
A n . 408.
Ap-Aug. ep.90*
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192 H i s t o i r e E c c l e s i a s t i q u e .
quiétude prefente, & même pour chercher le faim
éternel. Mais comme ils craignoient toujours, ils lui
firent écrire par un d’entre-eux nommé Nedbaire, qui
étoit un vieillard venerableôc homme de lettres. Il
reprefente à faint Auguft in l’amour de la patrie qui
lefait agir , Seledevoir desévêques qui eft de nefai-
requ ed u bien : témoignage remarquable de la part
d’un payen. Il le prie du moins de feparer les inno-
cens des coupables , offrant au refte de rétablir tout
le dommage,8cne demandant que l’exemption de la
peine. Saint Auguftin loue fon affeétion pour fa
patr ie, 8e lui reprefente que rien n’eft plus propre à
entretenir la focieté des hommes , & à rendre une
villefloriffante, que la religion chrétienne, qui en-
feigne la frugalité, la tempérance, la foy conjugale,
les bonnes moeurs ; & rien de plus contraire à la fo-
ciecé civi le, que la corruption des moeurs qu’entraîne
l ’idolâtrie, par l’exemple des faux dieux. Venant à la
fedition d eCa lame, il demeure d’accord de la douceur
qui convient aux évêques. Nous tâchons, dit-il;,
défaire enforte que perfonne nefoit puni des peines
les plus feveres, non feulement par nous, mais par
qui que ce foit à nôtre pourfuite. Il foûtient qu’il
eft neceffaire de faire un exemple en cette occafion ;
& toutefois il convient de laiffer aux coupables la vie
8e la fanté, 8e dequôy la foûtenir; mais non pas de-
quoy mal faire : ainiî toute la peine d’un fi grand
crime fe reduifoit à quelques pertes de biens- Quant
aux dommages, d i t - i l , que les chrétiens ont fouf-
ferts, ils le prennent en.penitence, ou ils font reparez
par d’autres chrétiens : nous ne cherchons à gagner
que les ames, au prix même de nôtre fang. Ne&aire
demeura en filence environ huit mois ; peut-être
L i v r e v i n g t -d e u x i i ’ m e .' 2 9 3
dans l’efperance que la mort de Stilicon rendroit meilleure
la condition des payens. Enfin il revint à la charg
e ,& donnantdegrandesloüanges â faint Auguf t in,
avec quelque efperancede fa converfion , il infiftoit,
toujours fur un pardon entier à tous les habitansde
Calame. Saint Auguftin demeura ferme à vouloir
oue les coupables fullent punis; mais en même temps
il montre la douceur de l’églife par la qualité de la
peine. Nous ne prétendons point , dit-il, qu’ils perdent
la v i e , ni qu’ils fouffrent des tourmens ou aucune
peine corporelle ; nous ne voulons pas même
les réduire à une telle pauvreté, qu'ils manquent du
neceffaire ; nous voulons feulement leur ôter la ri-
cheffe qui les met en état de mal faire, comme d’avoir
des idoles d’a rgent , qui font caufe qu’ils mettent le
feu à l’églife, qu’ils donnent au pillage à la populace
i lafubfiftance des pauvres, répandent le fang innocent.
Et enfuite: Trouv e z bon du moins qu’ils craignent
pour leur fuperflu, eux qui ne fongent qu’à brû-
I 1er 8c piller nôtre neceffaire ; 8c que nous puiflîons ,
faire ce bienâ nos ennemis, de leur épargner des crimes
qui leur font nuifibles, par la crainte de perdre
des choies, dont la perte n’eft point nuifible. Il pa-
roîc par cette lettre que Poffidius évêque de Calame
| fit le voyage d’ Italie, après la violence commife contre
fon églife; apparemment pour fe joindre aux de-
1 putez des deux conciles de l’an 408. 8e en demander
juftice.
Ces députez d’Afrique obtinrent à la Cour d’Ho-
norius ce qu’ils demandoient , comme il paroît par
plufieurs loix dattées vers la fin de l’an 408. ious le consulat
deBaffus & de Philippe, qui confirment toutes
les loix précédentes, contre les Donatiftes, lesMa^
O 0 iij
A n. 408;
Ap.Aug.ep.ioy
al. 15 y.
Ep. 104.n. 3.
XVIII.
Loix pour l ’é-
glife.
h&ret.