
Rom. ix
Jaan.ui.\
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6 1 6 H i s t o i r e E c c l e s i a s t i q u e .
lange e ft la deftruétion de l ’une & de l’autre partie.
L e Fils feul s’eft incarné, non le Pere ni le S. Efprit.
C e ne font pas d eux, l'un Dieu , l’autre homme : le
même efl Dieu & homme,un feul Fils de Dieu J. C .
C ’eft pourquoi nous ne craignons point de dire que
D ieu efl: n é , qu’il a fou ffe r t, qu’il a été crucifié félon
la chair. Nous croïonsque ceft le Fils unique de Dieu ,
non a d o p t if , mais proprement dit ; non imaginaire ;
mais véritable , non pour un temps, mais éterneh "
Nous dételions en co re , ajoute-t’i l , ce que nous
avons d i t , en actribuant à J. C . le t ra v a il, le mérité,
la f o i , le failant prefque femblable à chacun des
faints , quoique ce ne fût pas notre penfée ; & le
mettant en quelque façon au rang des fimples rnor-
.5. te ls , lui quijeft Dieu au-delfus de to u t , & qui n’a pas
,4? reçu l’cfprit par mefure. Nous condamnons aufli ce
que nous avons dit que J. C . a fouffert fans aucun fe-
cours de la divinité,par la feule force de la nature humaine
, voulant entièrement éloigner les fouffrances
du Verbe divin ; ôc que J. C . comme h omme, igno-
roit quelque chofe : Il n’eft pas permis de le dire du
Seigneur des prophètes. Enfin, parce qu’ilfe ro it trop
lon g d’exprimer en détail toutes les autres propofî-
tions que nous avons avancées : nous déclarons fin -
cerement que nous les recevons ou les rejettons, fui-
vant que les tient l’églife catholique ; & nous difons
anathême à tous les hérétiques, Pholin , A r iu s , Sa-
b e lliu s , Eunomius, Valentin , Apo llin a ire , Manés
& tous les autres. Leporius fouicrivit à cette lettre
avec Domnin & Bonus, apparemment fes complices.
Quatre évêques y fouferivirent comme témoins : fça-
ypir Auyelius d eC a r th a g e , S. A u g u it in , Florentius
évêquç
L i v r e v 1 n M q u a t r i e ’k e . ¿17
évêque de l ’autre Hippo.nç ,. &.§pçondin évêque de
Nergamite.' Ges.quatrc évêques écrivirent aufli à Pro-
culus & à Cylinnius , loüant la feverité des évêques
de Gaule., qui avoit.été falutairé à Leporius : rendant
témoignage de fa •conV.etfion , & les exhortant à le
rétablir dans leür communion : car pour lui.^ il demeura
en Afriqu e . Q n ne doute pas que cette lettre
ne fo itd e S. Auguftin ; & on lui attribue même celle
de Leporius.
S. Auguftin écrivit1 vers le même temps à un nommé
V ita l de Carthage, qui foutenoit que le commencement
de la fo i n’étoit pàs un don de Dieu : que
Dieu ne nous faifoit vouloir le bien , qu’en nous le
propofant par fa loi ; & qu’il dépendoit de nous d’y
confentir ou n o n , par notre libre arbitre : mais il de-
meuroit d’accord , que Dieu nous accordoit. enfuite
par fa grâce., ce que nous lui demandions par la foi.
A in fi il étoit de ceux qu’on nomma depuis demi-Pe-
lagiens. Pour le défabufer, S. Auguftin infifteprinci-
palement fur les.prjeres de l’églife. Dites donc nettem
e n t , lui d i t - i l , que nous ne devons point prier
pour ceux à qui nous prêchons l'évangile, mais feulement
leur prêcher. Elevez-vous contre les prières
d e le g life ? Et quand vous entendez le prêtre à l ’autel,
exhortant le peuple de Dieu à prier pour les infideles,
afin q u ille s conyertifTe ; pour les catecumenes, afin
q u ’il leur infpire le defir du baptême ; & pour les
fidèles, afin qü’Slsperfeverent par fa g râ ce, mocquez-
vous de ces faintesexhortations, & dites que vous ne
prierez point Dieu , pour les infideles , afin qu’il les
rende fideies, parce que ce n’eft pas un bienfait de
fa mifèricorde, mais un effet de leur vo lon té . Et en-
fuite : N e trompons pas les hommes, car nous ne 1
Tome y , l i i j
Afàîfhivil
Leo. ep. 1 j4> c. Í .
V. not. Quefn.
t• 906.
L.
Lettre a Vita!.
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