
c.oloff. iv; %.
i . Cor. x v i. 8.
ï . Cor. i l . n . r j.
LX I.
Livre de la perfeverance.
2rofp. 'mit. ad e x -
Gonuenf.
c. i .
Match. x. a i .
^ 3 - 4- 5-
e. 6
C.-
e.
642. H i s t o i r e E c c l e s i a s t i q u e .
ces de ce qu’il n’auroit pas donné. Et quand il recon-
noît que D ieu lui ouvre la porte pour prêcher l’évangile
, que veut-il d ire , iinon que Dieu difpofe les
coeurs à la foi l
Le fécond livre de S. A u gu ftin à Profper & à H i-
laire portoit le même titre : De la prédeftination des-
faints -, maison l’a depuis intitulé : Du don de la per-
feverance , parce qu’il commence par cette queftion.-
I l montre donc premièrement, que la perfeverance ,
dont il eft dit r C e lu i qui perfeverera jufques à la fin,,
fera fâu v é , n’eft pas moins un don de D ieu , que le’
commencement de la f o i , & il le prouve principalement
par les prières. Car.c'e ferôit fe moquer de Dieu h
que de lui demander ce qu’on ne croiroit pas qu il pue
donner. Or nous ne demandons prefqoe autre chofe
par l’oraifon dominicale, fuivant l’explication de Sv
C yp r ien , qui a réfuté les Pelagicns avant leur n a if-'
fance. Nous demandons principalement la perfeverance
, t n demandant de n’être pas expofez a latenta-
fion. Car il eft vrai que chacun abandonnant Dieu par
fa volonté , mérité que Dieu l’abandonne mais c’eft
pour éviter ce malheur , que nous faifons cette prière.
Il ne faut point fe tourmenter à difputer fur cette-
matière : il ne faut que faire attention aux prières
journalières dé l’églifè. Elle prie que les infidèles-
croient : donc c’eft Dieu qui convertit. Elle prie que'
les fideles perfeverent : donc c’eft lui qui donne la
perfeverance. Dieu a prévu qu’il le devoir faire ; &c-
c’eft la prédeftination.
8> Mais , dit-on , pourquoi la grâce de Dieu n’eft-
elle pas donnée félon les mérités des hommes ? parce
qu’il eft mifericordieux. Pourquoi donc n eft-elle pns>
donnée à tous ? parce qu’il eft jufte. D e deux enfans
L i v r e v i n g t - q u a t r i e ’m e . 6 4 $
également fujets au peché o r ig in e l, il prend 1 un &c
laiife l’autre : de deux adultes infideles ; il appelle
l ’un efficacement, & non pas l’autre : ce font fes ju-
gemens impenetrables. Et il eft encore plus difficile
de fçavoir pourquoi de deux b o n s , la perfeverance
eft donnée à l’un & non pas à l’autre. C e qui eft très-
certain , c’eft que celui-là eft du nombre des predefti-
n e z , & celui-ci n’en eft pas. Ils font fortis d entre
nous , dit S. J e an , parce qu’ils n’étoient pas d’entre
nous. Il en étoient en un fens , étant appeliez & ju-
ftifiez ; ils n’en étoient pas en un autre fen s , n’étant
pas prédeftinez. Que ce myftere de la prédeftination
fo it impenetrable , J. C . le fait vo ir , en difant : Si a
T y r & Sid on avoient été faits les miracles qui ont été
faits chez vo u s , ils auroient fait penitence dans le ci-
lice & la cendre. Car on ne peut dire après c e la , que
Dieu refufe la prédication de l ’evangile a ceux q u il
prévoit qui n’en profiteroient pas.
M ais , difoient lesDemi-Pelagiens,il eftdangereux
de publier cette doitrine : elle nuit a la prédication,
aux exhortations, aux correéfions. Cependant faint
Paul & J. C . même n’ont pas laiffé de l’enfeignen
En effet , dira-t-on que Dieu n’a pas prévu ceux à
qui il donneroit la fo i ou la perfeverance ? Or lapre-
deftination n’eft autre chofe que la prefcience & la
préparation des bienfaits de D ie u , par lefquels font
délivrez très-certainement tous ceux qui font délivre
z : O n en dira autant contre la prefcience &z contre
la grâce. I l eft vrai qu’il faut ufer de diferetion en
prêchant au peuple cette doéfrine ; ne pas dire 2
La prédeftination de Dieu eft abfolument certaine :
enforte que vous êtes venus à la f o i , vous qui avez
reçu la volonté d’obéïr : & vous autres demeurez
M m mm ij
ï. Joan. il. 19.
Luc. x. 13.
M a t th. x i. zr.
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c, ï 3 . n. 47,