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a „ ¡T feaae déclara par une lettre écrite à Patrocle d’Arles 7
* 4 f r l r i • . / a que personne ne devoit tenir pour eveques ceux que
• u- p roculus avoir ordonnez ; par une autre lettre au
»2. clergé & au peuple de Marfeille , il déclare qu’ils ne
doivent pLusle reconnoître lui-même| mais s’adreffer
à Patrocle, & lui obéir pour le gouvernement de leur
églife. Ces deux lettres font du même jour troifiéme
«des nones de M a r s , fous le douzième çonfulat d’Ho-
norius, & le huitième de Theodqfe,; ç’éit-à-dire le
cinquième Mars 418. Mais toutes ces décriions furent
peu foutcnuësipar les papes fuivans : ce qui fait croire
que Zofime étoit. prévenu en faveur de Patrocle.
xtvI C ’eit le temps de l’ordination de S. Germain évêque
Comintitence- d’Auxerre, qui fut une des plus grandes lumières des
mène de S. Ger- . T , \ , , , r a '
main d'Auxerfe. Gaules. II naquit vers I an 38o . dans la même ville
v t«percmfi*nt. d’Auxerre,de Ru iliquc Si de Germanjjla, perfonnes
h,t ep^AÎtif-, fo r t nobles , Sa fut dès fon enfance, inftru.it dans les
Biii.Lai. ¡->onnes lettres.. Après avoir pafl’é p a r le s écoles des
Gaules , il alla à Rome étudier la jurifprudcnce , Si
exerça la profeifion d’avocat au tribunal du prefet du
prétoire. Alors il fe maria félon fa condition a vec une
femme nommée Euflachia ; puis il fut éjévé aux charge
s, Sa obtint celle de d u c ,c ’eil-à-dire le commandement
des troupes dans fon pars. Il étoit fort adonné
à la c h a ife , & fe plaifoit à pendre les têtes des bêtes
qu’il a voit prifes à un poirier qui étoit au milieu de
la ville. S. Amatre ou Am a to r , alors évêque. d’A u xerre
l ’en reprit fo u v e n t , comme d’un relie de fu-
perilition païenne ; Si enfin prenant fon tem p s ,
il fit abattre l’arbre pendant l’abfence de Germain ,
qui en fut fort irrité. Si menaça l’évêque de mort. S,
Amatre conn utp a r rev e lation qu e fa fin étoit proche,
Sa queGermaindevoit luifucceder. Il alla donc à A u -
L i v r e v i n g t - t r o i s i e ’m e . 4 7 7
tun trouver Jules prefet des Gaules, Si lui demanda
la permiifion de le tonfurer. C ’eft ainfi qu’en parle
le prêtre C o n fia n c e , qui a écrit fa vie dans le même
fiecle : ce qui montre que dès - lors les clercs étoient
diftinguez par la tonfure des cheveux.
Le préfet Jules aïant accordé cette permiifion, S.
Amatre retourna à Auxerre , fit aifembler le peuple
chez lui, & leur déclara fa mort prochaine, les prianc
de lui choifir un fucceifeur. Comme perfonne ne ré-
pondoit 11 les mena à l’églife , Sa en y en tran t, il les
avertit tous de quitterleurs armes : c’étoit l’ancienne
coutume des Gaulois de les porter toujours. Alors S.
Amatre commanda aux portiers de fermer l’éghfe ; Sa
fe faifant entourer d’une troupes de clercs Sa de n o bles,
il prit Germain, lui coupa les cheveux, & le revêtit
de l’habit de religion, lui ôtant les ornemensdu
fiecle ; & l’ordonna diacre, l’avertiilant qu’il devoit
être fon fucceifeur.. S. Amatre.mourut peu de jours
après le mercredi premier jour de Mai : ce qui marque
l ’an 418. A ies funérailles un paralytique fut guéri
pair l’eau dont on avoit la v é fon corps. Un moisaprès
Germain fut élu d’un commun confentement de tous,
du clergé, des nobles, du peuple de la ville Sa de la
campagne ; Si il fut contraint d’accepter l’épifcopat ,
malgré fon extrême répugnance.
A u ifi-tô t il devint un autre homm e , il ren o n ç a i
toute la pompe du fiecle : Il ne traita plus fa femme
que comme fa foeur : il diilribua fes biens aux pauvres,
il embrafla la pauvreté Si l’auilerité de vie. Depuis
le jour de fon ordination jufqu a fa mort,c’eil-a~
dire pendant trente ans, jf ne prit ni pain de froment,
ni v in ,n i vinaigre, ni huile, ni legume, ni fel. Il ne
vivoit que de pain d’orge, qu’il avoit battue Si mou-
O o o iij
A n . 418.