
i# H i s t o i r e E c c l e s i a s t i q u e .
élever au facerdoce : mais Daniel ne voulut jamais
en faire de fonélion en fa préfence , 8c continua de
lui fervir de diacre, tout prêtre qu’il étoit. Paphnuce
le deftinoit pour fon fucceffiur ; mais il fut fruftré de
fon efperance, &D an ie lmo u ru td e v an t lu i . I l entretint
les deux amis de la caufedes fechereffes fpirituel-
les 8c du combat de la chair 8c de l’efprit. Serapion
qui excelloit principalement dans la diferetion, leur
parla des huit vices pr incipaux, c ’eft-à-dire, des four-
ces de tous les pechez : la gourmandife, l ’incontinence
, l'avarice, la colere , la trifteffe , l’en n u i , la v a nité
8c l’orguëil.
Il y avoit un monaftere en Paleftine près de T h é -
cué vers la mer morte 8c les déferts d’Arabie , où de
tres-faitus moines habitoient depuis três-long-tems.
Ils furenttuez dans une incurfion fubite de Sarrafins.
Les évêques du païs avec tout le peuple A r a b e , enlevèrent
lurs corps, 5c les enterrerent avec les reliques
des martyrs. Il aiTembla une multitude infinie
de peuples des deux villes voifines , qui dilputoient
1 urs reliques jufqu’au combat 8c aux é p é e s , les uns
fe fondant fur le voifinage de leur demeure, les autres
fur le lieu de leur origine : l’églife les honore comme
martyrs le vingt - huitième de May . Caffien 8c
quelques autres feandalifez de cet événement , comme
indigne de la bonté de D i e u , allèrent confulter
Théodore ,quidemeuroi taux Celles, entre Nitrie8c
Scetis ; 8c il les entretint à cette occafion fur la nature
du mal 8c 1 utilité des iouffi anees, Serene recomman-
dableparfa pureté angelique, leur parla de la mobilité
de 1’ ame, 8c du pouvoir des démons fur elle. Il
rapporte comme un fait certain , que les premiers fo-
litaires qui habitèrent ces défer ts, étoient bien plus
tourmentez dés démons, 8c attaquez même vifible-
ment : enforte que dans les communautez on etoit
obligé de veiller tour à tour pour faire garde : mais
alors leur pouvoir étoit fenfiblement diminué. Ce t
entretien engagea l’abbé Serene à leur en faire un autre
, de la nature des démons, de leur chûte, de leur
fubordination 8c de leurs emplois. L’abbe Ifaac les
entret int de l’oraifon.
Le long féjourque fit Caffien chez les moines d’Eg
yp t e , lui donna moyen de s’ inftruire parfaitement
de leur maniéré de viv re ; 8c c’eft par lui que nous en
pouvons le plus fçavoir. Il décrit auffileur habit. Ils
portoient une tunique de l in , qui ne venoic guereau
deiTous des g en o u x , 8c dont les manches ne pafloient
pas les coudes, afin de laiifer plus de liberté pour le
travail. C ’eft la même qu’ils nommoient collobe ou
lebitone. Ils n’aprouvoient pas l’ufage des c i l ic e s ,
comme extraordinaire ; 8c en général ils blamoient
toute a f f i l ia t ion. La tunique étoit large, 8c pour l’ar-
ï ê t e r , ils portoient non feulement une ceinture, mais
encore une écharpe ou cordon de laine qui descendant
du cou de part 8c d’ autre, paflbit fous lesaiffel-
les, 8c ferroit les deux cotez , afin de donner aux bras
toute liberté. Ils portoient des cuculles ou capuces,
mais très - pet its, 8c qui ne defeendoient que jufques
au haut des épaules ; 8c ik ne les quittoient ni jour ni
nuit, ils marchoient nuds pieds pour 1 ordinaire
mais ils fe chaufloient quelquefois , pour fe garantir
'du froid des matinées d’h y v e r , ou de la chaleur du
midi ; (8c alors ils portoient cette chauffiire vulgaire,
que l’on nommoit en latin cahgx. Par défiés la tunique
, ilsportoient un manteau , nomme Maforte ,
<jui couvroit le edu iôcles épaules, 8c n’étoit que de
coll. VI II«
coll. I I * X#
VIII.
Vie des moinei
d’Egypte*
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