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an. 4 10 . & c .
Socr, v u . c.
M a r c . C h r ,
J7l H I S T O I R E E C C L E S I A S T I QJIE.
loiicr le prirtce régnant, & de diflimuler fes.défauts.
Car la fuite nous fera voir que Theodofe étoit foiblc,
gouverné & facile à prévenir. Theodoret lui-même
en rapporte un fait, qui montre un vain fcrupule ,
plutôt qu'une religion folide.1 Un moine trop hardi
lui demanda rjutlque grâce, & aïant été plufieurs
foisrefufé, il excommunia l’empereur, 8c fe retira.
L’empereur.étant retourné au palais, quand l’heure
du repas fut venue 8c la compagnie affemblée , dit
qu’il ne rnangeroic point, qu’il ne fût abfous de cette
excommunication ; 8c envoïa à l’évêque, le prier d’ordonner
à ce moine de l’abfoudre. L’évêque lui manda,
qu’il ne falloir pas s’arrêter à l’excommunication du
premier venu, 8c qu’il le déclaroit abfous de celle-ci:
mais l’empereur ne fut point content jufques à ce que
l’ont eût cherché le moine avec bien de la peine, 8c
qu’il ne l’eût rétabli dans fa communion.
h. Theodoie avoit vingt ans, quand il époufa Athe-
naïs, fille d’un philofophe Athénien nommé Leorrce
ou Heraclite. Il lachoifit par le confeil de fa foeur
Pulcherie à caufe de fa beauté & de fon fçavoir : car
fon pere l’avoit très-bien élevée ; mais'il l’avoic def-
heritée, & elle étoit venue à C . P. pour faire caffeile
teftament 8c fe plaindre de fes deux freres, qui le fou-
tenoient. Elle étoit païenne; mais avant que l’empereur
l’épousât, elle fut baptifée par l’évêque Atti-
cus, qui lui changea fon -nom propfiane en celui
d’Eudoxia : car Athenaïs venoit d'Jdthena , qui en
«hcc fi g ni fie Minerve. L’empereur Theodofe l’époufa
au mois Defius lefeptiéme des ides de Juin, fous le
confulat d’Euftathe & d’Agricola, c’eft- à-dire , le
feptiéme de Juin 411. Il la fie déclarer augufte deux
ans après le fécond de Janvier 413. Loin d’avoir du
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reifentimcnt contre fes frères, elle leur procura de .
grandes dignitez, comme aïant été l’occafion de fon * 4
élévation.
L’empereur Theodofe peu de temps après fon ma- a*
riage, fit une conûitution contre l’autorité du pape pa^ fur atpfe.
en Illyrie, à. cette occafion. Perigene né 8c baptifé
à Corinthe, aïant paflé par tous les degrez du clergé
, fut ordonné prêtre , 8c vécut long-temps en cet
état avec une grande intégrité. Le fiegede Patras
aïant vaqué, l’évêque de Corinthe en ordonna Perigene
évêque : mais le peuple ne voulut point le
recevoir , & il revint à Corinthe. L’évêque de Co-
rïnthe étant mort quelque temps après les Corinthiens
le demandèrent pour évêque par une requête qu’ils
envoïerent au pape Boniface. Le pape ne voulut
rien décider fur cette affaire , qu’il n’eût reçû les
lettres de Rufus évêque de Theffa Ionique, qui exer-
çoit l’autorité du faint fiege fur l’Achaïe & la Macédoine.
Car toute l’Illyrie avoit été d’abord de v. rhemu/f.nf-
l ’empire d’Occident ; 8c la divifion en Illyrie orien-
taie 8c occidentale faite fous Arcade , n’avoit rien
changé au gouvernement ecclefiaftique. Le pape sup-i.™m. ».
avoit toûjours autorité fur l’Illyrie entière , 8c il en ||
donnoit l’exercice à l’évêque de Theffalonique, comme
il paroît par les lettres de Damafe, de Sirice 8c coiua. Hd/ie*.
d’innocent. Le pape Boniface écrivit donc à Rufus , 4. conc. p. 1701..
lui envoïant la requête des Corinthiens, 8c témoignant
approuver l’éleition de Perigene. Rufus aïant
notifié la lettre du pape, plufieurs évêques y confen-
tirent, quelques-uns y refifterent : mais le pape ne
voulut rien décider qu’il n’eût reçû l’avis de Rufus,
& n’écrivit pas même à Perigene. Sa fécondé lettre à h I70J
Rufus eft du dix-neuvième Septembre 409. Enfin le
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