
io4 H i s t o i r e E c c i e s i k s t t q u e .
lubie. Et comme l'argument le plus feduifant de Jo-
vinien , étoit de dire aux vierg es : Elles-vous plus
parfaites que Sara ou Anne? il foûtient que les faints
de l’ancien teftament étoient dans leurs mar iages ,
pour le moins auiïi parfai ts, que les continens du
nouveau teftament ; parce qu’ils avoient la même
vertu dans ladifpofition de leur coeur, 8c l’obéïffance
parfaite, qui vaut mieux que la continence. On at-
tendoit que faint Auguf t in écrivît auffi de la fainte
virginité : il ne différa pas ; 8c il montra combien ce
don de Dieu eft g ran d , 8c avec quelle humilité il
doit être confervé.On rapporte ces deux traitez à l’an
4 0 1 .
XLy Les réponfes aux queftions de Janvier, que nous
Lettre à Janvier* mettons au rang des lettres de faint Auguft in , font
aufli du même tems. Ces queftions font toutes fur
, les divers ufages des églifes ; 8c S. Auguftin y donne
pour maxime fondamentale, que J. C. n a donne au
nouveau peuple, qu’un très petit nombre de facre-
mens, 8c très faciles à obferver : comme le baptême ,
l ’euchariftie 8c les aut re s , qui font recommandez
dans les écritures du nouveau teftament. Quant à ce
que nous obfervons,dit-il, par tradition, fi on l’ob-
v. ut.[deupt. ferve par toute la terre, nous devons croire qu’il a
e‘M*. été ordonné par les apôtres ou par les conciles généraux.
Comme la célébration annuelle de la paffion, de
la refurreêtion, de l’afeenfion de Jefus-Chrift 8c de
ladefeentedufaint Efprit. Mais ce qui s’obferve différemment
en divers lieux ; comme de jeûner le
famedi , ou non : de communier tous les jous, ou
bien le fam e d i , ou non : de communier tous les
jours, ou à certains jours feulement ; d’offrir tous les
jours ou bien le famedi 8c ou le dimanche ; ou le dimanche
L i v r e v i n g t i e ’ m e : ï$ io j
inanche feulement; on eft libre fur ces ebofes ; 8c il n'y
apoinc de meilleure réglé pour un Chrétien fage,que
de fuivre ce qu’il voit pratiquer dans l’églife où il fe
trouve. Car tout ce qui n’eftni contre la foi ni con-<
tre les bonnes oeuvres,doit paffer pourindiffierent, 86
le bien de la ioc etre oblerve pour ! ie té j i II approuve
ceuxqui ne communient pas tous les jours par rel
peét , 8c ceux qui communient tous les jours par
d’autres motifs de refpeêt : pourvu quais ne communient
pas dans le temps où on doit s’éloigner de
l ’autel pour faire penitence, par l’autorité du pafteur.
Mais il approuve encore plus celui qui les exhortoit à
demeurer en paix , nonobftant la diverfité de leur
conduite. Il marque en cette lettre differens ufages
des églifes. En quelques lieux, on nejeûnoit point
les jeudis de carême , quelques - uns offraient deux
fois lefacrifice le jeudi faint, le matin 8clefoir après
fouper : hors ce feul cas, la coûtume de recevoir l’eu-?
chariftieà jeûn, étoit deflors univerfelle dans 1-églife.
On ne fe baignoit point les jour's de jeûne : mais mi fé
baignoit ordinairement le jeudi faint,ce que faint Aur
guftin croit être venu de ceux qui devoient recevoir
le baptême , Sc qui s’y diipofoient par cette propreté
extérieure. : ■ Éti dl 1 m j V
Dans la fecondelettre à Janvier , S Auguft in rend
raifon, pourquoi à pâque on obferve le jour de la lune
8c de la femaine plûtôc qu’à noël. G ’eft que le
jour de pâque ne contient pas la fimple cmemoire,
mais la fignificacion des myfteresquis’y font accomplis.
S. Paul défend d’obferver les jours 8c le tems en
deux maniérés ; ou comme les Juifs affujetis aux cérémonies
de l’ancienne loy ; ou comme les payens, qui
çroyoient des jours heureux 8c malheureux, pour les
Totne I Q
:f-
G ai, i y . x i