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0 H i s t o i r e E c c l e s i a s t i q u e s
mais comme il étoit coupable de grands c r ime i , i l
l’envoya en exil ¡dont toutefois il fut rappelle peu de
tems après.
Du tems de l’empereur Gra t ien, faint Ambroife’
avoic fauve la vie à un autre criminel. C ’étoit un
payen conftitué en dignité , qui avoit mal parlé de
Gratien, difant qu'il étoit indigne de fon pere. Il fut
accule ôc condamne a mort. Comme on le m-enoit
aufupplice,S. Ambroife vint au palais demander ,ia
grâce : mais les ennemis du coupable avoient fait en-
lo r c e ,q u e l’empereur fût occupé à voir des combats
de bêtes dans fon palais. Ainfi perfonne de ceux qui
croient a la porte ne voulut l’annoncer , comme étant
venu à contre-tems. Il fe retira d o n c , mais il v in t
fans qu 'on s’en apperçût à la porte, par ou on faifoic
entrer les bêtes ; entra avec ceux qui les conduifoient ,
ôc ne quitta point l’empereur, qu’il n’eût obtenu la
grâce du criminel.
Saint Ambroi le n’avoit pas moins de zele pour
fauver les dépôts que l’on confioit à l’églife ; 8i il ré-
fifta plusieurs fois à desordres de l’empereur pour les
enlever. Un particulier avoit obtenu un referit de
l ’empereur , pour s'attribuer un dépôt fait par une
veuve dans l’eglife de Paviede clergé ne réfiftoit plus,
les magiftrars ôc les officiers chargez de l ’execution
du referit, difoient qu’on nepouvoit s’y oppofèr,l’ag
ent de l’empereur preffoit. Mais l’évêque de Pav ie
d e la v i s d e S . Ambroi fe, défendit fi bien l ’entrée du
lieu ou etoit le dépôt , qu on ne le put enlever ; Si
on fe contenta d’une reconnoiflance par écrit. On rev
in t encore en vertu de cet écrit ôc d’un nouvel ordre
de l’empereur. L ’évêque refufa : il fit lire l’hiftoire
d’Heliodore, qui fut fi feverement puni , pour avoir
vou lu enlever les dépôts facrez du temple ; ôc avec
bien de la peiné fit goûter íes raifons à l'empereur.
Un évêque nommé Marcel avoit une foeur veuve,
&c un frere nommé Letus. Marcel donna à fa foeur Une
terre qui lui appartenoit, àia charge qu’en mourant
elle la laifferoit aux pauvres ôc à l’églife dont il étoit
évêque. Letus contelfa la donat ion;ce qui produifit
entre-eux un grand procès. Après avoir long tems
plaidé , fait de grand f ra is , ôc dit départ & d’autre
des chofes fà cheufe s , ils defirerent d’être jugez par
S. Ambroile, ôc lui firent renvoyer l’affaire par lepre-
fet du pretoire. S Ambroife ne voulut point les juger
à ia r igueur , mais feulement comme arbitre pour les
accom moder ôc les reconcilier enfemble. Il les fit donc
convenir que later te feroit donnée à Letus en propriété
, à la charge d’une penfion viagère à la foeur ,
confiilant en une certaine quantité de b led , de vin &
&c d’huile, ôc qu’après la mort de la foeur, perfonne ne
pourroit rien demander à Letus, ni au nom de l’évê-
que Marcel, ni au nom de l’églife. Saint Ambroife
précendit leur faire auffi gagner leur caufe à tous : à
Letus parce qu’ il aquit la propriété de la terre: à la
fbeur, parce qu’elle s’aflura un revenu, fans procès,
fans’ fo in, fans péril de mauvaifes années : à Ma r c e l ,
en ce qu’ il contenta fon frere, auffi bien que fa foeur,
ôc que l’on fuivit l’expedient que lui-même avoit
propofé. Il n’y avoir que l’églife qui fembloit perdre.
Mais faint Ambroife(oûcient qu’ellegagne allez par
la charité qui ef tconlervée , par les vertus que pratique
ion évêque 8c le bon exemple qu’il donne en cet te
occafion.
il y avoit à Veróne une vierge nommée Indicia,
que Zenon évêque de cette ville avoit confacrée à
Fi j
XVI.
Jugemens notables
de S. Ain-
broiiè.
jîmbr. Epijl.$$*
al, 49.
n.ù
n. S.
n, 10.
Ep. J. al. 46,
Syagr.ri' 1.