frere Théophile , nous vous tenons dans nôtre com-
I munion , vous & nôtre frere Jeiin, comme nous vous
I avons déjà declaré dans des lettres precedentes, &
I nous vous écrirons,la même chofe toutes les fois que
i vous nous écrirez.3: Que fi on examine légitimement
I tout ce qui s’eft pafle par collufion , il cft impoflible
I que nous quittions fans raifon la communion de
I Jean. Si donc vous vous confiez à vôtre jugement,
I prefentez-vous au concile qui fe tiendra, Dieu aidant,
I & expliquez les accufations , fuivant les canons de
I Nicée; car l’églife Romaine n’en connoît point d’au-
I tres. Ilvouloit marquer par là qu’il n’avoit point d’é-
I gard a ceux d’Ant ioche.Le pape ayant ainfi renvoyé
I les députez de Théophile , fit des prières accompagnées
de jeûne , pour demander à Dieu de rétablir
l’union dans l’églife.
Peu de temps après arriva à Rome un prêtre de
I C. p. nommé Theotecne , qui rendit au pape des
5 lettres d’un concile d’environ vingt -c inq évêques du
^ parti de S. Chryfof tome; où ils mandoient qu’il avoit
ete chafle d eC . P. à main armée, &c envoïé en exil
aC u cu fe , & l’églife brûlée. Le pape donna auflià
G g i j