
3<Si H i s t o i r e E c c l e s i a s t i q u e .
i l i canons de Théophile regardent pour la plûpart des
N. 4 1 1 , affajres parciCUlicres. Mais tous font voir la grande
autorité de l’évêque d’Alexandrie par route l’Egypte,
pour faire obferver les canons, ou en difpenfcrencas
de neçeifité , & pour approuver on corriger la conduite
des évêques. Nonobftant la divifion que pro-
duifit l’affaire de faint Jean Chryfof totne, Théophile
mourut dans la communion de l ’églife univerfelle,
& particulièrement de l’églife Romaine : comme on
sj. ai. voit par les titres d’honneur que le pape faint Léon
6* '6s' lui donne -, 8c fa doébrine a toujours été reconnue
orthodoxe.
Socr. v u . c. 7 . On élût à fa place Cyrille ion neveu, fils de fa feeur :
f hMf- mais ce ne fut pas fans difficulté. Car plufieurs vou-
loient élire l’archidiacre Timothée. Abondantius qui
eommandoit les troupes étoit pour l u i , 8c le peuple
en vint jufques à la fédition. Cyrille l’emporta , &
fu t inthronifé trois jours après la mort de Théophile.
La viéloire fur le parti oppofé luidonna plus d’autorité
que n’en avoit eu Théophile même ; 8c depuis ce
temps, les évêques d’Alexandrie pafferent un peu les
bornes de la puiffance fpirituelle, pour entrer en part
du gouvernement temporel. Cyrille commença par
fermer les églifes des Novat iens , & leur ôter tous
leurs trefors.
x l v i i . Quoiqu’un grand nombre de Donatiffes fe con-
tercedeUSpo»tTes vertît après la conférence, quelques-uns demeure-
Donaiifes. rent opiniâtres, jufques à déclarer qu’ils ne change-
Auz-'p-w-ai. roient pas de parti, quand même on leur feroit voir
58. ad Marcel. • / i i i n • /
». 1. la vente delà doctrine Catholique, 8c la faufiete de
a . ^ ^ x Hippone même de leurs Circoncellions
8c de leurs c lercs, qui s’étant mis en embul-
cade, tuerent un prêtre Catholique nommé Reftitut,
L i v r e v i n g t -d e u x i e ’m e . 353
&enleverent de famaifonunautre nommé Innocent,
à qui ils arrachèrent un oe i l , & lui rompirent un doigt
à coups de pierres, Ils furent pris par les officiers publics,
& menez au comte Marcellin, qui leur fit donner
la queftion : non fur le chevalet à l’ordinaire, avec
les ongles de fer 8c le f e u , mais feulement avec des
verges; & ils confefferent leur crime.
Saint Auguftin craignant qu’on ne les punît fui-
vant la rigueur des lo ix , écrivit au comte Marcellin,
pour le conjurer de ne les pas traiter comme ils avoient
traité les Catholiques. Nous pourrions, dit i l , diffi-
muler leur m o r t , puifque nous ne les avons ni accu-
fez ni prefentez devant vous : mais nous ferions fâchez
que les fouffrances des ferviteurs de Dieu fuffent
vangées parla loi du talion. Non que nous voulions
empêcher que l’on ôte aux méehans la liberté de mal
faire : mais nous délirons que fans leur ôter la vie ,
ni les mutiler , on les faffe paffer de leur inquiétude
infenfée à une tranquillité raifonnable, ou de leurs
aétions criminelles à quelque travail utile. C ’eft-à-
dire , qu’il demandoit qu’on les retînt en prifon, ou
qu’on les occupât à quelque ouvrage public. S. Aiu
guftin marque dans cette lettre, que les évêques mê,-
mes fe fervoiènt fouvent dans leur jugement du châtiment
des verges, comme les maîtres pour leurs écoliers
8c les peres pour leurs enfans.
Il écrivit auffi au proconful Apringius, qui dévoie
juger ces c r imin els, 8c qui étoit frere de Marcellin ,
& chrétien comme lui. Saint Auguftin lui fait là même
priere, 8c d it:S i j’avois affaire à un juge qui ne
fût pas chrétien, je ne lui parlerois pas ainfi : mais
jen ’abandonnerois pas pouf cela la caufe de l ’églife ;
& s’il vouloit bien m’écouter, je lui reprefenterois
A n . 4 i x.
Ep. (jj;
» .
Ep. 134. al. il®.'