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426 H i s t o i r e E c c l e s i a s t i q u e .
Augu ftin évêque de l’églife catholique a dit : Mes
chers freres, vous qui avez toujours été Catholiques,
& vous qui ètes revenu de l’erreur desDonatiftes, ou
qui doutez encore de la vérité : écoutez-nous , nous
qui cherchons votre falut, par une charité pure. Il raconte
enfuite ce qui s’étoit paffé deux jours aupara-
v a n t , & ajoute :
Puifqu’Emerit eft prefent, il faut que fa prefence
foit utile à l ’é g life ,o u p a r fa converfion, comme nous
fo u h a ito n s , ou du moins pour le falut des autres. Je
fçai ce qu’on yous a d i t , je parle à vous qui avez été
É § 1. xxij. n. du parti : on vous a dit que dans la conférence nous
avons acheté la fentence du commiffaire, qu’il étoit
de notre communion, & qu’il n’avoit pas permis aux
vôtres de dire tout ce qu’ils vouloient. Puis adreflanc
la parole à Emerit , i l dit : Vous avez aflifté à la co n férence
, fi vous y avez perdu votre caufe, pourquoi
êtes-vous venu ici ? Si vous ne croïez pas l’avoir
perdue , dites - nous par où vous croïez la devoir
gagner. Si vous croïez n’avoir été vaincu que-par la
puiflançe , il n’y en a point ici : fi vous ientez que
vous avez été vaincu par la vérité , pourquoi rejet-
tez-vous encore l ’unité ? Emerit répondit : Les aétes
montrent fi j’ai perdu ou gagné , fi j’ai été vaincu
par la vérité ou opprimé par la puiflançe. S. Auguftin
dit : Pourquoi donc êtes-vous venu ? Emerit répond
it : Pourdire ce que vous medemandez. S. Auguftin
dit : Je demande pourquoi vous êtes venu : fi vous
n ’étiez pas v e n u , je ne le demandcrois pas. Emerit
dit au notaire qui écrivoit en notes, & qui l ’avcrtif-
foit de répondre : Faites; & ne parla plus.
S. Auguftin après l’avoir encore inv ité à parler,
è i avoir attendu long-temps fans pouvoir en tirer
une
L i v r é v i n g t - t r o i s t e ’î î e . 1 4 5 1 7
une parole : s’adrefta au peuple , &c fit remarquer fon
filenee. il-re com m an d a i levêque Deutêriùs d é fà ïrè
lire 'tous les ans dâhs l’églïFe iés‘aé):'éscd'é:Îa çènfeéèhcé
tout au-long pendant le Carêthe, comme on f a i io i t l
Carthage, àTaga fte-, à 'Ç on ftan tin e é à,Hippone ;
& dans toutes les'- églifes lêl'ititèjixirègiéés?'£nïuitë
S. Alypiüs lût la lettre cjtïe lé^'ê^^Ùéf'(Îàtlioh’qùes
avoient âdrclféc au tribun M arè e llin, avant la conférence
: &í S. Auguftin infifta principalement fur l’o f fre
qu’ils avoient faite, de ceder leuîs chlirèsiaûxJévê-
ques Donatiftés , e h fayéqr deVùn'ion; Pmslí expliqua
ce qui s?é to it paiTé ' eiïtre Tes Dônatiftes , a Poccafion
du îchifme de Màkimien : interpellant Emerit de le
démentir , s’il avanqoit quelque chofé c o n t r é la y e î
rité. Car Emtrit é to ïth îr deé dtjéfsAésTfimíániftes 1
& c e tb it lui'qui avoir diété lafénten ce du éonciie-de
Bagaïe contre Mbtim ién . Maisquoi <jue pût dire S.
A u g u ftin , Emerit demeura toûjoürs opiniâtre1 dans
fon filencè , lùï tjui S’étoiç montre fi grand parleur, à
la eonferehfce de ÜàrthagééSés1 paréhs & Tes' conci-
toïens, car il étoit n a tif de Ceiaréc , le prefloient
auffi de répondre ; & lui prdméfçojenc s’il poüvoit
réfuter ce qu’avançoient les Cathbïiqùês.yjde retpur-
ner à fa communion : même aü hàfard de'pcrdre leurs
biens & leur état temporel ; mais il demeura toûjoürs
muet. . ‘
S. Auguftin éfcapt à Cefàté.e de Mauritanie , abolit
une mauvaife côûtume établie de temps immémorial'.
C ’étoit un combat qui fe faifo it tous les ans en un certain
temps, pendant plufieurs jours de fuite, nommé en
latin Caterva, c’bft-â-dire, laT rou p é ï Tous les citoïens
& les plus proches parehs, jufques aux peres & aux
en fans, fe partageoient en d e u x , & fe battoient juf-
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Supt /.XXII.». 40«
Sup. /.xx 11. n. 19-
Sup. I. x ix . ». 4.
Pojfid. c. 14.
IY. x>0&. chr.
c. 14.